Ulysses Saloff-Coste

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Esclaves, statut juridique

mardi 22 novembre 2005, par Ulysses Saloff-Coste


A. Les esclaves

1. L’esclave est une chose
Une chose, « res », bien sur lequel le maître exerce un bien de plein propriété. L’esclave peut être acheté, vendu loué. De même, à la mort, il fait partie des biens que le maître lègue à son successeur, à moins d’une particularité testamentaire. Terme de « potestas ». Droit de propriété et celui de vie ou de mort. Pouvoir de coercition, le maître peut forcer l’esclave à suivre ses ordres. L’esclave ne peut posséder. Chaque possession devient la propriété du maître. L’esclave ne peut être marié. Toutefois l’usage permet, si le maître accepte, l’esclave peut gérer certains biens. Le maître peut confier la gestion d’une boutique ou lui donner une certaine somme d’argent qui est le pécule. C’est un pas important vers la reconnaissance que c’est un être humain. Le pécule peut lui permettre d’obtenir des actes juridiques. Le pécule peut lui permettre d’acheter sa liberté. Tout cela sort du cadre purement juridique. Relations maître esclave. Droit des gens, des nations. Esclavage est un phénomène universel. Droit du vainqueur sur le vaincu avec la transformation des prises de guerre en esclave.

2. L’intervention impériale pour la protection des esclaves
Dans la pratique, le droit va évoluer. Sous l’Empire, le pouvoir multiplie les mesures juridiques. Cela concerne tous les maîtres. Les mesures se multiplient au IIe s. Le maître doit alors répondre à la justice de l’assassinat d’un esclave. Si mauvais traitement, perte de la propriété de l’esclave, en étant obligé de le vendre, à qui ?

Le maître ne pourra plus disposer directement de l’esclave. Par exemple, le maître n’a pas le droit de vendre son esclave à une école, pas le droit de prostituer l’esclave. Disparition des « ergastules », cellules après les travaux au champ. On réglemente l’usage de la torture. La justice s’humanise quelque peu. Réglementation de la relation maître esclave. Contester la toute puissance du maître sur l’esclave

3. Les causes de cette intervention
Elles sont forcément lourdes. Les maître sont tout de même les plus riches. L’enjeu est donc important. Le premier est le courant « humanitaire », issu du stoïcisme. Doctrine philosophique grecque qui règne à Rome. Philosophe Sénèque, précepteur de Néron à la fin de sa vie. L’esclave est un être humain et non un instrument. Il n’est pas responsable de sa condition. Un prisonnier de guerre, transformé en esclave n’est pas responsable. Même un romain peut devenir un esclave. Les stoïciens recommandent de les traiter avec affection. L’autre raison est le réalisme social. Finalement toute société doit supprimer autant que possible les motifs de mécontentement et de désespoir. Possibilité de se révolter quand il n’y a plus rien. En 173 av, révolte de Spartacus. Le réalisme pousse à ne pas forcer les esclaves à se révolter. Les protéger des maîtres tyranniques. Souvenir d’un événement sous Néron. Le préfet de la ville a été assassiné chez lui par un de ses esclaves. Grand débat au Sénat. 400 esclaves à tuer ou trouver le vrai responsable. Le peuple prenait cause pour les esclaves. L’enjeu est important ; la paix sociale. Les tenants de la collectivité sont responsables. Injustice. Faire attention de ne pas provoquer la révolte.

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