Ulysses Saloff-Coste

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Hadrien (117-138)

vendredi 9 décembre 2005, par Ulysses Saloff-Coste


Mémoires d’Hadrien de Yourcenar. La question de la succession. Hadrien reçoit le 9 août 117, une lettre qui l’informe de son adoption par Trajan. Puis, le 11 août, décès de Trajan. Jour de l’avènement du Prince : « dies imperii ». Flou en ce qui concerne la réalité de l’adoption. Dion Cassius nie l’adoption, après les évènements. Il prétend que l’on a tenu caché la mort de Trajan pendant quelques jours pour pouvoir annoncer l’adoption d’Hadrien, pour le laisser prendre les premières mesures. On sait que le gouverneur de la province où est mort Trajan est changé. Un esclave de l’entourage est éliminé.

Il se fait aussitôt saluer imperator par les troupes de province oriental. Le Sénat n’aura plus qu’à entériner par « senatus consulte ». Se rend à Sélinonte pour saluer la dépouille de Trajan. Les cendres de Trajan seraient dans la base de la colonne Trajane mais elle se trouve à la limite du Pomerium où il est interdit d’inhumer car le mort est synonyme de souillure. Demande au Sénat les honneurs divins, il demande le vote de la « consecratio », apothéose, pour Trajan, obtenu quelques semaine après la mort de Trajan. A Rome, il fait célébrer un triomphe à Trajan. A proximité du forum de Trajan, Hadrien fera construire un forum.

Origine familiale, et carrière pré impériale

Un aristocrate espagnole Publius Aelius Hadrianus est né en 76, soit à Italica, soit à Rome. Galis Aelia (côté paternel) : descendant de colons italiens venu s’installé à Italica. Appartient à une famille provinciale. La famille d’Hadrien est lié a celle de Trajan, ils sont petit cousin. Famille maternelle, originaire de la province de Béthie, de la ville de Gadès. Elle occupe une condition inférieur a celle paternelle.

Le cursus d’un favori

Hadrien perd son père et reçoit comme tuteur le futur empereur Trajan. Fait ses études à Rome. Acquiert une solide culture latine et grecque. Si bien que l’auteur de l’Histoire Auguste le surnomme « Graeculus » (petit Grec). Les sources mettent l’accent sur sa culture encyclopédique. Il a des connaissances sur tout. Il a suivi les étapes d’un cursus honorum. Tribun de légion, questeur en 101 se distingue pendant la seconde guerre Dacique, accède au consulat en 108. Il épouse une petite nièce de Trajan : Sabine (Vibia Sabina)

Secrétaire particulier de Trajan, chargé de rédiger les discours de l’empereur. En 117, gouverneur de la Syrie. Bouclier face aux Parthes. Guerre parthique. Base arrière pour les opérations en Mésopotamie. Poste important confié à un homme de confiance. Trajan nomme Hadrien, commandant en chef.

Août 117, succession. Règne d’une vingtaine d’années. Il peut s’appuyer sur des sénateurs influents. Femmes influente, la femme de Trajan, encore vivante : Plotine. Sa belle-mère : Matidie.

Histoire politique du règne

Hadrien et les ordres supérieurs. Hadrien et le Sénat. Les relations sont tendues parce que le Sénat est mis devant le fait accompli. Ensuite, quatre consulaires (anciens consuls) sont mis à mort. Flou qui entoure les mises à mort. Quel est le rôle d’Hadrien ? Initiative d’un préfet du prétoire, car opposés à la politique d’Hadrien. Cornelus Palma, vainqueur de l’Arabie. Il convoque le Sénat. Il exprime sa volonté de ne pas abuser des titres. Déjà, père de la patrie, refusé.

