Ulysses Saloff-Coste

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La reconstruction du capitole en 70

mardi 10 mai 2005, par Ulysses Saloff-Coste


TD de 8h

I.La destruction du temple

1.Les évènements

Le 24 octobre 69, l’armée de Vitellius est écrasée à Crémone, en Italie du Nord, par l’armée qui s’est rangée du côté de Vespasien. Guerre civile à Rome. Combats acharnés opposent les partisans de Vitellius : les Germains, aux partisans de Vespasien, dirigés par le frère, préfet de la Ville. Sabinus et Domitien se réfugient sur le Capitole. Ils sont poursuivis par leur ennemi. Un incendie détruit le temple de Jupiter Capitolin. Le 22 décembre, Vitellius est tué.

2.Le plus haut lieu de la religion romaine

Le temple qui a brulé est le deuxième capitole. Il avait été reconstruit par le dictateur Sylla en 83 av. après un incendie sur l’emplacement du premier. Le temple initial est le plus ancien temple de Rome. Il avait été reconstruit par les derniers rois, mais inauguré dans les premières années de la République, vers 508 av. Il est gigantesque, 53 sur 65 m. Il est la référence pour les autres monuments. Sylla introduit les colonnes en marbre. Premier embellissement. Le temple qui est celui de Jupiter Capitolin, du nom de la colline. Il est consacré à trois divinités : la « triade capitoline ». Elle comprend Jupiter Optimus Maximus, très bon, très grand. Son épouse Junon et la déesse Minerve. Ce sont des divinités protectrices de Rome. Les déesses ont leur temple dans Rome. Junon est la patronne des accouchements et des femmes mariées et non pas déesse de l’amour ; c’est la déesse des matrones. Minerve est la déesse des activités manuelles et techniques. D’ailleurs, dans l’empire, pour les cités romaines dans des colonies, capitole construit avec les trois divinités à l’intérieur.

II.La cérémonie

1.Les dispositions préalables

Les autorités prennent la décision de reconstruire le temple. On confie la tâche à un chevalier (l. 2), ancien ami de Claude, ancien préfet d’Egypte. Il ne paie pas la construction ; charge à lui de f-diriger la construction. La première étape est de réunir les haruspices. Ce sont des spécialistes de l’examen des entrailles. Pratique d’origine étrusque. Ils vérifient que les entrailles ne comprennent pas d’anomalies qui empêcheraient le bon déroulement. Il s’agit de saévoir si les dieux sont favorables. Les haruspices conseillent à Vespasien de faire jeter les décombres dans les marais. Par la suite, Vespas a personnellement pris part à ce débarras, en arrivant en septembre 70. Les haruspices conseillent de reconstruire au même endroit le temple. Il est hors de question de changer d’emplacement.

2.La préparation de l’espace

Le temple n’ pas besoin d’être inauguré. Il faut délimiter et purifier. Bandelettes et guirlandes. Les vestales purifient l’espace avec de l’eau de source ou de rivière. Pas d’eau stagnante. Il faut de l’eau courante. Accumulation d’éléments favorables. On nous dit qu’il y a la présence de soldats dont le nom est de bonne augure. Il faut porter des noms comme « Felix ». Ces soldats portent des oliviers, chênes. On ammène des jeunes citoyen dont les parents sont encore vivants. Eléments heureux pour augmenter l’efficacité du rite.

3.Autour du sacrifice (l. 16 à 35)

C’est l’acte central de la cérémonie. Le sacrifiant préside le sacrifice, mais n’égorge. Ici, c’est un préteur, plus haute autorité en absence de Titus et Vespasien. L’autorité religieuse est toujours subordonnée à l’autorité civile. Le sacrifice est précédé de formules rituelles. Il est suivi de prières aux trois divinités et à d’autres divinités importantes. La parole fait partie du rite. Elle est aussi importante que le geste. Dans le sacrifice, la parole explicite le geste. La parole est une injonction ; on demande au dieu d’être favorable. Pas de marque d’intimité avec la divinité, ni une tentative d’expliquer. C’est une injonction, pas un ordre. Le sacrifice est d’un type particulier. Il s’agit d’un « suovétaurile ». Trois animaux sont sacrifiés : porc (sus), brebis (ovis), taureau (taurus). Il a une fonction très spécifique : purifier. Lustrations. Quand on veut purifier un lieu ou un groupe de personnes. On va faire tourner les trois animaux avant des les mettre à mort. Après l’égorgement, les entrailles sont bouillies sur l’autel. Tout sacrifice est suivi d’un banquet à Rome. L’autel est une motte de terre. Le préteur donne le signal pour tirer la première pierre. Toute la cité y participe, représentants de chaque catégorie. On fait des offrandes rituelles en jetant de l’or et de l’argent dans les fondations.

III.Le nouveau temple

1.L’apport des monnaies

Les monnaies sont une source intéressante pour l’iconographie des monuments. Les monnaies sont un moyen de propagande. Les empereurs représentent des divinités ou des monouments. Temple capitolin de Vespasien. Pour beaucoup de monuments, nous n’avons que les monnaie. Le revers de la monnaie. Pièce de bronze. Un as, la plus petite monnaie. SC, « ex senatus consulto », pièce frappée sous l’autorité du sénat. L’or et l’argent est sous la direction de l’empereur.

2.L’aspect extérieur

Le seul changement concerne l’élévation du temple. L’emplacement est le même. Les quelques vestiges permettent d’avoir une idée du temple. C’est un temple hexastyle, 6 colonnes de façade. Il comportait 3 salles. Une pour chaque divinité. Il y a 3 cella, Jupiter au centre, Minerve est à gauche pour nous et Junon. Le graveur a décidé de montrer les 3 statues ; de l’extérieur on ne les voit pas. Sans ces statues, impossibilité d’identifier les divinités. Au centre, Jupiter trône exactement à la manière de Zeus dans le temple d’Olympie, une des sept merveilles du monde. Statue chryséléphantine (en or et en ivoire). Le frontont du temple comprend une scène en relief, non identifiable. Eléments sculptés sur la toiture. Immense quadrige au sommet. Les acrotères sont les éléments sculptés sur le toit. L’escalier d’accès occupe tout la largeur de la façade. Temple du podium. Différence avec la Grèce : quatre côtés.

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