Ulysses Saloff-Coste

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Le christianisme carolingien

mercredi 8 mars 2006, par Ulysses Saloff-Coste


Sujet : vivre au temps de Charlemagne
La société des hommes dans le monde carolingien.

Les chrétientés médiévales (bibliographie). Vies, guerres, gouvernements, croyances, écriture, échanges. Les sources manquent pour l’histoire sociale du premier Moyen Âge. Charlemagne émet de nombreux actes par rapport aux mérovingiens. Capitulaires. Buts poursuivis dans la création d’un monde “idéal” = le royaume des Francs. Mais, pas de connaissance du nombre de sujets de Charlemagne. Marge d’erreur de 30%. Nous ignorons la manière d’exploiter la terre. Labourer en Bretagne ? “Flashs” pour bâtir des modèles.

Discours cohérent. Bibliographie du 1er semestre est la même. Légère orientation. Histoire évènementielle, moins utile. Les sociétés en Europe.

1er chapitre

Le christianisme carolingien

Pourquoi ne pas parler de l’Eglise carolingienne. L’histoire religieuse se résume à l’histoire de l’institution ecclésiale, à l’histoire des débats dogmatiques. Les systèmes de croyance, la pratique religieuse sont hors du chant. Célèbre collection Fliche et Martin tentent de retracer l’histoire de l’Eglise. Collection remplacée par l’histoire du Christianisme, synthèse plus complète, consacré à l’histoire de l’Eglise.

On ne limite pas l’étude à l’histoire des relations entre le pouvoir royal et les évêques. Ce n’est pas non plus se limiter à une histoire institutionnelle. Mesurer la part des histoires religieuses dans la vie même des histoires. Plan culturel, économique. Dans l’histoire religieuse de l’Occident médiéval, l’époque carolingienne est un moment clef. L’expansion géographique du christianisme est accrue entre le VIIIe et le Xe. Plus grande expansion.

Cadres sur le plan institutionnel, culturel, les objets de dévotion, époque carolingienne est fondatrice.

I. Conversion

C’est une constante de l’époque carolingienne. La christianisation de l’Europe est liée à l’expansion territoriale du monde Franc.

A. Les premières missions

L’Europe n’est pas encore uniformisée au début du VIIIe s. Alors un vaste champ d’évangélisation aux moins missionnaires. Ces derniers sont originaires du monde anglo-saxon. Raisons étudiées plus loin. Les missions reçoivent l’appui du pouvoir politique. Si l’Alémanie est évangélisée, Pirmin se place sous la protection de Charles Martel. La mission de Pirmin est attachée au monastère de Reichenau sur le lac de Constance, qu’il a fondé. Mission en Europe au VIIIe s.

Personnage de Boniface. C’est un moine anglais, né vers 672-675. Il reçoit très tôt l’appel missionnaire. Frise, 716, première mission d’évangélisation qui se solde par un échec. Puis, il part pour Rome où il reçoit l’appui de la papauté et le rang épiscopal. Commence alors une longue collaboration avec les pippinides, avec Charles Martel. Avec Carloman ensuite. Il évangélise toute une partie de la Germanie et lance le programme de réforme de l’Eglise franque. Tout cela est fait avec l’appui du “princeps”. Il écrit au Pape : « sans le patronage du prince des France, je ne peux défendre les religieux. Je ne puis même empêcher les rites païens et la pratique de l’idolâtrie. » Les relations avec Boniface et toute une partie du corps franc, pas simple. Quand un évêché est créé, mise en place d’un proche. Une partie du clergé franc gronde contre Boniface. Dès que Carloman se retire, Boniface est écarté de la cour franque. Imbécillité de penser que Boniface sacre Pépin le Bref.

“Consécration suprême”, en 754, martyrisé par les Frisons. Réformateur, homme politique, archevêque. Boniface rassemble les facettes de l’Eglise. Modèle qui marque le christianisme carolingien.

B. La Saxe, la Frise, les Avars

La Frise fut la première terre de mission des Francs. Elle est christianisée à la fin du VIIe s. par saint Willibrord et elle se traduit par le duché d’Utrecht. La mission frise est détruite par une révolte à la mort de Pépin II, quand Charles Martel reprend la Frise, immédiatement l’Eglise frisonne est reconstituée.

