Ulysses Saloff-Coste

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Mutations de la cité à l’époque archaïque

lundi 17 octobre 2005, par Ulysses Saloff-Coste


La cité, son mode d’organisation politique. Apparition d’autorités collectivités qui succèdent à la royauté. Jusqu’au VIIe s, l’autorité collectivité est exercée par un petit groupe d’hommes. Ils prennent comme non : aristoi (meilleurs) et agathoi (bons). Par oppositions aux kakoi, mauvais. Ces aristocrates contrôlent la majorité parce qu’ils détiennent les magistratures. Ce ne sont pas les juges. C’est le magistrat au sens de celui qui exerce une autorité politique. On dit qu’un maire, qu’il est le premier magistrat de la ville. Ces magistratures donnent le titre d’archonte (arche, pouvoir de commandement). Les aristoi contrôlent la justice. Conservation de la loi, définie par les aristoi. Monopole de la défense collective. Justification de leurs pouvoirs. Sont en place l’assemblée, le conseil et les magistrats, temporaires et annuels.

L’ordre est remis en cause au cours du VIIe s. av. Guerres locales, frontalières. Réformes importantes d’ordre militaire. La guerre de Lélantine entre Chalcis et Erétrie. Autre guerre régionale, récurrente. Les guerres entre Athènes et Egine. Sparte et Argos (Péloponnèse), Corinthe et Mégare. Réformes hoplitiques.

Les réformes hoplitiques : contenu, conséquence

L’art de la guerre. Chez Homère, on a l’impression que la guerre est la juxtaposition de l’affrontement de masses indistinctes. Laos, peuple qui combat à pied (fantassins). Il y a les seigneurs de la guerre, rois. Ce sont les héros : Ajax, Ménélas, Hector, Achille, etc. Ce n’est pas ce que nous montre l’archéologie. A l’époque archaïque, le combat hoplitique, vient de hoplite, le fantassin grec lourd.

Hoplon (o(plon), bouclier rond. Au pluriel, hopla, les armes. Panoplie, toutes les armes. Bouclier sur une armature en bois. Couverture de bronze sur la face externe, dès 700 av. Deux poignets. Une grande poignet dans laquelle on passe le bras. Porpax et antilabe. Utilisé pour être utilisé de face. Décoration prévue pour être vue de face. Il ne protège que la moitié du corps. Le bouclier est conçu de telle manière que l’on peut pas l’accrocher sur le dos. En 725 av, premiers casques typiques. Aurélières. Dans le modèle corinthien, un t qui protège le nez. Il diminue la capacité d’audition. Diminution de la vision, pas de vision latérale. Dès le départ, le casque est conçu pour la formation de la phalange. Cuirasse qui protège seulement le tronc. Les jambières, cnémides. En 675 av, vases de Corinthe pour les jambières. Epée courte. Apparition dès la fin du VIIIe s. Formation de façon progressive.

Evolution de la tactique, interaction et synchronie. Apparition de la phalange hoplitique. Formation pour évoluer en combat de rase campagne. Alignement en rang très serré, quatre ou huit rangs. Même tenue. Chacun protège une partie du corps de son voisin et la sienne. Il ne faut pas rompre la ligne de protection. La formation est attestée de 650 av. Figurines de plomb montrant alignés des hoplites, dans un temple d’Artemis Orthia. Vase olpé Chigi. Différentes formes. On a trouvé une olpè qui a sa face entièrement décorée de deux phalanges. Son efficacité est redoutable face à des ennemis non organisés. Généralisation de la phalange.

On se trouve dans une forme de combat particulière avec un effet de rotation, décrit par Thucydide. Tendance à tourner vers la droite. Livre V, para. 71. Chaque adversaire déborde avec sa droite, la gauche de son ennemi. La responsabilité revient à celui la plus à droite. Chaque phalange a tendance à glisser. Quand il y a deux phalanges, la décision est plus difficile. La phalange qui gagne est celle qui est la plus soudée. Rester sur le terrain. Capture pour l’esclavage ou la demande d’une rançon. Armes des ennemis sont ramassées. Élévation d’un trophée. Ce qui fait la force d’une armée est sa capacité à soutenir le choc. Epaisseurs qui fait la différence. Effectifs croissant. Incorporation de tous les paysans. Un tiers de la population libre. Classe hoplitique.

