vendredi 1er avril 2005, par Ulysses Saloff-Coste
Se demander ce qu’est une ville au moyen-âge. C’est une agglomération qui ne vit pas directement du travail de la terre. Les critères topographiques. Ville anciennes. Carcassonne. La ville médiévale est un espace resserré par un rempart d’où émerge des tours et des clochers. Rassemblement d’hommes. On manque de chiffres précis. Dans la France du XIIIe, il y a une très grande ville : Paris (200 mille h). On retombe sur des populations 10 fois moindre. Où va-t-on s’arrêter ? Aujourd’hui, 2 mille h est le seuil pour parler d’une ville. Ce n’est pas toujours pertinent. Les fonctions de défense : les remparts. Lieu de sécurité. Fonction de défense. C’est un lieu où il y a des activités de production et d’échange. Il y a bien évidemment des fonctions religieuses. La villes correspond à l’évêché. Il y a des communautés religieuses. C’est un lieu de pouvoir. Représentant de l’autorité princière. Lieu de pouvoir et de savoir. Il faut aller en ville pour les études et se spécialiser. Si la ville se définit par opposition à la campagne, manière d’être. Le vocabulaire marque bien cette distinction sociale. On oppose la civilité (civis, le citoyen) ou l’urbanité (urbs, ville) à la rusticité. Niveau de savoir, de bonnes manières. La campagne commence aux portes de la ville. Rythme des saisons. Des habitants habitent à l’abri des murailles. Métier artisanal, avec des lopins conservés. Beaucoup de citadins ont une maison à la campagne. A l’intérieur, il y a des espaces vides. A Toulouse, 25% de personnes ont une activité rurale. Les artisans sont organisés en métiers. Les guildes ou corporations pour l’époque moderne. Faire évoluer la structure de la ville.
Plusieurs vagues. La principale préoccupation est d’assurer des relais. Il est apparu nécessaire de fonder des bourgs qui soient autant d’étapes entre les centre urbains déjà actifs. Le sud-ouest. Dès le XIe s, « sauveté ». On bénéficie d’un droit d’asile sacré, immunité qui entoure une Église. Les templiers ou hospitaliers ont joué un rôle dans la multiplication des sauvetés. Le « castelnau » pour protéger les populations. La colonisation agraire. Volonté d’aménager le territoire. Nécessité de marquer les frontières. C’est une suite de point fortifiés. Étapes de routes importantes. Mise en place d’un réseau urbain. De l’île vers Bruge. « Bastide », 4 à 500. Certaines étaient des centres de peuplement agraire. Entente entre un Prince ou le roi et un ordre religieux. L’ordre disposait d’importants domaines fonciers. N’ayant pas les moyens humains de mettre en culture les terres. Les moines passent avec un seigneur un contrat de « pariage ». Souci de parité. Les moines mettent à la disposition les terrains. Le seigneur va assurer la sécurité des hommes. Faire vivre la communauté. Marquer une frontière. La frontière est souvent une foret. Placer des villes pour définir la frontière. Le comte de Toulouse établit une quarantaine de bastides dans les zones les plus exposées. Après les croisades contre les albigeois, double réseau dans un face à face de puissances. Elles voient grand ; On offre 3000 places. On distribue des lots de terrain où des colons recevront gratuitement un certaine superficie. A charge pour eux de défricher, de construire une maison. Il peut y avoir des problèmes de succession. Ils vont pouvoir refaire leur vie. On leur promet des conditions avantageuses. Plus de libertés. Des institutions écrites pour échapper à l’arbitraire. Les droits et les devoirs pour éviter les surprises. Perspective d’avoir plus de liberté. Il faut proposer des conditions de vie attractives. Certains seigneurs voient leur tenancier partir pour des des conditions plus favorables. Mélange entre le temporel et le spirituel : excommunier les fugitifs. On ne part pas toujours « ex nihilo ». Il faut tenir compte des courbes de niveau. Le plan idéal n’existe pas de façon systématique.
L’organisation de l’espace autour d’une place centrale, de forme carrée dotée d’un architecture. Ces places sont bordées de maison à arcades. Comme place des Vosges, même si elle date du XVIIe s. Place de marché pour les commerçants. On va construire une halle, fréquentée le jour de marché hebdomadaire. On va y garder les archives municipales et les élus s’y réunissent.
