mercredi 9 mars 2005, par Ulysses Saloff-Coste
Épistémologie
Manques en géographie sur les bases. Modifier l’enseignement. Avoir des connaissances sur la géographie, mais travailler aussi sur les géographies urbaines. Réseaux urbains : connaissances limitées à quelques sujets. Les grandes bases de la discipline. Introduction : « epistemê », étude de la science elle-même. Étude critique de la géographie. Valeur : objets que la géographie utilise. Modèles que la géographie a mis en place est utile. Exemple : les définitions. Terme de « région ». Le terme de région est-il intéressant, est-ce occidental ? Qu’est-ce qu’un paysage ? Nature parfois recrée par l’homme. S’intéresser aux questions.
Géographie : « gaia », étude de la guerre. Étude naturelle. Ne pas confondre avec la géologie, l’oenologie,etc. Pour les gens, la géographie reposait sur la thématique de l’homme et de la nature. Les géographes ont tellement travaillé sur ce sujet, que le sujet a marqué les géographes. La « géographie » a « mauvaise presse ». Débat public. Les géographes sont absents des débats, sauf sur des points essentiels. Le tsunami : peu de géographes sont intervenus. Sur les implications spatiales, sur la notion de risque. Ce sont des régions pauvres, avec une agriculture rizière. Ce tsunami ne va pas « couter cher ». C’est une région pauvre, pas beaucoup d’assurances. Contre-exemple : inondations aux États-Unis, évacuation ce qui coute cher. Et, les destructions sont remboursées par les assureurs. Mais, ces assureurs, l’année suivante, hausse de la cotisation. Par effet de propagation, la population mondiale va payer ces répercutions. Certes, pas 320 mille morts aux États-Unis. La « para-géographie », non péjoratif. Exposition avec des photos de la Chine, le long du jardin. Exotisme, les paysages, ce qui est loin. Les géographes se sont enfermés dans la relation entre les hommes et la nature. Les hommes aménagent leur espace. Les choses sont beaucoup plus compliquée.
Autre exemple, thème important : le rôle de la distance. Sujet ancien. Réflexions proches. La France de l’époque moderne. Sujet orienté : la maîtrise de l’espace. Montrer qu’il y avait un développement. Le rôle de la distance. La distance est gommée. Avec internet, des gens discutent de l’autre bout de la planète. Exemple de la musique. Échange et communication. La France a une tradition de textile importante. Les villes drapantes du nord de la France : Roubai. Ces régions ne produisent plus rien. Seul le « design » fonctionne. Sociétés de vente par correspondance. La redoute et les trois-suisse. Production où la main d’oeuvre ne coûte pas cher. Dans l’Océan indien, au Maroc, au Mexique. La Chine n’a plus de quotas depuis peu de temps. La main d’oeuvre est bien formée, fournie et travaille beaucoup. Aujourd’hui, il est possible d’envoyer des découpes à l’autre bout du monde. Le transport maritime ne coûte plus rien. La distance joue de moins en moins. Phénomène de globalisation, de mondialisation. Ces phénomènes sont essentiels. Une révolution technologique. Des chercheurs arrivent à échanger des protons. Des gens travaillent sur les odeurs. Le terme de « paysage ». Réflexion sur les paysages. Définition intéressante, universelle, proposée par un géographe : Jean-Robert Pitte, Histoire du paysage français, président de la Sorbonne. Interaction entre quatre éléments : la nature, la technique (technique de construction, comment bâtir des immeubles, gratte-ciel), la culture (au sens de civilisation, terme le plus difficile). La Chine a des paysages particuliers. Interactions religieuses, héritages très profonds, aires de civilisations différentes, riziculture irriguée, cela renvoie à une civilisation. Nous avons d’autres paramètres pour nos paysages. Le vin, les vignobles, civilisations latines. Le temps. Des paysages n’évoluent plus. Paris, Notre-Dame, une cathédrale médiévale. Environnement du XVIIIe et du XVIIe s. autour. Avec certains panoramas, on peut apercevoir Jussieu. Différentes strates. Beaucoup de paysages sont composites. Le quartier de l’Opéra, façonné avec le XIXe s, matériaux, voitures.
La question des liens que nous entretenons avec notre paysage. La question de l’« environnement ». Sommet de la biodiversité à Paris. Le rôle de la distance. Il y a des endroits où il est difficile d’aller. ONG au Tchad : personne n’y va. Les États-Unis sont plus éloignés que d’autres pays, mais le prix est relativement moins cher. Les distances sont restreintes pour les grandes capitales, mais des pays sont moins visités. La question du paysage. Le thème de la « région ».
L’approche a marqué la géographie. La France et ses régions, la population française, on essaie de différencier les régions. Les États-Unis, aire asiatique, éléments généraux. Approche régionale. Manque : aménagement du territoire. Les villes françaises révisent les plans locaux urbains (PLU). Révision de la fonction des les lieux. Conservation d’une ferme dans le 14e. Le terme de « région ». On perçoit la différence entre les régions. Bassin parisien, puis les espaces changent avec des haies. En Bretagne, différences. Dans le Sud, paysages montagneux. Sensation qu’il y a des coutumes différentes qui correspondent à des régions. Diapositifs.
