Ulysses Saloff-Coste

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Liberté des cités grecques

mardi 13 décembre 2005, par Ulysses Saloff-Coste


Plutarque naît à Chéronée. Etudes à Athènes. Voyages à Rome et en Egypte. Il consacre sa vie à des fonctions publiques, en particulier dans sa ville natale. Prêtre au sanctuaire d’Apollon. Il se consacre à l’écriture. Il rédige les “Vies parallèles”. Comparaison de grands personnages : Romains face aux Grecs. Préceptes politiques qui contiennent des conseils illustrés par de nombreux exemples. Conseils donné à un jeune grec noble : Ménémachos de Sardes qui s’apprête à entrer en politique. Ecrits au tout début du IIe s, portrait d’un magistrat grec idéal qui dirige sa cité sous la domination romaine.

A. De la gloire à la soumission

1. La nostalgie de l’âge d’or
Plutarque avec le bon sens, proclame que la période glorieuse des Grecs est terminée. L’âge d’or est le Ve s. av, l’époque classique, de Périclès. Ce dernier dirige Athène pendant plusieurs années, symbole connu de tout Romain cultivé de l’époque de Plutarque. Périclès gouverne après la victoire des Athéniens sur les Perses. Il est réélu tous les ans de 443 à 431 av. Même à son époque, conscience de sa gloire. On lui doit le Parthénon entre autres monuments. Les Grecs ont perdu la “politique étrangère” de notre époque. Les grands victoires doivent être laissé aux écoles de sophistes. Plutarque est réaliste même s’il est nostalgique.

2. Les Romains sont désormais les maîtres
La Grèce est appelée Achaïe. La province a comme capitale Corinthe, reconstruite après sa destruction. Province sénatoriale dirigée par un proconsul. Cette nouvelle situation doit être supportée. « Etat de faiblesse » de la Grèce apparaît. Exemples récents de révoltes par forcément contre Rome, mais aussi entre Grecs, réprimés par les Romains. C’est Rome qui fait la loi. Conflits à l’intérieur d’une même cité sont fréquents. La domination romaine au Ier s, entraîne un appauvrissement. Des monuments tombent en ruine. Des concours non célébrés. Même s’il n’en fait pas mention, Plutarque ne peut méconnaître la situation.

B. Le bon magistrat au IIe s.

1. Se réfugier dans les vertus
Pour Plutarque, rien n’est perdu. La gloire des Grecs peut aussi résider dans les vertus, célébrées par leur philosophie. Rayonnement de leur culture. On peut rester Grec même sous domination romaine. L’abaissement politique ne supprime pas la raison d’être “patriotique”. Plutarque énumère les exemples à suivre. Illustration des vertus. Le pardon, la générosité, la grandeur d’âme. Vertus morales à pratiquer comme magistrat mais qu’il doit encourager dans le peuple. Il s’agit bien de se réfugier dans les politiques. Les batailles, les vertus guerrières n’ont plus de sens. Exercice de la vertu, tout aussi Grec que la gloire.

2. La seule fonction du magistrat : faire régner la concorde
Selon Plutarque, c’est la seule qui vaille la peine. C’est peut être le don unique. La paix et la liberté, la limitation des libertés, les Romains s’en chargent. La prospérité, ce sont les dieux. Que reste-t-il ? Assurer l’entente entre eux. Ce n’est pas un conseil vain. Les forces de discorde sont très importantes. Rivalités entre les notables, soit au peuple. Il faut combattre les rivalités. Mais, il faut le faire d’une certaine manière : avec la douceur et la persuasion en faisant appel à la vertu du pardon, à la raison (invention grecque) et en montrant que les luttes ne mènent rien. Thème important de la philanthropie, de l’amour de l’humanité. Ciment de la cité qui doit aboutir à des rapports harmonieux comme dans la cité de Platon. Chance pour les magistrats de n’avoir que ce seul soucis.

C. L’attitude à adopter face aux Romains

1. Rechercher leur appui...
Ce conseil prend en compte une pratique romaine : le patronat. Relation de clientèle à Rome. A Rome, entre riche et pauvre. Autre type, pour un sénateur protéger une communauté dans une province. Pour les Romains, il faut que les magistrats recherchent le patronat d’un riche romain. Exemple ancien et connu. Polybe (IIe s. av.) a été fait prisonnier par les Romains. Il est devenu l’ami de Scipion Emilien, l’homme fort de l’époque. Il a fait partie de son proche entourage. Et grâce à cette amitié, Polybe a pu adoucir le sort des Grecs, après la destruction de Corinthe. Les Romains ont pour habitude à aider leurs amis politiques. Plutarque était fort bien introduit à Rome. Il a plusieurs amis qui sont consuls, dont deux gouverneurs d’Asie. Un homme, grec oriental d’origine, conseiller de Trajan, ami de Pline le Jeune, qui a contribué à transmettre les idées de Plutarque.

2. ...sans tomber dans leur étroite dépendance
Pour Plutarque, il faut se méfier de l’attrait d’une carrière sénatoriale. Un Grec pourrait ne plus penser à ses libertés. Peu d’autonomie laissée aux Grecs. Eviter de demander l’arbitrage des proconsuls. Les autorités romaines ne voient pas d’un bon œil qu’on leur demande leur avis. Laissons les Romains pour les grandes affaires. Pour Plutarque, les Grecs sont responsables en grande partie de leur mauvais sort. Les Grecs demandent trop souvent aux Romains de s’occuper de leurs affaires. Exemple en Asie grecque. Sollicitation du gouverneur. Usage abusif du droit d’appel.

Il faut fuir leur magistrature. Entamer une carrière sénatoriale pour un Grec, c’est inutile à sa cité. Mais, Plutarque est tout de même magistrat. Mais, pour les affaires graves, il ne faut pas hésiter à partir en ambassade. Entamer la démarche de rencontre.

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