Ulysses Saloff-Coste

Accueil du site > 04. History > Licence d’Histoire > Institut Catholique de Paris L1 > L’Empire romain du premier siècle de notre ère > La défense et l’administration du territoire

La défense et l’administration du territoire

vendredi 8 avril 2005, par Ulysses Saloff-Coste


I. Les frontières de l’Empire

Le terme de « limes ». Il désigne à l’origine. Les arpenteurs, équivalents des géomètres. Limes, chemin ou voie. Secteur frontalier défensif, par opposition à la « ripa », frontière naturelle. Ce n’est pas un cordon qui sépare l’Empire de la barbarie. Moyen de contrôler la circulation des personnes et des marchandises. Le « limes » se met en place à partir des flaviens. Système de camps auxiliaires. Fortins. La route est l’élément essentiel du « limes ». Entre le Rhin et le Danube, les romains érigent un véritable mur sur plusieurs centaines de kilomètres. Des éléments défensifs. Toujours des camps, fortins, etc. On arrive sur le Danube, frontière naturelle avec encore des éléments de défense. Le limes africain.

II. La défense intérieure

27 légions sous Auguste. 20 en Occident. 6 en Orient. 28 sous Vespasien. Concentration sur le Rhin et le Danube. Il faut ajouter les corps auxiliaires. Pérégrins, hommes libres qui ne sont pas citoyens romains. Les légions sont réservées aux citoyens. Ailes de cavaliers. Défense intérieure de l’Empire. La sécurité est globalement assurée. Révoltes en Maurétanie, Judée, etc. La sécurité est globalement assurée. Le reste de l’Empire n’est pas « inermis », non armé. Maintien de l’ordre public. On peut faire venir des détachements d’unités légionnaires. Les grosses villes font particulièrement l’objet de l’attention des unités. Cohorte prétorienne. Il y a d’autres grandes villes : Carthage, Alexandrie (300 mille h), Antioche en Syrie.

III. L’organisation de l’Empire

Arriver à contrôler les populations. Deux solutions sont retenues. Préserver quelques zones tampons avec des royaumes clients. Système provincial. Gaule, plusieurs provinces. La Gaule narbonnaise, la plus ancienne, la région autour de la Provence. Narbonne, 120 av. Le reste de la Gaule, les 3 Gaules : la Belgique, l’Aquitaine et la Lyonnaise. La Grande Bretagne, ajoutée à l’Empire. Le long du Rhin, Germanie inférieure et supérieure. Succession de provinces. La Rhétie, le Norique. La Pannonie, province en 10 ap. La péninsule italienne n’est pas une province. Juxtaposition de cités qui s’administrent de façon autonome. La Sicile est la plus ancienne des provinces romaine (241 av). Les Alpes sont progressivement réduites à l’état de province sous le règne d’Auguste. La Dalmatie, Yougoslavie actuelle. La Macédoine et l’Achaïe. Asie mineure. Territoires qui deviennent des provinces. Ephèse, capitale d’Asie. Bythinie avec royaume du Pont. Dans l’Est, royaumes-clients. En Syrie, conquête de Pompée. Chypre. La Judée est un Etat client puis une province. Egypte, province après la victoire d’Octavien. Afrique proconsulaire. La Maurétanie, finalement à partir de 42 ap, division en deux.

A. Les Etats clients

Laisser le dirigeant indigène. On rencontre cette solution plus en Orient. Pour l’Occident, Maurétanie, devenue plus tard une province sous Claude. La Galatie, Cappadoce, deviennent des provinces. Le cas de la Judée. Etat client puis en 6 ap, province romaine avec un préfet de Judée. On constate que cette solution est conçue par les autorités romaines comme une sorte de phase transitoire. On maintient un territoire à l’Etat de royaume vassal, puis le royaume devient une province. L’essentiel des royaumes vassaux disparaît sous les flaviens. Phase de transition. Il ne reste plus que l’Arménie. « Casus belli » entre les Romains et les Parthes. Tous les royaumes clients ont disparu.

B. Les provinces

Recours le plus fréquent. Évolution de sens de « provincia » : pro, pour et vincia, vincere, vaincre. Quelque chose pour vaincre. Le terme désigne d’abord une mission qui est confiée à quelqu’un. Guerre « pour vaincre ». Premier glissement de sens : notion de territoire sur laquelle la mission doit être accomplie. « in provincium redigere », réduire à l’état provincial. En 27, 18 provinces (10 sénatoriales et 8 impériales)

IV. L’administration provinciale de l’Empire

A. Les différents types de province

Récit de Don Cassius et Strabon, tour d’horizon de l’Empire. Livre XVII, il évoque l’administration. « Les provinces (...) le sont depuis César Auguste (...) il divisa l’ensemble du territoire en deux parties ». Une partie pour Auguste, l’autre pour le « populus ». « les unes sont dites de César, les autres du peuple ». Le 13 janvier 27 av, quelques jours avant de recevoir le nom d’Auguste. Administration provinciale. Les bases sont posées. Partage de l’Empire. L’empereur prend les provinces qui réclament la présence de troupes. Il entend contrôler l’armée. Les provinces qui sont encore mal pacifiées. Le peuple romain reçoit les régions pacifiées. Celles qui ne réclament pas une forte présence armée avec des légions. Partage de l’Empire en deux parties. Chacune de ces parties sont des provinces. Les provinces « sénatoriales » sont plutôt celles du peuple, gérées par le Sénat.