Les relations restent tendues. Le sénat voit d’un mauvais œil le développement de la centralisation. Hadrien a voulu réformer la justice en Italie. Les Préteurs sont des magistrats. A Rome et en Italie, ils rendent la justice. Hadrien a réformé l’administration en décidant d’en décharger les préteurs. Division de l’Italie en quatre circonscriptions. L’Italie est une juxtaposition de cités qui s’administrent de façon autonome. Sénateurs importants, anciens consuls. Le Sénat perçoit la réforme comme une réduction du pouvoir sénatorial. Antonin le Pieux va supprimer l’initiative d’Hadrien.

Les rapports avec le Sénat s’aggravent à la fin du règne. Les sénateurs font les frais de l’humeur du Prince. L’abolition de la mémoire d’Hadrien est passée de peu. Diplomatie d’Antonin pour empêcher la décision du Sénat. Le Sénat finit par obtenir la divinisation. Jurisconsultes, issus de l’Empire.

La question de la succession d’Hadrien Arbre généalogique. En 136, l’empereur décide de régler la question de sa succession. Hadrien n’a pas de fils. Pas de recours à une hérédité naturelle. Adoption.

Choix : sénateur, Lucius Ceionius Commodus. Surnom de César. Choix curieux. Il a 35 ans et ne semble pas le plus « capax imperii ». Carrière uniquement civile et de santé délicate. Il est possible qu’Hadrien a voulu choisir un successeur qui calme le Sénat. Le futur Marc Aurèle, Verus, est fiancé à la fille de Lucius C. C. Ce dernier est vu comme un successeur intérim. Les plans d’Hadrien sont déjoués. Lucius meurt le 1er janvier 138. Hadrien doit reconsidérer toute la question de la succession. Hadrien ne tarde pas.

Le 25 février 138, Hadrien adopte un nouveau sénateur. Titus Aurelius Antoninus, Antonin. Il est associé au pouvoir. Antonin est l’oncle du future Marc Aurèle, par mariage. Hadrien adopte Antonin et l’oblige à adopter lui-même le futur Marc-Aurèle. Et aussi, le fils du défunt L. A. César, Lucius Verus. En 161, succession de Marc-Aurèle et Lucius Verus (161-169). Commode (180-192). @

Administration et gouvernement de l’Empire

Administration centrale. A partir d’Hadrien, le « consilium principis » est une institution. Caractère informel dans le passé. Organe administratif suprême. Le Prince consulte sur les questions de justice.

Les bureaux de la chancellerie ou bureaux du Palatin. Ils aident le Prince pour la direction de l’Empire. Remplacement, progressif avant son règne, des affranchis par des chevaliers romains pour les postes palatins. Coup d’accélérateur. Organes pour aider l’empereur. Bureau qui s’occupe des enquêtes judiciaires. Requêtes. Celui pour les lettres.

L’administration provinciale et les voyages d’Hadrien. Il s’est soucié des provinces de l’Empire. C’est nouveau de la part d’un empereur. Mieux connaître les contrées qui composent l’Empire. Placer des gouverneurs compétents. Désir d’aller rencontrer les populations, d’aller visiter l’Empire. La moitié de son règne en voyage. Entre 121-125 pour le premier. Entre 128-134. Le premier le conduit en occident. Il a successivement visité les Gaules. Il a visité les régions rhéno-danubiennes. Il passe en Grande-Bretagne. Construction du mur d’Hadrien. Limite de l’Empire. Il va en Espagne. A partir de 123, on le trouve en Orient. Il passe par Rhodes. Il se rend en Grèce. Il est initié aux mystères d’Eleusis (Déméter). Sicile. Puis en Afrique. Discours qu’Hadrien a fait en juillet 128 aux armées d’Afrique. Asie mineure, Syrie, Arabie, Judée, Egypte. En 130, Antinoüs se noie. Antinoopolis, ville fondée en son souvenir.