Il y a de multiples façons d’observer les régions. Il y a de multiples façons de comprendre une région. Est-ce que je peux parler de région ? Caractère universel. Régions dans les pays. Est-ce un phénomène universel ? Ce modèle peut-il être validé ?
P. Vidal de la Blache. Pas d’aménagement du territoire, manque.
La géographie a longtemps été obnubilée entre les hommes et la nature. Comment l’homme développe ses activités ? Comment le climat peut avir une incidence sur nous ? Montesquieu, influence du lieu pour la politique. Les géographes ont privilégié une relation verticale. Mais, il y a aussi une approche horizontale : d’une société à l’autre (les échanges, les religions, inventions). Approche marquée par le milieu naturel. Idée d’adaptation. C’est beaucoup plus compliqué que ça. Une approche longtemps déterministe. Quand on réfléchit dans le rapport homme-nature.
Elle s’appuie sur toutes les connaissances, en piochant dans les disciplines voisines. La médecine n’est pas une science. Elle s’appuie sur la psychanalyse,etc. La géographie fonctionne de la même façon. La géographie physique et humaine. Les Alpes. On ouvre le tiroir activité humaine, etc. Le géographe doit avoir des connaissances exhaustives en humaine et physique. Le géographe mêle les différents aspects. La géographie humaine, rurale, politique. Ça paraît être l’aspect le « plus intéressant ». La conséquence est que cette définition va changer selon l’époque étudiée. La définition va évoluer dans le temps et en fonction des géographes. La relation entre les géographes. La géographie : délimiter certaines frontières. Les centres d’intérêt vont être modifiés. Évolution des géographes et de nos sociétés. La géographie rurale naît dans un monde rural, avant la première guerre mondiale. Interrogations nouvelles. Moyens de communication puissants pour communiquer dans chaque côté du globe. Tout ceci change.
Les journalistes emploient le terme de région. Le tsunami. Terme de région avec des éléments flous. Les hommes politiques utilisent ce terme. Système monte en puissance. 22 régions : on utilise beaucoup plus ce terme de « région ». Décalage entre les régions créées et celles déterminées. Une bonne partie des pays de la Loire. L’influence dépend de la proximité avec une autre région. Le citoyen utilise le terme de manière administrative. « J’étais dans la région de ce village ». Mais, pour un géographe, on s’intéresse à une ville. Le géographe tente de donner sa définition de la région. Définition de Pierre George, dictionnaire de la géographie, « portion d’espace ayant une unité du fait de ses caractères physiques, de son passé historique, de la volonté organique de l’État. Idée que l’un ou l’autre des caractères peut dominer. Une région sera marquée par un caractère unitaire. On va considérer qu’il y a un ensemble alpin. Ça peut être l’Himalaya. Ça peut être un fleuve, la Loire, le Rhône. Le « substratum », ce qu’il y a dans les sous-sols. On fait une adéquation en le bassin parisien, les roches sédimentaires, donc de la céréaliculture. Il y a un support de très bonne qualité. Fines poussières qui ont formé des dépôts. La Rhur se développe du fait de la présence du charbon. La région de houille. Ça peut être le soleil. La côte d’azur. Autre critère : le passé historique. La plupart de régions ont une histoire ancienne. La Bourgogne est aujourd’hui l’ombre de ce qu’elle était. Il y a un caractère fortement lié à son histoire grandiose. La Vendée est née du fait des guerres révolutionnaires et contre-révolutionnaires. Origines historiques. Volonté de l’Etat. L’Etat peut décider de découper son territoire. Les États-Unis, formation de régions, les Etats américains, agrégation du territoire. Cette définition pose un problème essentiel. Le phénomène identitaire. Le massif central est une invention des géographes. Les hommes peuvent être méditerranéens. Une frontière peut découper des identités ethniques. Ce phénomène identitaire n’apparaît pas dans la définition. On n’hésite pas à éliminer son voisin ; l’ex-Yougoslavie, le Rwanda et le génocide. La Catalogne, le pays basque. Les prénoms peuvent être régionaux.
Les géographes changent leurs points de vue. Certains critères peuvent devenir plus importants. Le bassin parisien est un milieu physique. Beaucoup de gens vont travailler à Paris, depuis le Mans. Les critères de régionalisation changent. Transfert de Paris sur la Loire. Influence de Paris, loin de la capitale elle-même. Phénomène de polarisation. Attraction de la Loire. Paris a une influence capitale depuis des siècles.
Tout le problème de la discipline, le terme serait un phénomène universel. Il y a là un danger. Plaquer nos conceptions sur des lieux. Le concept de région serait universel. On essaie de créer des États nations. La Grèce, en tant qu’Etat moderne, est créée au XIXe s.
Conclusion
Une notion occidentale. Définition spatialisée.