Ulysses Saloff-Coste

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Dhuoda

lundi 20 mars 2006, par Ulysses Saloff-Coste


Dhuoda, Manuel pour mon fils, Ed. Pierre Riché, Sources chrétiennes, n° 225, 1975.

Aristocrate cultivée, mais mère aimante

Instruction. Inspirations pour le manuel. On ne cite pas au Moyen Age le nom des auteurs. Passages connus par cœur. Sources religieuses. Bible. Nourrie par la lecture des saintes écritures. Saints docteurs. 40, 12. Saintes écritures, 52. “Lectio divina”. 300 citations de la Bible dans le manuel. Mais certains livres bibliques sont plus présents que d’autres.

Le Psautier sert à apprendre à lire pour les enfants. Règle de saint Benoît. Autres sources sont les livrets privés. Sources profanes des grammairiens. Glossaires. 22, étymologie de oratio. Eveiller la curiosité de son fils. Consulter les livres. Souhait de transmettre les connaissances aux enfants. Education pas apanage des clercs.

Emouvant. Discours direct. Elle s’adresse à son fils. Nombreuses interpellations « Toi mon fils Guillaume ». Elle rend son discours accessible. Exemples de la vie quotidienne. « beau » et « gentil ». Encourager son fils et souhait de bonheur.

Livre du bon Chrétien. “toute puissance de dieu” : 7. Portrait d’un Dieu qui “est le créateur”. 5, 13, 14, 16. « Dieu justicier ». Elle cite un exemple de pêcher. Pardon. Rôle du prêtre. Pas de citation de la vierge.

Crainte de Dieu par les hommes. Fragilité des hommes face à Dieu. 9, statut d’infériorité par rapport à dieu. Savoir se maîtriser. Ne pas se lancer dans de grands discours. 11, distractions de la cour royale ; égarement face à Dieu. Ce qui est fait dans le présent, manière de se préparer pour la mort. Souhait d’accéder au “paradis”. La vie chrétienne est un combat perpétuel. Ne pas désespérer de la vie divine. Combat quotidien, 3. “Etre assidu dans la vie religieuse”.

Les prêtres. 3, énumération des sacrements. Saint Chrême par les évêques. L’évêque est aussi un prêtre ; généralités. A l’époque, pas d’extrême onction (XVe s seulement ; alors pour les malades et non pour les mourant).

Consécration du pain et du vin. Conversion en corps et sang du Christ. 3-5, table dressée. Célébration de la messe sur l’autel. Distribution du pain et du vin à ses apôtres, etc. Berger du troupeau. 10, « il lie et délie ». Pas de mariage à l’époque. « tout ce que tu lieras dans le ciel », etc.

Les prêtres, intercesseurs. Oints, les gens consacrés par de l’huile. « ne touchez pas à [eux], ils sont les oints de Dieu ». Les prêtres seraient les élus de Dieu. Intercesseurs et pasteur (qualification du Christ ; Jean, 10, 14). 7, « repaître le troupeau ». Liens entre Dieu et les hommes. Chasseurs et pêcheurs. “Reprise des hommes”. Les prêtres prient pour le salut de l’âme des ouailles.

Les conseillers. Débats pour acquérir de l’expérience politique. 16, « écouter ce qu’ils disent ». 29, quelque soient les actes. Pour profiter de l’enseignement. Ne pas oublier de faire l’aumône, par les prêtres, pour atteindre « le salut éternel ».

25, rappel pour obtenir le pardon des pêchers. Se confier aux prêtres. Long passage sur la confession. «  sincère ». Isidore de Séville († 631). Bénédiction qui se conclut avec « amen ». Prière pour que les exemples des saints soient suivis par son fils. Donc, présentation d’un manuel pour être un “bon Chrétien”. Elle insiste sur l’importance du respect de Dieu. Texte lu par Guillaume et portée peut être plus importante.

// Commentaire du prof. // Dhuoda, femme de Bernard de Septimanie (bordure Est des Pyrénées). Guillaume de Gellone est le cousin germain de Charles le Chauve ( ?). Exploits militaires qui ont ébloui le royaume entier.

En 806, décision pour Guillaume de fonder un monastère. Date de mort inconnue. Guillaume d’Orange. Courbé ( ?). Nez coupé. Années 826, combats contre les Musulmans. Chambrier ou camérier de Louis le Pieux. Le chambrier tient le trésor. Epouse Dhuoda en 824. Chapelle d’Aix. Mariage politique. Dhuoda ne parle jamais de sa propre famille. Elle ne précise que ses parents sont “presque puissants”. Prénom trop banal.

Bernard s’installe à la cour et laisse Dhuoda dans le Midi. Enfant prend le prénom de son grand-père. En 840, Louis le Pieux meurt. Bernard se place du côté de Pépin d’Aquitaine. Comme il est contre Charles le Chauve. Guillaume est vassal de Charles le Chauve. Dhuoda s’ennuie. Écriture d’un petit manuel pour que le fils sache quoi faire. Bons conseils.