Autrement plus compliquée a été l’évangélisation de la Saxe. Elle le fait uniquement des Carolingiens. La conversion de la Saxe accompagne la conquête de la province. Charlemagne a pris du temps pour la contrôler.

Les premières étapes. On tente d’installer un évêché à Paderborn. Abbé de Fulda. En 785, conversion d’[Iloukine]. Charlemagne, au lieu de prendre les Saxons dans le sens du poil, le premier Edit est un véritable diktat. Levée de la dîme. Les Saxons l’assimile à un tribu. Charles est doué pour faire régner la terreur. Nouvelles révoltes. Cette politique n’entraîne pas l’enthousiasme de tout le monde. Alcuin : « ah si on avait prêché au peuple, (...) puni les petites fautes, petite ne se seraient pas dérobés au serment du baptême (...) la dîme est une bonne chose, mais mieux vaut la perdre, que de perdre la foi ». La christianisation forcée de Charlemagne a échoué. La politique de Louis le Pieux assure le rapprochement des Francs. Issu du diocèse de Reims. Moines de l’abbaye picarde de Corbie. Ces moines fondent la ‘Nova Corbia’, devenue celle de Corvey. Conversion des Avars qui suivit après 496, la conquête de leur royauté. Au moment où Louis convertit la Saxe. Ouverture d’un nouveau front missionnaire.

Le nouveau front est la Scandinavie. Pas de précisions sur les Vikings. Ils sont assimilés à d’effroyables païens. Les clercs carolingiens proposent de christianiser. Parce qu’ils sont des païens, comportement ensuite. Siège archiépiscopal : Ebbon, 822-823. Quelques baptêmes ; pas grand chose.

En 826, changements. Harold, prince danois, rencontre Louis le Pieux au palais d’Ingelheim. Épisode étudié en détail. Les clercs pensent avoir gagné. Anschaire, un moine et Harold entre au Danemark. Mission en Suède. Hambourg est élevée au rang d’évêché puis d’archevêché. Mais, Harold ne s’était pas fait baptisé pour une raison religieuse. Il avait besoin politiquement de l’appui de Louis le Pieux. Les Vikings christianisés n’empêchent pas le pillage d’Hambourg. Choix à la place de Brême où Anschaire meurt. L’ecclésia a besoin d’institutions solides pour pouvoir être gouverné.

II. Des institutions renforcées

Si on en croit ses récits, Boniface explique que l’Eglise franque ne fait plus de traité conciliaire. Plus de synode depuis 70 ans. Les évêques se sentent de plus en plus indépendants. Véritables principautés ecclésiastiques. Conquête des diocèses proches. Dans la 2e partie du VIIIe s, les évêchés. Charles Martel s’est livré à un des plus beaux coups de crapule de l’histoire humaine. Il s’est emparé de toutes les terres ecclésiastiques en affirmant que ce sont des terres publiques, issues du Prince. Manière de fournir des terres ecclésiastiques à ses proches. Visions post-mortem pour le moines. Qu’il brûle en enfer ! Comptes-rendus des premiers carolingiens. Tableau pittoresque, à défaut d’être édifiant : portent les armes, meutes de chiens et de concubines. Ils sont gyrovagues. Changement de ville selon les souhaits de l’évêque. Un prêtre baptise « au nom de la Patrie et de la fille ». Chroniqueur de Fontinelle évoque son voisin, dit aussi ignorant que ses prédécesseurs. Gouziolenus est qualifié d’inculte. Pratiques superstitieuses et païennes qui sont dans un inventaire : ‘Induculus Supertitionum’. Le sommet est atteint par le cas de Adalbert. Ce dernier est prêtre dans la 2e moitié du VIIIe s. Il dénonce la hiérarchie ecclésiastique, les sacrements (baptême), il prêchait que le salut lui viendrait des anges. Il distribue ses ongles et cheveux en reliques. Il fallut un synode qui réunit 743 évêques pour en venir à bout. Il condamne officiellement l’hérésie d’Adalbert. Le peuple peut tomber dans la main de charlatans. Cela entraîne la reprise du paganisme.

