Ulysses Saloff-Coste

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La stèle des vautours

jeudi 29 septembre 2005, par Ulysses Saloff-Coste


La stèle des vautours commémore la victoire de Eanatoum, roi de Lagash, vers 2450 av. La stèle nous apporte des renseignements sur la diplomatie sumérienne et leur rapport aux dieux.

Historiographie sumérienne
La stèle rappelle la mort de « 36000 ennemis ». « Moi, Eanatum, comme un mauvais vent d’orage, je déchaînai la tempête ».

Illustration de la victoire
Le texte est composé d’une partie historique et d’une mythologique. Le texte se lit de haut en bas. Nous observons le roi vêtu d’une jupe et d’un châle. Dans son char, le roi est assisté d’un cocher. Nous voyons les cérémonies funèbres. Un prêtre exécute des libations. Un souverain ennemi reçoit en plein front une lance.
Pour la partie mythologique, un personnage est sculpté deux fois. Il tient l’aigle à tête de lion, Ningirsou. Des ennemis enfermés dans un filet sont assommés par des armes du personnage précédent. Le roi pourrait être représenté avec des attributs divins. Une forme de royauté divine est perceptible.

Le grand filet des Dieux
« Eanatoum a donné à l’homme d’Oumma le grand filet d’Enlil et lui a fait prêter serment sur lui. L’homme d’Oumma a juré à Eanatoum :

« Par la vie d’Enlil, le roi du ciel et de la terre, je peux exploiter en prête le champ de Ningirsou. Je ne détournerai plus [le cours] des canaux d’irrigation, ni celui des canaux. Je ne détruirai plus les monuments. Si jamais je le fais, que le grand filet d’Enlil, le roi du ciel et de la terre, sur lequel j’ai juré, s’abatte sur Oumma. »


(d’après J.S. Cooper, “Recinstructing History from ancient inscription : Lagash Umma border conflict” : S.A.N.E. II/I, Malibu 1983).
Enlil est le père de Ningirsou. Enki est le maître des eaux douces et de la sagesse. Sin, le dieu lune. Outou, le soleil. Ninki, parèdre d’Enki.
Le filet est dans la bible l’arme de Dieu. « J’étendrai mon filet sur lui et il sera pris dans mes rets ; je l’amènerai à Babylone, au pays des Chaldéens. » (Ez. 12, 13). « Sachez donc que c’est Dieu qui a violé mon droit et m’a enfermé dans son filet » (Job 19, 6).

Plus d’informations sur louvre.fr.

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