Révolte de Juifs. Il y a un flou sur les déplacements d’Hadrien. Quels étaient les buts de ces voyages ? C’est nouveau pour un empereur de quitter la capitale pour des raisons non militaires. Raisons culturelles. Curiosité. Tourisme religieux. Placer des bon gouverneurs. Se rendre compte des besoins des habitants. Les voyages témoignent d’un nouvel état d’esprit. La « pax romana ». Renforcer les frontières.

On vénère la puissance divine du Prince. On ne vénère pas la personne du Prince. « Numen » et « genius ». La « salus », la bonne santé du Prince. Salutation du « restitutor » avec des monnaies. Salut de l’ « adventus » dans des provinces de l’Empire. S’absenter de Rome pendant la moitié du règne, cela signifie qu’il y a une partie du gouvernement qui suit l’empereur dans ses déplacements.

La politique étrangère d’Hadrien

Hadrien, pacifiste. Il pense que l’Empire a atteint des bornes suffisantes. Rencontre du souverain parthe en 123 et 129. Il soutient le roi d’Arménie, vassal du roi. Beaucoup d’échanges d’ambassades. Hadrien ne se désintéresse pas pour autant de l’armée. 28 légions auxquelles il faut ajouter les cohortes auxiliaires. On constate que le recrutement tend à devenir régional. On a tendance à faire appel aux provinciaux. Cela coûte moins cher. Les « numeri » sont un nouveau type de corps. Ce sont des unités ethniques. Ils sont levés à l’extérieur de l’Empire. Ils gardent leurs armes, langues et chefs. Il sont au service de l’armée romaine. Renforcement des limes. Mur d’Hadrien, commencé en 122. 117 Km. Réseau de forts.

En Maurétanie (Maroc), intervention au début du règne. En Bretagne, aussi. Entre 132 et 135, guerre contre les Juifs révoltés. La première des années 69-70. Destruction du temple de Jérusalem. Conflits en 117. Simon Bar Koshba ou Kosiba. Il prend la tête de la deuxième révolte. Transformation de la ville en colonie. « Colonia Aelia Capitolina ». Effacer sur toute référence juive. Capitole romain. En 134, l’empereur se déplace ; ampleur importante alors. La révolte est violemment réprimée. Interdiction aux Juifs de se rendre à Jérusalem, sauf un jour par an et contre le paiement d’une taxe. Le Judaïsme reste une religion tolérée.

Une province impériale gouvernée par un révolte. A la suite de la révolte juive à la fin du règne de Trajan le statut de la Judée a changé. Après la révolte de 132-135, la province prend le nom de Syrie Palestinie.

Vie religieuse

Souplesse. Hadrien incite sur le caractère romain de la religion officielle. Il s’intéresse aux cultes traditionnels des grandes divinités du panthéon. Construction d’un grand temple, construit à l’Est du forum et le Colisée. Il est dédié à Vénus et à la déesse Rome. Il reste des vestiges. Hadrien introduit le culte de la déesse Rome. Il fait construire un temple en l’honneur de Matidie (sa belle mère morte en 119). Elle reçoit un culte. Temple en l’honneur du divin Trajan et de Plotine. Association sur des monnaies. Tendance mystique. I les méfie des divinités orientales. Conception très unitaire. Le panthéon est totalement transformé à Rome. Sanctuaire dédié à tous les dieux.

Le dynamisme artistique

Puits de science. Il a composé des discours, des lettres, des mémoires (perdus), de la poésie. Il compose en Latin et Grec. Protecteur des lettres. Il favorise la construction de bibliothèques. Centre créé à Rome. L’ « Athenaeum ». Lettre grecque. Université pour s’initier à la culture grecque. Hadrien protège le musée d’Alexandrie. Réunion de l’équivalent de nos académies. Réunion d’hommes de lettres et d’artistes. Pour les beaux-arts, Hadrien aime l’art classique, grec et égyptien. Il a pu donner libre à cour à ses penchants artistiques avec la ville qu’il s’est fait construire entre 118 et 125. Il passe la fin du règne dans sa villa.