Elle parle de « miroir ». Le ‘speculum’ est un système de littérature qui dure pendant l’époque carolingienne et le XVe s. ‘Specula’ pour tout le monde ; miroir des Grands, des Rois, des abbés, etc. Voir Jonas d’Orléans (miroir des rois). Littérature de conseil. Se reconnaître dans le livre. Explication de la grandeur de la famille. Combattants. Devoir être “exceptionnel”. Trahison de Charles le chauve et exécuté. Qualités morales. Tout faire pour que Guillaume puisse être dans l’entourage des rois.

A/ le dieu créateur

§2, « c’est de lui dont nous tenons l’existence ». Dieu a fait l’homme. Individu doit être “reconnaissant envers ses parents”. “Dette éternelle envers eux”. Autre manière d’éduquer. On prend la suite de la famille à laquelle on appartient. Manière médiévale.

B/ le dieu que l’on doit prier

Soumission au chef de l’Etat, aussi soumission à Dieu. Aller régulièrement à la Cour, au moins au moment du plaid. Idem avec la mère. Reconnaissance : prier Dieu, penser à lui. “Rechercher Dieu”, lire des livres sur Dieu. Le livre est un objet de luxe ; rare et cher. Il faut en plus pouvoir les lire. Lisibilité difficile. A l’époque carolingienne, on ne fait que commencer à séparer les mots. Lecture en Latin. Parchemin cher. Connaître les abréviations. Les Grands se font lire le livre. Moins fatiguant que de lire soi-même.

Les personnes ayant reçu un enseignement peuvent lire. Chez les ecclésiastiques, le prêtre de paroisse est le parent pauvre. Peu de livres. Listes de livres possédés par des aristocrates, sous Louis le Pieux. 30 livres chacun, énorme à ce moment-là. Prier Dieu. Livre 2, §2. Biens pour l’âme.

Récompensé en ayant des succès. Demande de prospérité. Être bien vu par son suzerain. Avoir de hauts postes. « tu l’obtiendras, tu en seras joyeux, c’est normal ». Demande de réussite. Transformer le fils en duc d’Aquitaine. Dhuoda. Guillaume est imbu de ses droits. Violence. Montrer son statut. “Puissance”. Piquer des colères “ne passerait pas” devant Dieu. §3, humilité des personnes serait regardée par Dieu. Orgueil. Demande à Dieu de manière “gentille”, noble ?

§6, « exaucer notre requête ». Souhait de “richesse”. Conserver le titre d’aristocrate. Droit à la fin de fonder son monastère et de devenir moine. C’est la fin de la vie. Piété vue par les aristocrates. Pas de présentation de la piété des pauvres ; pas de miroir du paysan du coin. [NDR “Les Français parlent aux Français” - Coluche]

// Complément 20 mars 2006 //

L’état de grâce. Lier ou délier signifie pardonner ou non les péchés. Les prêtres enseignent. §7. Les prêtres tiennent la prière. « demande leur d’intercéder pour toi ». Ils tiennent la charité. Comme il n’existe pas de confession : prière et charité.

Vivre entouré de prêtres // Avoir des prêtres au repas. Lectures et discours d’édification. Le prêtre est un conseiller, 18. « Commande-toi au prêtre », se recommander. ‘Fais toi vassal des prêtres’. Ecouter leur conseil. Il faut leur obéir. Comparaison avec la relation vassalique. « ne critique pas les prêtres ».

La tribu des Lévy est le « lot de dieu ». Si ce sont des prêtres qui sont mariés, ignares, incapables. Il faut les garder dans l’entourage, ne pas leur faire d’ennui. Le clergé à l’époque de Louis le Pieux, ignorance affolante des prêtres. ‘Mêmes s’ils sont nuls, les respecter’. Le prêtre est le représentant de dieu.

Une vie de sacrement //Pour Dhuoda, on ne peut pas être chrétien sans sacrement. §7, 4. L’évêque est quand même un prêtre. « il dresse la table du repas de dieu ». Ceux qui communient le font une fois par an (‘obligatoire’ à partir de 1214).

« ta confession sincère, avec des soupirs et des larmes » ; regretter les actes. ‘Contrition’. Les gens sont démonstratifs. La ‘journée des dupes’. Louis XIII, Richelieu, Marie de Médicis. C’est un moyen de l’époque. Au XXe s, on parle de comédie.

La confirmation est très peu répandue. On ne se marie pas à l’Eglise, sauf exception. Mariage dans la chapelle palatine pour Dhuoda. Extrême attention au prêtre et à l’Eglise. Les Grands pratiquent, pas le peuple. Charlemagne se faisait lire Saint Augustin. Question pernicieuse : ‘Comprenait-il le livre ?’.

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