Ulysses Saloff-Coste

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Ionesco - dernière partie

mercredi 6 avril 2005, par Ulysses Saloff-Coste


I.Anti-pièce
II.Comique de dérision
III.Le langage
1.Lieux communs
2.L’emphase
3.Les dysfonctionnements
4.L’absurde

« Le poisson était frais... ». Expression existe. Mauvais contexte. Trop soutenu, un peu archaïque. Locution proverbiale anglaise. « Ô mon petit poulet rôti ». En grec, petit poulet. Difficile à dire en français courant. « chérie, vilaine » (scène 7). Il faut choisir. Preuve que la langue se détracte : vulgarité. « Il s’emmerde » (idem). « tu es dégoûtante ». Singulièrement les personnages se mettent à piétiner, comme une sorte de paralysie. Maladie psychique : répétition du même tour. La scène des retrouvailles. Les histoires du pompier sont au début brèves quoi qu’absurdes. A la scène 8, « il va encore nous embêter ». On interrompt heureusement le pompier. Série numérique, jeu de mot, etc. On peut aller très loin. Jeu sur les rapports familiaux. Généalogie absurde. L’histoire est tellement longue qu’on se demande ce qui peut bien se passer. Gonflement aberrant de parties du discours. Le langage se détracte.

L’absurde serait la mécanisation de certains personnages. Il sait se défendre contre sa femme. Machine à claquer la langue ? Bobby Watson : monde étranger. Répétitions pour les Smith. Le mot étrange n’existe qu’une fois. « habits de gala » : trop long. Le personnage traîne. Une gêne avec le rhume. Surtout à la fin, le schéma de la boule de neige avec les Watson, les anecdotes. Le final où les personnages font monter le ton. Les personnages ne maîtrisent plus leur langue. « Le mécanique plaqué sur le vivant ». Personnages aliénés à un langage plus fort qu’eux. Plus avant, il y a des illogismes : la pendule. Elle est absurde comme la sonnette. Jeux de mots très sonores. Les mots n’ont plus de référent dans le concret. Histoire de l’épicier du coin avec l’huile. « Elle avait plus de sel que toi ». Le jeu de mot ne vaut rien. « Ruban » et « rhume ». Pas de jeu de mot amusant. « Empêtré » dans le « prêtre ». « Froid dans le dos ». Poème : le feu. « Certaine chaleur ». Cercle vicieux : « prenez un cercle ». Surréalistes qui disent n’importe quoi. Endroits loufoques comme : Bourgogne australois. Les médecins doivent mourir en même temps que leur patient. Anomalies bien sonores. Le langage des personnages bascule dans l’absurde le gratuit, voire le non-sens. Ou bien on part du fait que Ionesco aurait des visées de dérision à propos de la petite bourgeoisie. « Gens de néants » pour reprendre Saint Simon. Animosité du théâtre existentialiste contre les bourgeois. Apprentissage accéléré des langues. Réflexion sur l’arbitraire de la langue. Conventionnalité du langage. Quelle lecture retenir ? Ionesco dénonce la nullité de la vie bourgeoise. Il fallait dire du mal de la petite bourgeoisie. On a fait de Ionesco un polémiste de gauche. D’autres ont voulu faire d’Ionesco, une sorte de philosophe qui exprime son doute face au langage humain. Fable philosophique, amère. Notre inauthenticité. Sur le tard, Ionesco est devenu plus riche et a pu déclarer ce qu’il pensait. Recherche littéraire soumise au théâtre. La pièce paraît désopilante par son absurdité. La vieillesse de Ionesco est triste. Mélancolie. Chrétien avec ses doutes ; alcoolisme démesuré. Il se peut qu’Ionesco ait voulu se passer pour un amuseur excentrique. S’amuser pour s’amuser, ça ne se faisait pas. Réflexion sur le sens. Phrases dénoués de tout sens. Les personnages opèrent par association d’idée. Fausse logique. Nos pensées devraient être logiques. Par association d’idée on peut découvrir des choses. On peut trouver des thèmes discrètement traitées qui prêtent à penser. La pièce est tellement ahurissante que l’on ne peut pas rêvasser.

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