1. Les provinces impériales

Elles peuvent être gouvernées par un sénateur. Légat d’Auguste propréteur. Ces légats sont de rang prétorien, les autres de rang consulaire. Chevalier romain a le titre de procurateur. Il est souvent désigné pour des provinces montagneuses. Abondance de positions défensives. Des provinces pas très importantes. Le cas de l’Egypte. Province importante. Envoyé un chevalier et non pas un sénateur.

2. Les provinces sénatoriales

Les gouverneurs de ces provinces sont tirés au sort, un peu guidé... L’élection échappe au Prince, même s’il peut intervenir par derrière. Préteur ou consul. Importance de la province. Envoi d’un ancien préteur ou consul.

B.Fonctions selon le type de province

Dans les provinces impériales. Légat adjoint pour l’assister dans la justice. Un procurateur équestre s’occupe des dépenses, recettes, fiscalité directe. C’est le second personnage de la province. Il peut remplacer le gouverneur. Il y a d’autres procurateurs équestres. Taxes sur les droits de succession. Le procurateur équestre ne dispose pas du « ius gladii », droit de condamner à mort des soldats citoyens romains.
Les provinces sénatoriales. Le proconsul peut être un ancien préteur ou consul. Gouverneur de province si on exerce la préture depuis au moins 5 ans. Autre règle : les proconsuls ne restent en charge qu’une seule année. Droit à un légat pour le rang prétorien. Deux ou trois si de rang consulaire. Le proconsul désigne les légats qui vont partir avec lui. Un père proconsul part assisté de son fils. Il y a souvent des membres de la famille. Dans les provinces sénatoriales, il n’y a pas de légion qui stationnent. Ces provinces sont « inermes », sans armes, mais cela ne signifie pas que les forces armées sont nulles. Il y a toujours des ailes auxiliaires. Province d’Afrique proconsulaire (Carthage) reçoit la légion 3e Auguste. Cette province marque une province. Vieille province. Destruction de Carthage en 146 av. Cette province s’est étendue. Cette légion change de casernement au fur et à mesure que les romains avançaient. Les procurateurs s’occupent des domaines du Prince.

C.Mission du gouverneur

Le gouverneur doit maintenir l’ordre public. Il contrôle les forces armées qui stationnent sur le sol. Le gouverneur est le commandant en chef des unités qui stationnent sur le sol provincial. Provinces impériales où il n’y a qu’une légion. Quand il y a plusieurs légions, le gouverneur exerce un commandement supérieur ; plusieurs légats de légion commandent chaque légion. Autre mission : le gouverneur est d’abord juge. Il est appelé « iudex ». Faire régner la justice en faisant respecter le « ius », droit. Le gouverneur se déplace dans sa province et s’arrête dans certaines villes où il tient des assises. Les gens viennent déposer leurs plaintes. Soi c’est lui-même, soit ce sont ses légats. Le gouverneur est responsable des deniers publics. C’est au gouverneur que revient la mission d’asseoir et de lever l’impôt direct exigé par Rome. Tous les provinciaux doivent verser des impôts directs à Rome. Chaque gouverneur sait qu’il doit lever tant d’argent pour le compte de l’empereur. Il contrôle les dépenses publiques. Il peut engager la construction de routes. En tant que responsable des deniers publics, le gouverneur peut exercer un certain contrôle des finances des cités. Un souci : mieux gérer les cités. Souvent les cités sont rivales, donc constructions démesurées sans avoir le financement. Le gouverneur est avant tout un représentant du Prince. Bien voir le gouverneur comme une courroie de transmission. Il assure la liaison entre le centre et la périphérie. Les gouverneurs sont liés au Prince. Le Prince peut donner des instructions : « mandata ». Ils relèvent de l’administration : instructions. Importance des cérémonies à l’échelle de la province du calendrier officiel. Cérémonies en l’honneur de l’empereur. On fête la mort d’un prédécesseur. Le culte impérial. Créer une certaine unité au sein de la population. Problèmes que les chrétiens ont posé ; ils refusent de porter un culte aux empereurs. Du fait des distances et des délais, le gouverneur dispose d’un autonomie certaine. L’empereur ne peut pas savoir ce qui se passe en temps réel. Il y a ses instructions qu’il communique aux gouverneurs. En retour, les gouverneurs font des rapports. On a conservé la correspondance de Pline le Jeune et de Trajan. Nous pouvons connaître les sujets. Autre contrôle : la rotation. Les proconsuls tournent tous les ans. Satisfaction de savoir que cela ne dure qu’un an pour les proconsuls. L’année suivante, il peut être envoyé ailleurs. On ne peut pas abuser du pouvoir. Procurateur équestre pour surveiller le gouverneur et inversement. Pflaun a parlé de « collégialité inégale ». Le sénateur est assisté de chevaliers, donc inégalité de rang. Ils se surveillent mutuellement. Il y a chaque année une réunion des différents représentants des cités de la province. C’est un « concilium » ou « koinon » pour les grecs. Cette assemblée a deux tâches bien précises : rendre un culte à l’empereur régnant. On biaise : on va vénérer le « genius » ou le « numen », puissance divine, de l’empereur. On va prier pour sa « salus », santé. Porter une appréciation sur l’administration d’un gouverneur. Décerner un blâme au gouverneur.

Répondre à cet article


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette