Ulysses Saloff-Coste

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Le vocabulaire en histoire

vendredi 27 mai 2005, par Ulysses Saloff-Coste


L’auteur du texte emploie un mot avec le sens de son époque. A l’inverse, des termes que l’on utilise.

I.Les mots ont une histoire

A.Les dictionnaires de langue

1.Le français

Il y a autre chose que le petit Robert. Il faut prendre un dico de l’époque du texte. XIXe : Emile Littré, 1877 ; XVIIe : Antoine Euretières, 1689 ; moyen-âge : de Godefroy et de Saint Palais. Conseil : utiliser le grand Robert.

2.Des langues étrangères

3.Les langues anciennes

Jusqu’au XIXe, tous les auteurs y font référence.

B.Les dictionnaires diachronique

(dia, à travers) La Bible. Dictionnaire de Vigouroux, d’histoire et de géographie ecclésiastique Baudrillard, d’archéologie chrétienne et de liturgie Cabrol Leclercq, de la papauté : Le Villain.

II.L’histoire des mots

A.Les institutions

1.Le pouvoir central

Prince : aujourd’hui, fils du roi ; à Rome, le « princeps », l’empereur ; au moyen-âge, utilisé par le roi puis à des personnages ayant un pouvoir de commandement local ou sur le royaume. A partir du XIIIe, apanages. A la Renaissance, c’est le commandant d’une ville. Le Prince de Machiavel, Laurent de Médicis. Aux XVIIe et XVIIIe, c’est la part la plus élevée de la noblesse. En Allemagne, c’est l’électeur.
Gouvernement : action politique d’un roi ou d’un Prince. Le gouvernement de Philippe Auguste : son action politique.
Ministre : étymologie, serviteur. Au XVIIe, serviteur de l’Etat, du pouvoir. Avant, il y a des conseillers, ils n’ont pas les attributs d’un ministre actuel ou du XVIIe s.
Le conseil est une des plus anciennes fonctions de l’aristocratie. Institution à partir du XIIe. Les divisions de Grand conseil, conseil secret, perte des fonctions de justice. Aux XVIe et XVIIe, taches du gouvernement de l’Etat. Conseil des affaires. Division : conseil d’en haut, des affaires, d’Etat, d’Etat et des finances.

2.La justice

Le Parlement : aujourd’hui, assemblée nationale et Sénat. Mot qui apparaît en 1080. @ Ce sont alors des gens qui délibèrent. En mars 1160 et à partir du XIIIe s, cour souveraine détachée de la cour royale. Toutes les institutions proviennent de la cour du roi. A l’origine, le seul Parlement est celui de Paris puis, du XIIIe au XVIe s, 6 villes se voient dotées d’un parlement. En 1337, il devient une chambre d’enregistrement de lettres patentes et d’ordonnances du Roi. Il veut que ses décisions soient vérifiées juridiquement puis incontestables. Reste une cour d’Appel. Droit de remontrances et lit de justice.
Officier. Toute personne qui détient une charge publique, représentant du Roi. Prévôts, baillis, juges. Les offices sont vénaux ; ce sont des charges vendues. L’ancienne noblese appelait la vénalité des offices :la « savonnette à vilains ».
La noblesse, c’est le service public, le service du Prince. Les nobles qui ont pu prouver que leurs ancêtres étaient aux croisades remontent très certainement à la noblesse carolingienne qui est elle-même un pur produit de l’aristocratie sénatoriale.
Le procureur fait respecter l’ordre public. La séparation des pouvoirs n’existe pas et est contraire à la philosophie politique. L’avocat introduit les causes (même racine que le verbe avouer).

B.L’histoire religieuse

Le fait religieux est essentiel pour comprendre les civilisations anciennes.

1.Les hommes

L’évêque de Rome, le vicaire apostolique, le successeur de Saint Pierre ou des apôtres. Le serviteur des serviteurs de Dieu. Le Pontife romain, le Pape.
La réforme grégorienne : Grégoire VII (1073-1085). Apparition en français de souverain pontife en 1690. Il est à la tête de l’église et non pas de tous les Chrétiens (Églises orientales, orthodoxes). Deux adjectifs : papal (personne), pontifical (fonction). Le pontife est le prêtre de la Rome antique. Un seul roi a été sacré à Reims par un Pape : le 5 octobre 816, Louis Le Pieux. Le pontifical est le livre liturgique de l’évêque.
L’évêque est à la tête d’un diocèse. Adjectif : épiscopal (évêque), diocésain. Le métropolitain, puis archevêque, est à la tête d’un ensemble de diocèses. C’est en 1622 que Paris devient métropole, c’était avant Sens qui était la métropole et où était l’archevêque. Les chanoines entourent l’évêque dans sa mission pastorale. Ils enseignent. Adjectif : canonial. Le chanoine régulier suit une règle.
Les prêtres sont des curés. Ils ont la charge d’âmes, le soin des âmes ou « cura animarum ». Le mot apparaît après 1259.
Ce sont des clercs, des individus entrés dans la carrière ecclésiastique par l’obtentation de la tonsure. Privilèges juridiques. Aux temps modernes, l’état diminue leurs privilèges.
Les cardinaux sont à la croisée entre les deux branches de l’église : clergé séculier et réguliers. Les plus proches collaborateurs du Pape. Le cardinal apparaît au VIIe s. C’est un prêtre qui entoure le Pape. Les cardinaux ont le privilège d’élire le Pape depuis Nicolas II en 1059. En 1586, on fixe le nombre et les conditions. Le clergé régulier. Nombre de monastères suivent la règle de Saint Benoît et sont donc bénédictins. Les moines peuvent devenir évêques, cardinaux ou Pape. @ H. L. Ils peuvent être élus abbés ou devenir prieurs. Prieur est le chef d’un prieuré ou second du monastère (Cluny).

2.Les institutions

Les assemblées. Concile ou synode. A l’origine, assemblée. Évêques d’une région ou d’un royaume. Le « consilium » est une réunion. En grec, « sunodos » signifie »faire groupe ensemble, se déplacer ». Différences avec le temps. Concile général ou oecuménique. Toute la communauté : 21 dans toute l’histoire. Il faut 6 à 8 mois pour le convoquer. En 325, concile de Nicée, dogme. En 1543, concile de Trente, contre réforme. De 1962 à 1965, concile de Vatican II. Le concile a le pouvoir suprême et pleinier avec le Pape sur toute l’Église.
Conclave : « cum clave », avec clé. En 1059, Nicolas II réserve aux seuls cardinaux l’élection pontificale. En 1179, Alexandre III confirme le décret. En 1241, on enferme les cardinaux pour leur forcer la main. Orthodoxe : a-membre de l’une des Églises d’Orient séparées de Rome notamment en 1054 : double excommunication. b-Conforme au dogme.
Catholique : « universel ». D’un bout à l’autre de la Terre, des teres inhabitées et habitées.
Oecuménique. Oikumenê, « ensemble des terres occupées. Concile oecuménique.

3.Les textes

Texte bibblique. Testament, alliance. Ancien Testament : Pentateuque, livres historiques, poétiques et prophétiques. Le pentateuque, les 5 premiers livres de la Bible. La Genèse, l’exode, les nombres, le lévitique ( ?), le deutéronome. Livres historiques : livre de Josué, des Juges, de Ruth, de Samuel, des Rois, d’Esdras, d’Ether, etc. Le nouveau testament : évangiles synoptiques (Mathieu, Marc et Luc). Évangile selon Saint Jean. Livre des actes des apôtres. Epîtres. Livre des révélations. Apocalypse de Jean.
Le Canon. Canonique : texte reconnu par l’Église. Apocryphe : texte non reconnu par l’Église. Protévangile de Jacques, livre de la nativité de Marc, apocalypses de Pierre et Paul, etc.

C.L’histoire naturelle

1.Une histoire rurale

Un serf est un paysan et un paysan n’est pas toujours un serf. A l’origine, l’esclave. Il est soumis à certaines obligations. Paysan : métier.

2.L’histoire urbaine

Bourgeois. Habitant du bourg. Tous les habitants du village. Avec développement des communes, les bourgeois deviennent une réalité sociale. Commune est une réalité institutionnelle dont la ville se dote pour échapper à son seigneur et avoir des privilèges fiscaux.

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