Le bourg désigne une agglomération péri-urbaine. Les travaux sur l’histoire urbaine insistent sur le développement des communautés religieuses. La loi romain interdisait d’enterrer les morts au centre de la ville. Les basiliques funéraires se sont construites à l’écart des villes. Des communautés de religieux se sont installées. Abbayes ou chapitres se constituent un peu à l’écart des anciennes cités. Ne séparons pas le spirituel du temporel. Tenanciers ou agents qui vont venir apporter les revenus. Vente de bétail et grains. Activité économique. Ces communautés sont capables de gérer leur domaine. Marché régulier près de ces communautés, avec pèlerins pour un saint. Installer des revendeurs, etc. S’il y a un pèlerinage et un marché, développement d’un noyau humain. Tour. Une ville et des bourgs qui se constituent à la périphérie, puis, la population en expansion comble les vides. Croissance urbaine. Ce sont les vieilles cités qui connaissent cette croissance de bourg. Les abbayes gardent les archives. On est moins renseigné sur la naissance d’un boug autour d’un activité commerciale.
Le mot « burg » désigne la fortification en allemand. Les chateaux ont été choisis pour offrir leur protection et leur clientèle. Moyens financiers de lancer le commerce. Le chatelain fait appel à des religieux. Service de la chapelle. Besoins spirituels des habitants sont pris en charge. Le seigneur et les guerriers, les clercs et les travailleurs. Les bourgs « castraux » ont été à l’origine d’un nouveau réseau. Autre génération. Petites villes. Petit rôle économique et administratif. Nancy, Bruxelle, Luxembourg. Centres urbains modestes. Ces bourgs vont rassembler des habitants qui vont se reconnaître comme des bourgeois. Les « bourgenses », habitants des bourgs. Besoin de se détacher du reste de la population. Strasbourg : bourg construit à un croisement de route.
La ville se distingue par son enceinte. Place forte. Ceinture continue. Corset de pierres. Exemple de Reims. Fossé de 8 à 10 m de profondeur. On a édifié un remblais. Muraille, protection naturelle. Tours pour la défendre. Les clochers. Révolution en France. Massacre des établissements religieux. A Rome, c’est rempli d’églises, alors que beaucoup d’églises ont été vendues en France à la révolution. Les rues sont étroites. A Rouen, pas plus de 11 m. A Paris, au maximum 8 m. La rue large, pavée. En dessous, entre 2 et 5 m de large. Il n’y a pas de sens unique. Dédale des ruelles. Parcours tortueux. La ville romaine était ordonnée. Absence de règlement d’urbanisme. Chacun s’étend à agrandir son chez soi. Notion de loi publique pour les romains. Dans la mentalité germanique, la propriété privée est essentielle. Construire à l’étage un « encorbellement ». On construit des galeries, avec des piliers. Le promeneur de reçoit pas la pluie. Tenir le haut du pavé. La saleté n’est pas un mythe. On laisse dans la rue le fumier. On jette les déchets domestiques. La toponymie est révélatrice. Orde de ruelle, ordure. A Troyes, le « meldosson » ; un l pour un r. La ville s’enferme dans son ordure. Les volailles et les porcs. En 1131, Philippe est tombé d’une chute de cheval parce qu’un porc lui refusait la priorité. Les rats, propagateurs de la peste ; la puce des rats. La peste noire a été une prise de conscience. Systèmes de nettoyage. On essaie de mettre dans des secteurs spécifiques. Philippe Auguste fait paver les rues principales de Paris. Meilleur entretien, et circulation. Le pavage coûte cher. Les bourgeois ont fait payer des taxes. On fait payer par payage aux portes. Les eaux sont polluées. Contamination des nappes. La fontaine en Italie a une grande importance. Le quai des Orfèvres. Les rues prennent le nom des activités. Regroupement des professions : besoin d’eau. Besoin de se rapprocher des clients. Réglementation de la concurrence. On facilite la comparaison. Artisans et boutiquiers travaillent sous les yeux des passants. Les voltes servent de comptoir. Le client de rentre pas. On reste dans la rue. Manière de contrôler le savoir-faire. En dehors de ces artisans, il y a beaucoup de métiers ambulants. La pollution sonore. Sur la place de grève, la rive, les manoeuvres. Des gens attendent qu’on les emploie. La rue est un domaine de la marginalité. Dans toutes les villes, on rencontre les « fidèles amoureuses ». On préfère qu’elles soient concentrées dans les étuves. Au moyen-âge, on se lave fréquemment. A l’époque de la Renaissance, ces établissements sont fermés. A l’époque moderne, on est moins propre qu’au moyen-âge. On rencontre des délinquants, infirmes. Attente de la charité. Les gens discutent. Animation dans la rue. La rue est un lieu de vie. On sonne le couvre feu le soir. Peur du feu.
