Ulysses Saloff-Coste

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La tyrannie de Domitien

mardi 8 mars 2005, par Ulysses Saloff-Coste


TD de 8h

Eutrope : dates de composition au Ive s. (367-378). Son oeuvre a deux titres : Abrégé d’histoire romaine ou brévière. Il fait partie des abréviateurs du IVe s. Il y a une demande de la part d’empereurs d’oeuvres très courtes. L’empereur Valens a demandé la rédaction d’une histoire abrégée. Histoire de Rome décrite de manière sèche, sans réflexion.

I.Domitien, l’archétype du tyran

1.Son caractère

Dès l’époque républicaine, les écrivains avaient décri le type du tyran. Eutrope va suivre ce schémas. Il prévient son lecteur que Domitien est un mauvais empereur. Il le compare à Caligula, Néron et Tibère. Il prévient tout de suite après qu’en cela, il se différencie de son père et de son frère. Domitien a trente ans quand il succède à Titus en 81 ap. Le début de son règne présente les caractéristiques du tyran : la débauche, la colère, la cruauté et l’avarice. Il ne faut pas prendre cela pour argent comptant. Les trois premiers défauts montrent l’incapacité à se maîtriser. C’est l’inverse de la modération. La débauche (la libido en latin) est décrite par Suétone. Il ressemble un peu à Caligula. Il n’y a que Domitien qu’Eutrope accuse d’être colérique. La colère débouche sur la cruauté. La cruauté est attestée par de nombreux exemples. Il fait tuer pour peu de choses : une plaisanterie. L’avarice est un défaut que l’on peut le moins reprocher à Domitien. Il a été généreux envers l’armée et a restauré des monuments.

2.Ses exactions

Eutrope fait partie des auteurs qui considèrent que l’attitude d’un empereur envers le Sénat définit son état. L’opposition à Domitien s’est exprimée très tôt. Domitien n’est pas porté à la clémence, à la différence de son père et de son frère. Il y a des condamnations à mort au début du règne. Dix consulaires sont condamnés. Il a mis à mort deux de ses cousins. Un a été appelé empereur par un appariteur. Le deuxième parce que Domitien le soupçonnait chrétien. Domitien se nommait « dominus et deus » ; il avait fait circuler une circulaire. Ce titre n’a rien d’officiel. C’est la marque d’un orgueil démesuré. Pour les romains, l’empereur n’est jamais un empereur absolu ; la mentalité romaine est heurtée.

II.Les réalisations du règne

1.Les expéditions militaires

Les grandes expéditions du règne sont décrites (l. 13). Il s’attarde sur les défaites. En 83 ap, conquête des « champs décumates ». Domitien a fortifié cette zone. Cette victoire va lui permettre de prendre le nom de Germanicus. Il organise en deux provinces la Germanie. L’autre point sensible est la frontière danubienne, face au royaume des daces (la Roumanie). Ce royaume constitue un danger pour Rome. Les romains essuient une défaite. En 89 ap, victoire et paix avec le roi des daces. Cette paix est baclée, car un danger apparaît à l’Est. Les sarmates sont au-delà du Danube. Une légion est massacrée, pui un succès en 91 ap. Domitien a dû défendre cette frontière européenne.

2.L’oeuvre édilitaire

Domitien a reconstruit le capitole (le temple de Jupiter capitolin). Un nouveau forum, le « forum transitorium » ou forum du passage. Il relie plusieurs forums. Il a une forme très allongée. Il comprenait le temple de Minerve. Sur le champ de Mars, il fait construire l’Odéon, destiné à la musique. Il a fait construire un stade de 30 mille spectateurs (tracé della piazza navona). Au même endroit, il fait reconstruire le portique d’Isis et Sérapis. Ces deux divinités ont de plus en plus d’adeptes. Ces divinités ont une importance particulière. Sérapis avait permis à Vespasien de guérir un aveugle et un infirme. Pour Domitien, quand en 69 ap, il y a eu la bataille de rue entre les différents partisans, Domitien a échappé à ses ennemis en se déguisant. Cette dynastie éprouve un intérêt particulier.

III.La fin de Domitien

Une conspiration naît au sein de sa propre famille. L’âme du complot est l’impératrice, des sénateurs, les deux préfets du prétoire. Domitien est poignardé dans sa chambre. Le cadavre est laissé à l’abandon. Un peu comme pour Néron, la nourrice de Domitien, Phyllis brûle le corps et place les cendres. Eutrop ignore volontairement ces détails. Le Sénat va décréter la condamnation de la mémoire de Domitien ou « damnatio memoriae ». Les lois de l’empereur et ses inscriptions disparaissent.

Conclusion. Les défauts de l’empereur touchent sa famille, mais n’atteignent par les provinces de l’Empire.

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