Ulysses Saloff-Coste

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La peur en occident

mercredi 6 avril 2005, par Ulysses Saloff-Coste


Descartes, la cause de la peur est la surprise et son remède est la préméditation.

I.Une peur omniprésente dans les mentalités individuelles

A.Peur de l’inconnu

La mer et la montagne, hostiles. La terre est un lieu de sûreté. Mondes insolites. Hostilité face à l’étranger. Il est rendu coupable des malheurs connus. Peur d’un espace différent du sien. Peur face au changement. Il est redouté. Il est source de danger. La hausse des impôts et les agitations religieuses du XVIe et XVIIe s. Méfiance face au voisin. Guérisseur : liaison au diable. Bouc-émissaire en cas de problème. La méfiance est cause de la superstition.

B.Peur de demain

L’homme est persuadé que la maladie, la mort ne sont pas naturelles ; maléfices sont jetés. Sorcellerie. On accuse son voisin d’être à l’origine des malheurs. On prétend que ça vient de satan et des esprits malfaisants. Les rituels pour satan continuent. Magisme chrétien. Exorcisme et bénédictions. On bénit ses troupeaux, etc. On a peur de ce qui va arriver. Phénomènes de divinisation. Observation des étoiles ; présage des malheurs.

C.Les ténèbres

On croyait aux revenants. Ils annonçaient les malheurs. Ils veulent faire entendre un message de salut. Pas de séparation de l’âme et du corps. Le comportement de la population est contradictoire. On évite les revenants et on essaie de vivre avec eux. Peur de ne plus voir la lumière du jour. La nuit amenait des êtres malfaisants. Cauchemar : oeuvre des démons.

II.Les peurs collectives

A.La peste

Elle s’installait après les périodes de crise et de famine. Elle engendrait une période de cauchemar collectif. Pour le milieu ecclésiastique, elle était due aux pêchers des hommes. Art : réalisme morbide. Pour éviter la panique des populations, les autorités camouflaient l’évidence. La cité était mise en quarantaine. Les villes étaient désertes. Rupture avec l’environnement quotidien. Peur de l’étranger qui peut transmettre la maladie. On va chercher de nombreux responsables ; les êtres marginaux. On va voir la mort de l’homme complètement anarchique. On enterre en masse. Les malades sont abandonnés et évités. Les comportements humains sont altérés. On accuse ses ennemis du moment. Tout le peuple est coupable. Colère divine, dûe au pêcher de l’homme. Effondrement de la structure familiale. L’angoisse est permanente. Sentiment d’impuissance.

B.Les révoltes

Climat de peur et d’insécurité qui crée des révoltes. Lien entre les révoltes et le pouvoir vaquant. Sentiment d’insécurité très fort. Toutes les périodes de révoltes, régence. Avec la prise de pouvoir d’Henri IV, les guerres de religion se sont atténuées. Dans la campagne, on avait peur des hommes de guerre. Les mercenaires n’ont pas le sentiment de nationalité. La population était en état d’alerte. Guerre de trente ans et la fronde. Peur de mourir de faim. On craignait que la loi entraîne l’augmentation du prix du blé. Extension d’impôt sur des pays qui en étaient exonérés ; rébellion. En 1639, révolte des nu-pieds à cause de l’extension de la gabelle.

C.Causes et conséquences

La rumeur dirige les révoltes. A tous les niveaux, on croyait aux rumeurs. Aucun moyen de calmer l’inquiétude. L’opinion pensait l’État capable à tout. Psychose que nous ne connaissons pas. On imagine des impôts fantaisistes. On a peur d’un renversement de hiérarchie. Mendiants qui forment une contre-société qu’il faut repousser ; menace pour l’ordre.

III.Les représentations de satan

A.L’attente de Dieu

Successions de calamités. Causes globales. Atmosphère de faim du monde. Fin du monde ; le millénarisme. Elle prend racine dans l’attente du messie par le peuple d’Israël. Apocalypse selon Saint Jean. Le Christ arrive sur terre pour le bonheur de mille ans. Jugement dernier. Saint Mathieu. Image enrichie et tragique. Le caractère épouvantable de ce qui arrivera. Attrocité des tourments infernaux.

B.Les moyens de diffusion

Moins mendiants circulent pour annoncer la fin du monde ou pour évangéliser. De la peur à l’espoir. Exhortation à la pénitence : les esprits ont été profondément marqués. Représentations devant les foules du jugement dernier. Imprimerie, gravure et peinture. Ouvrages apportent les précisions sur les visages de satan. Mac Beth, la scène des sorcières. Marque de la peu du mal et de satan. Menace de l’apocalypse. Le monde est vieux et que tout va mal.

C.Représentation populaire et lutte

Les intellectuels montraient que c’était la fin du monde. La couleur noire n’est pas vraiment attribuée. La culture populaire a plusieurs croyances ; il peut être amadoué. Il peut être familier, humain. Identité du malin : séducteur, trompeur. Illusionniste. Il abuse les hommes par les enchantements. Armée de démons. Certaines personnes ont classé les démons. En 1616, secrétaire du duc du Bavière, géographie des êtres de satan. L’homme de la renaissance justifie son insécurité part l’image d’un satan tout puissant. Les violences en Europe sont à la mesure de la crainte qu’ils ont du diable.

IV.Les anges de satan

A.Musulmans et juifs

Adoration des idoles chez les Incas. L’idolâtrie entraîne de la bestialité. La conquête pour le salut des âmes perdues légitimiste la souveraineté des espagnoles. On estime normal de les prendre. En coïncidence avec la chasse aux sorcières. On poursuit le même ennemi. Mêmes condamnations. La chrétienté est en danger avec l’avancée des turcs. Danger ottoman. L’avancée des turcs est due aux pêchers des chrétiens. Comparaison avec les sauterelles en Égypte. Les juifs sont assimilés à des agents de satan. Dans le théâtre religieux, on donne l’occasion de se moquer des juifs. Remise en cause des juifs. Expulsion des vendeurs du temple. Le conseil des juifs condamnent Jésus. On les dit mauvais, félons, diables d’enfer. La chrétienté a peur d’un ennemi absent mais vivant quand même. Les théologiens considèrent que la synagogue est une officine de satan. Il fallait les convertir par le baptême. Il y a deux phases. Même baptisé, le juif garde son héritage et ne pourra jamais être sauvé. L’anti-judaïsme est devenu racial.

B.La femme

Elle est jugée comme dangereuse par les juges laïcs. L’homme est à la fois repoussée et attirante. L’accouchée doit être purifiée. La femme est un mal magnifique. Elle est accusée d’avoir introduit le mal : Ève et Pandore. Elle a commis le mal originel. La religion conseille et donne raison à l’homme. Mépris de la femme qui camoufle la peur d’un être mystérieux et inquiétant. Même les sociétés savantes prenaient position à l’égard de la femme, comme Rabelais : « tenir en laisse ». Pour les médecins, statut d’infériorité physique et moral. On ne peut pas se fier à elles. Elles sont jalouses, capables des pires forfaits. Il faut les faire taire. Pour les hommes de la Renaissance, elle est dangereuse et suspecte.

Conclusion. Identifier un ennemi : satan.

Prof. Tout le monde n’est pas superstitieux. Pratique reculée et intrigante. Peur d’être dans le noir. Univers manichéen. Pratique satanique pour se préserver de la peur. Atmosphère de superstition. Pays d’Afrique. Période de régence : le roi protège. Chez Shakespeare, le corps politique protège le corps social. Les peurs sont amplifiées. Les révoltes sont une concentration d’insécurité. Jean Delumeau : comment se rassurer.

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