Deux mondes différents prennent leur distance par leur manière de vivre, leur mentalité. Il y ce monde rural qui reste fondé sur l’organisation domaniale. Les seigneurs. Organisation agricole. Bourgeoisie. Ce monde des villes accepte l’autorité des princes. Il n’est pas révolutionnaire. Mais, ce monde de la bourgeoisie veut obtenir des concessions. Place compatible avec son genre de vie. Revendiquer la liberté personnelle d’aller et venir. Ne pas pas pouvoir librement se déplacer. Commet accepter cela ? S’établir ailleurs si les affaires y sont meilleurs. Octroi d’un tribunal spécial. Participation à la justice. Causes nouvelles liées aux activités économiques. On réclame une justice appropriée à un nouvel style de vie. Les pairs comprennent le genre de vie. Participation des bourgeois eux-mêmes. L’initiative vient des bourgeois marchands. Confréries : les guildes ou les hanses dans les régions du nord. Ce sont des corporations plus tard. On se donne une discipline. On réunit une caisse. Cotisation Statut et règlement intérieur. Exemple flamand : vigueur de ce lien associatif entre ce professionnels. Se rencontrer pour développer ses affaires. Groupe politique qui obtient des aménagements. Réclamer une transformation de l’échevinage. Le tribunal seigneurial est jugé archaïque. Rendre une justice adéquate qui assure la sécurité sans laquelle il n’y a pas de commerce.
On désigne ainsi des associations de bourgeois qui ont jugé de s’entraider pour obtenir satisfaction de leur demande. Objet de nombreuses études. Première étape en 1070 au Mans. Des petits artisans forment une conjuration. On se rassemble pour jurer ensemble. Ils veulent mettre fin aux exactions d’un seigneur. Bandes précédées avec des évêques. Ils sont mis en déroute par le seigneur du Mans. Deuxième exemple : 1108 ou 1109, à Noyon, l’évêque établit une commune sur le conseil des clercs, des chevaliers. Il demande au roi de la confirmer. En 1112, à Laon, pour mettre fin à l’insécurité, les membres du haut clergé, les notables proposent une commune contre une assez forte somme d’argent. Tables de négociation. Quand le nouveau évêque arrive, il supporte mal l’institution de cette commune qui risque de limiter ses pouvoirs. Le roi se laisse persuader contre une somme d’argent. Quand il a versé l’argent au roi, il impose un impôt aux bourgeois. C’est la révolte au cri de « Commune, commune ». L’évêque est trucidé. Il se cache dans un tonneau. Le roi rétablit plus tard des franchise. Quatrième exemple : 1114, Valenciennes, comte de Hainaut, voyant que la ville n’était pas soumise à des lois écrites : la Paix de Valenciennes. Quand on a parlé des communes, on a mis l’accent sur les communes. Il faut bien distinguer les villes de commune et de franchise (liberté). On ne parle de commune que quand il y a un serment. Le serment féodal unit un inférieur à un supérieur. On prête serment au plus grand. Serment de « sacramentum ». Le serment communal est un serment entre égaux. Un serment de solidarité, pour obtenir le triomphe de ses revendications. Les autorités trouvent utiles que cette institution se mette en place. Le mouvement de paix s’est développé. Mouvement communal en Picardie. Le roi a été assez fort pour empêcher l’installation d’une dynastie. Le roi n’a pas réussi à prendre le contrôle de l’administration. La sécurité est préoccupante. On rencontre des communes dans les cités dont le comte est un évêque. Les clercs sont des gens instruits qui utilisent l’écrit. Les clercs sont plus constants. Ils se transmettent les dossiers. Un évêque qui a hérité des droits comtaux dans une ville, doit laisser intact son patrimoine. Le « bourgmestre », interlocuteur face au seigneur. Consuls à Arles, Avignon, Narbonne. « Capitoul » à Toulouse.