Mort le 10 juillet 138 en Campanie. Funérailles officielles. Mausolée dynastique construit par Hadrien (château Saint Ange). Dans ce mausolée, on y dépose les cendres des bons empereurs et ceux des Sévères. @

Conclusion générale L’empire en 138 a atteint son maximum d’extension. On voit deux conceptions s’affrontent : Trajan et son expansionnisme, et à l’inverse la politique d’Hadrien de défense armée qu’il faut donner à l’empire des limites naturelles.

L’Empire est une forme politique qui a l’adhésion de tous, il n’y a pas de remise en cause de la nature du régime. Même si, ce dernier continue à se donner des apparences républicaines. Les seules formes de contestation seraient les usurpations, des usurpations qui visent à renverser un empereur pour en mettre un autre. Dans les faits, c’est une monarchie absolue. Un pouvoir fort mais en même temps, il compose car il tire sa légitimité du peuple et de l’armée et du Sénat.

Les empereurs ont entrepris d’unifier leurs territoires. Rôle d’Hadrien qui a eu conscience de la nécessité absolue de faire de l’empire un tout cohérent, d’où ces nombreux voyages, d’où aussi ces efforts dans l’administration et les communications entre régions mais aussi pour intensifier le culte impérial. Améliorer les communications, l’administration. Intensifier le culte impérial. Vénération du génie de l’empereur. Réunir les Romains autour de la figure du Prince et de son entourage. La vénération des empereurs est un moyen pour les populations de manifester leur loyalisme envers Rome.

Accélérer la romanisation des élites locales. Obtenir l’adhésion de la part des populations, des élites locales, au modèle politique, culturel et religieux de Rome. Politique active de promotion politique. Changements de statuts des cités. Faire accéder à la citoyenneté romaine à plus de personnes. En 212 ap, Caracalla offre la citoyenneté à quasiment tous les habitants de l’Empire.

La « pax romana » permet de faciliter la circulation des hommes, marchandises et des idées. Un apogée de la pax en quelques décennies. Grande stabilité politique. Domaine politique, social, religieux, culturel. Quand arrive le règne de Marc-Aurèle, difficultés apparaissent.

La première réserve à émettre est qu’une minorité de la population profite de la « pax romana ». Pour la majorité des habitants, “La vie quotidienne à Rome” (à lire). Majorité silencieuse chez les sources. Angoisse du lendemain. Question de la survivance.

La démocratie a été confisquée par le Prince. A l’heure de la construction européenne, l’Empire romain a été oublié. Référence qui peut servir de sujet de réflexion. Rome paraît être en 138, une puissance immuable. Emissions monétaires qui saluent la Rome éternelle. Eternité du régime. En réalité à cause de l’étendue, l’Empire présente des fragilités. Quelques décennies plus tard, des puissances décident d’attaquer en même temps en plusieurs endroits du « limes ». Cela a lieu à l’époque de Marc Aurèle. Remise en question de l’immortalité de Rome. L’évaluation de la population est difficile ; entre 80 et 100 millions d’h. Population de l’Allemagne sur tout l’Empire.

Dans l’Empire si étendu, une minorité fait exception : les Chrétiens. Essor au IIe s. Lettre de Pline à Trajan : propagation, contamination de la « superstitio ». Le nombre des Chrétiens augmente. Les communautés se structurent. Réflexion théologique apparaît. Désormais, on commence à réfléchir. Les témoins ne sont plus là. On commence à mettre par écrit les paroles. Risques d’hérésies qui se multiplient. Le Christianisme peut paraître inquiétant.

En 138, Empire stabilisé, prospère. Il est sûr de bénéficier de la « pax deorum », paix des dieux. Les habitants de l’Empire accomplissent les rites avec scrupule.

Mais, il y a mutation aussi sous Hadrien. L’Empire bouge dans le domaine philosophique, culturel au sens large. Il n’est pas fixé sur ses institutions. Réelle dynamique.

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