Ulysses Saloff-Coste

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Le gouvernement de Ponce Pilate en Judée

mardi 29 mars 2005, par Ulysses Saloff-Coste


Josef ben Mattatia (37 ou 38 - 97) est issu de l’aristocratie sacerdotale juive de Jérusalem. A ce titre, il possède une vaste culture religieuse. Il se rend à Rome pour demander la libération de quelques prêtres envoyés comme prisonniers. Il revient à Rome en 65 et trouve la ville en pleine révolte. A la tête d’une partie des révoltés, il s’est rendu à Vespasien en traître. Il devient un personnage protégé. Il obtient la citoyenneté romaine ; nom « Flavius ». Hellénophone, il écrit en grec « La guerre des Juifs » et les « antiquités judaïques », des origines des juifs jusqu’aux révoltes. Il relate trois évènements qui ses ont déroulés sous le gouvernement de Ponce Pilate en Judée.

I.Présentation de la Judée au début de l’ère chrétienne

1.L’administration du pays

En 63 av, Pompée prend Jérusalem et assure la main mise de Rome sur tout l’orient. La Judée passe sous tutelle romaine. Les romains vont nommer en 40 av, Hérode, roi des Juifs. Il vient de la région d’Idumée, régions limitrophe de la Judée. Elle a été judaïsée de force. Il n’est pas issu d’un peuple juif. Hérode est un roi client. Il paie le tribut à Rome et en échange les romains lui laissent une autonomie dans les affaires intérieures. Hérode meurt en 3 ap. Le royaume est divisé pour les trois fils. Mais, ces fils sont incapables de maintenir la population. L’un d’eux est déposé en 6 ap par Auguste. Son État est rattaché à la province de Syrie. Mais, est administré par un préfet qui réside à Césarée, sur la côte et non pas à Jérusalem, hors de Judée. Ponce Pilate est le 5e préfet de Judée (26-36).

2.De nombreuses causes de mécontentement

La Judée est l’un des principaux foyers de trouble. Les juifs sont peu nombreux, mais leur particularisme religieux les rend intransigeants ce qui les distingue des autres peuples de l’empire. Hérode apparaissait comme un pantin de Rome. On lui reprochait d’être le fils d’une arabe, un roi client et la cour était composée de grecs. Hérode a vite symbolisé l’impiété la trahison. Hérode s’est mis à construire des monuments typiquement grecs : amphithéâtre, concours, etc. Certes, il a embelli le temple de Jérusalem, mais ça n’a pas suffis pour le racheter aux yeux de sa population. Les juifs veulent une autonomie, une situation où la présence étrangère serait nulle. Cette présence souille le territoire de Judée. Depuis le IIe s, littérature apocalyptique au sein du judaïsme. Annonce d’un messie qui rétablira l’âge d’or. Il ne faut pas négliger les aspects socio-économiques. La petite paysannerie souffre de l’endettement. La pression fiscale est alourdie

II.Deux incidents à Jérusalem en 26 ap

1.Les images de l’empereur (l.1 à 17)

Ponce Pilate établit ses quartiers d’hiver à Jérusalem. Son armée, car nous sommes dans une province impériale procuratorienne. Auxiliaires recrutées chez les peuples voisins dont les samaritains. Les enseignes des troupes comportent toujours des effigies, médaillons, de l’empereur. Selon Josef, c’est le détail qui choque les Juifs ; interdiction de fabriquer des images. Ces effigies n’ont pas été faites par des Juifs. Réaction anti-romaine à prétexte religieux. Josef prétend que la raison est religieuse. Ces enseignes donnaient lieu à des cultes. Sacrifices à ses enseignes. Variante du culte impérial. Ces enseignes avait une signification païenne très marquée et devait constituer une sorte de souillure. Multiplication des statues. Ponce Pilate a été maladroit de faire pénétrer des troupes dans Jérusalem. La foule va demander à Ponce Pilate d’enlever ses troupes. Il accepte et fait retirer ses troupes. La mentalité des juifs surprenait les romains. Ce sera la même chose avec les chrétiens.

2.La construction (l.18 à 29)

La décision prise par Ponce Pilate de construire un aqueduc. Pilate a utilisé le trésor sacré géré par les prêtres. Taxe que devait payer tout juif à l’âge de 20 ans. La méthode de Ponce Pilate dérange les Juifs ; complicité possible de certains prêtres. Ponce Pilate a agi de manière autoritaire. Cette fois-ci l’incident se finit beaucoup plus mal. Esprit de dissimulation de Pilate. Les soldats déguisés en civil reçoivent l’ordre de frapper.

3.La révolte des samaritains (dernier §)

C’est une révolte religieuse. La Samarie faisait partie de la province de Judée. La différence avec le précédent, est que Pilate n’en est pas la cause. L’instigateur de la révolte est un homme qui se présente comme une sorte de prophète ; lieu où sont les vases sacrés. Les samaritains ne sont pas juifs, mais ont des traditions juives. Moïse aurait enfui des instruments contenant l’arche d’alliance et un vase rempli de « mannes », ce que Dieu a donné aux Juifs quand ils ont erré quarante ans. Celui qui retrouverait ces objets rétablirait le vrai culte. Attente messianique. Cette prédication ne pouvait qu’inquiéter. Ponce Pilate disperse violemment l’attroupement.

4.La députation à Vitellius et le départ de Pilate

Les samaritains ont protesté auprès de Vitellius. Pilate n’a fait que son devoir de gouverneur. Pourquoi Vitellius prend-il cette décision ? Vitellius veut ménager les samaritains. Pilate arrive juste après la mort de Tibère. Son audition n’a pas eu lieu. Amnistie générale proclamée par Caïus.

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