Uniformisation de la phalange. On ne combat plus au cours du duel. On combat soudé. Grande cohésion du groupe. Ordre, maîtrise de soit qui assure la cohésion de la phalange. Cela suppose un entraînement régulier et collectif. Entraînement en faisant les mêmes gestes ; Même position au sein de la phalange. Égalité absolue de tous. Une solidarité de tous. Déclin de la classe des guerriers professionnels. Élargissement du corps des citoyens. Participation souhaitée au pouvoir. La stasis. Les VIIe et VIe s. sont des périodes de troubles. Apparition des tyrans.

Le vrai problème est le partage des terres cultivables. Crise agraire. Stenochôria. Mauvaise répartition accrue par le fait que l’on doit partager les terres entre tous les fils. Aboutissement à ce que les riches deviennent plus riches. Pour les pauvres, c’est l’inverse. Les gens qui ont un petit lopin de terre, doivent s’endetter auprès des grands propriétaires. Ensuite, les petits propriétaires doivent céder leur terre. Travail de la terre en tant que tenancier. Réduction à donner leurs enfants en esclavages. Partage des terres. Colonisation parfois. Pas toujours un souhait d’aventure. On a tenté d’apaiser la stasis. On a recours à des législateurs. Transformation du concept de loi. Au VIIe s, tout le monde se soumet à la loi.

Redécouverte de l’écriture. Ecritures syllabiques qui avaient disparu au XIe s. Réapparition sous la forme d’une écriture alphabétique. Emprunt peut être aux phéniciens. Mise par écrit d’un code de loi. A Dréros en Crète, preuves archéologiques. Coucher par écrit les lois. Classer tout le monde dans une situation égale face à la loi. Le « nomos », loi. Parmi les législateurs, certains sont devenus des figures mythiques de leur cité. En réalité, ce sont des personnages que l’on connaît mal. Certains peuvent avoir été créés. Dracon et Solon sont sans doute avérés. Ils sont athéniens. Lycurgue, spartiate, existence douteuse. Zaleucos et Charoudas. Ils légifèrent sur le comportement des citoyens. La manière dont on doit se tenir. Lois qui demandent que l’on ne doit pas dépenser plus d’une certaine somme pour les évènements. Un meurtre provoque toujours la même peine, quelque soit le statut de la victime. Règlement draconien. Œuvre d’arbitrage. Les législateurs n’ont pas procédé à des réformes sociales. Compromis entre le souhait des aristocrates. La stasis, discorde. Parfois, la paix est rétablie. Souvent, pas de solution. EN réalité la solution vient par l’établissement d’un pouvoir d’un seul. Beaucoup de cités ont connu un tyran.

Un tyran est pratiquement toujours issu de la classe aristocratique. Il exerce seul le pouvoir. Conservation par la force. Il l’exerce souvent contre l’aristocratie, en s’appuyant contre les demandes populaires. Il agit contre l’aristocratie en exilant les opposants. Le terme de tyrannie est chargé de connotations. Au départ, le tyranos est celui qui exerce le pouvoir seul. Ce n’est que quand il l’exerce contre l’aristocratie. Sophocle, Œdipe Roi. Sophocle : Œdipe tyran. Dans la bouche de Sophocle, ce n’est pas péjoratif. Cités avec un développement économique en avance. On en trouve à Corinthe, Sicyone. Cités commerçantes de Ionie (Turquie). Thucydide présente la tyrannie comme un passage obligatoire. Quelles sont les actions du tyran ? Il n’occupe pas lui-même les magistratures officielles ?

Exercice par la force et la terreur. Il vide les institutions de leur contenu. Il prend des mesures pour la paysannerie, avec des taux très bas. Il instaure une justice de proximité avec un système de juge itinérant. Politique de grands travaux. Ils donnent des réalisations artistiques importantes. Apparition du style dorique. Action religieuse pour les cultes ruraux dans la campagne. Culte de la divinité qui protège la cité. Rites qui permettent de souder la cité. En Asie mineure, aide des Perses pour maintenir les dynasties des tyrans. Le passage tyrannique est presque nécessaire (sauf pour Sparte).

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