Élection de quatre d’entre eux. Puis eux mêmes en choisissent quatre. Cooptation successive. Ces échevins sont des notables. Il faut avoir du temps et de l’argent pour être échevin. C’est une fonction bénévole. Il faut avoir des affaires qui marchent. Mais, si on a un magasin, une entreprise. Les gens les plus modestes ont peu de chance de devenir échevins. La reconnaissance sociale joue un rôle important. Il faut avoir une légitimité ancienne. Des gens bien établi. Les avantages ne résident pas dans la diminution des charges, mais par le fait que l’on est jugé par ses pairs. Aujourd’hui encore, les tribunaux des prud’homme ou de commerce. Magistrats élus par les professionnels. Ce système de juge consulaire. Ils sont prudents et sages. Ces franchises, libertés, droit d’être représenté par des élus. Ce n’est pas l’exonération totale. En Germanie, ville indépendante. En France, il y a toujours un seigneur. Partager le pouvoir avec les élus. Les contraintes seigneuriales se sont assouplies. Les contraintes ont été adaptées. Les banalités du seigneur. Comment imposer un four banal ? Il y a des boulangers. Il ne peut pas y avoir de monopole seigneuriale dans une ville. Corvées inadaptées, devenues des taxes diverses. Un nouveau pouvoir s’affirme : les bourgeois. C’est une question de rapport de force. Les magistrats urbains se donnent un hôtel de vile. Une tour avec une cloche, pouvoir affermi. Dans la ville, il y a un clocher bourgeoise. Symboliquement, c’est fort. Il n’y a pas que les églises qui donnent le temps de la vie. Des archives sont conservées. Il faut compter avec eux.
Les corporations : ce mot date du XVIIIe s. Au moyen-âge, on parle de communauté de métier. Cette organisation n’est connue qu’à partir du XIIe s. Il y a sans doute des racines plus anciennes. Dans l’histoire urbaine, la pratique de l’écrit est moins courante. On a pas toujours les textes. Dans beaucoup de cas, confrérie. Racines religieuses. Tous les métiers ont leur propre saint. Saint honoré pour les pâtissiers. Les savetiers, Saint Crépin. Saint Christophe pour les porteurs. Saint Joseph, charpentier. Saint Madeleine pour les parfumiers. Les règlements ont un aspect moral et chrétien. Quand on lit le livre des métiers rédigé par Étienne Boileau, représentant du roi à Paris, vers 1268. Dans ce livre, mot « loyal ». La loyauté. Le chevalier doit être loyal. On applique cette vertu aux métiers. Elle s’applique à la matière première. Le mot loyal s’applique au travail bien fait, non bâclé. Juste prix à faire payer. La justice est une autre valeur importante. Juste salaire de l’ouvrier. La charité, valeur chrétienne qui conduit à l’entraide mutuelle. Chacun va donner une cotisation pour quelqu’un de malade ou de veuvage pour les femmes. Les fourreurs payaient un denier par semaine. Ça fait moins de 3%. Il n’y avait pas de frais de gestion. On distingue des métiers réglés : municipalité et des métiers jurés ; ses membres vont jurer de suivre le serment. Le schéma est identique. On commence un métier par un apprentissage. Dès l’âge de 10-12 ans, maître. Contrat rédigé devant notaire. Il faut que les jurés donnent leur accord. Obligations réciproques. Logé, nourri chez lui. Le patron doit être marié pour les conditions de la famille. Ce couple nourrit, loge l’apprenti. Selon les métiers, on ne prendre quelqu’un ou deux apprentis. On doit lui apprendre à négocier. Il doit être obéissant. Le maître a le doirt de correction. Compagnon, ouvrier qualifié. Il va passer un contrat d’embauche avec un maître. Les salaires sont fixés par la communauté. Il y a une grille de salaires. On l’appelle le « valet ». Le compagnon peut bouger. Devenir maître. Il faut avoir un certain âge. Il faut avoir un capital. On veut s’assurer la pérennité de l’entreprise. Il faut le temps que els factures soient acquittées. Cela est un filtre. A partir de la fin du moyen-âge, obligation de passer un chef d’oeuvre. Des ébénistes fabriquent un meuble extraordinaire. On prête serment devant ses pairs quand on est admis. Le métier est soumis aux contrôles d’organe de direction. Des élus fixent des statuts et veillent à faire prévaloir la qualité. Patrimoine collectif comme caisse de solidarité. Assemblée de jurés sanctionnent. Destruction du bien. Contre publicité épouvantable. Organisation acapitaliste. Il n’y a pas de concurrence. Il n’y a pas de publicité. Il ne peut pas y avoir d’invention gardée par le créateur. On est maître de père en fils. Il faut disposer d’un capitale important. L’exercice du métier est un monopole. L’ouvrier indépendant n’existe pas. Il faut devenir membre. Garantie du travail et du salaire. Statuts qui veillent à la justice. Ces statuts ne concernent que les métiers qualifiés. Tout le monde ne bénéficie pas de la garantie des métiers.