Dès l’accession de Pépin le Bref et surtout de Carloman, les réformateurs prennent des mesures. Pépin décrète lors du concile de Ver, que les synodes se tiendront deux fois par an, dont une fois sur convocation et en présence du roi. Rencontre des prêtres et des évêques. Soumission à leur autorité. La hiérarchie est remise en ordre. Les clercs doivent avoir un mode de vie distinct. Ils ne doivent pas porter les armes, pratique de l’abstinence sexuelle. Port de la chasuble. Les pratiques païennes sont proscrites et pour dédommager les clercs de la reprise en main des terres ecclésiastiques, Pépin et Carloman instituent la dîme, ‘decesima pars’, la dixième partie. Ménage dans la hiérarchie ecclésiastique en déposant les évêques jugés indignes. L’évêque de Rouen est déposé, mais pas d’illusions. De nombreux évêques y échappent. Beaucoup d’évêques appartiennent à de grandes familles de l’aristocratie. Pas question de déposer le petit frère pour leur comportement. Le grand frère, comte peut se révolter par la suite. @

B. Les évêques du roi

1. Contrôle et fidélité

Aristocratie. Rapports entre le roi et les évêques. Entre l’époque romaine tardive et le haut moyen age, l’aristocratie sénatoriale s’est reconvertie (socialement) dans l’Eglise. Depuis Charles Martel, le roi a un rôle à jouer dans la dévolution des fonctions ecclésiastiques. Trois empereurs carolingiens peuvent nommer aux fonctions ecclésiastiques. Le roi peut investir les titulatures pour les abbayes et évêchés. Les évêques écrivent « évêques par la grâce de dieu et la volonté du roi ». Conséquences sur le plan de l’histoire de l’administration.

2. Administration et pastorale
Pour Charlemagne, les évêques sont soumis à sa volonté ; placés à son service. Lien proche avec celui vassalique. L’évêque tient une seigneurie épiscopale ; immunité. C’est l’interdiction qui est faite aux agents de l’autorité publique de pénétrer sur le territoire de l’immuniste. Pas le droit pour ces agents d’intervenir. Si le roi envoie lever les impôts, l’évêque a le droit de se plaindre. Archevêque de Lyon, Leidrade et Frotier. Ils se plaignent du poids de l’administration qui les éloignent de la pastorale. Les évêques ont aussi cette charge.

Il y a les activités spécifiques : confirmation et ordinatio. Il y a aussi la gestion du diocèse ; organisation de la vie religieuse, prédication. Réaffirmer les dogmes et la morale. L’évêque est le ‘pater civitatis’. Il occupe la première place dans la ville à côté du comte et souvent devant le comte.

C. Les moines, des puissants

1. Fonction des moines
Les monastères sont un rouage politique et administratif du royaume. Ce sont aussi des centres culturels. Mais, ce n’est pas l’essentiel de la vocation monastique. La fondation d’une abbaye est un acte de piété. Celui qui la fonde doit renouveler la protection ou sa famille doit poursuivre la protection du monastère. Ces fondations témoignent d’une profonde conviction religieuse. Prières en faveur des personnes qui ont fondé le monastère. « Les moines sont des athlètes de la sainteté ». Les grandes fondations sont l’initiative des pépinides. Dans les monastères royaux, on prie pour le salut de l’empereur, pour le succès de son gouvernement, pour la victoire de ses armées et principalement pendant le règne de Louis le Pieux, pour le pardon de ses pêchers. La mission des moines et d’obtenir sans cesse le renouvellement des bénédictions de dieu. A partir des années 930-940, les raids vikings aiment les monastères. Ces invasions ont jeté un désarroi dans la société carolingienne, car doute sur la validité du pacte fondamental sur le lien entre Dieu et la société, par le biais des moines. Le monarchisme carolingien est une institution d’Etat qui assure la prière. C’est collectif.

2. Des moines en ordre
Quand Saint Boniface arrive dans le royaume des Francs, “anarchie religieuse”. Refuge dans les cloîtres. Le modèle proposé par Chrodegang, marqué par le modèle monastique. Monachisme bénédictin. Enracinement dans le monde irlandais, règle de Saint Benoît pour le reste. Caractéristique de Charlemagne : “amour” de l’ordre et de l’unité. Réforme monastique selon laquelle tous les monastères suivraient une règle unique et des usages communs. On compte environ 650 monastères dans le monde carolingien, dont 200 qui peuvent être qualifiés de monastères royaux. Direction par des membres de l’entourage royal ou membres de la famille.

Monastères de Saint Germain des Prés ou de Saint Denis. Chancelier de Charles le Chauve et son propre cousin. Pris par les Normands près de la Seine. Au fil des capitulaires, charlemagne rappelle les règles. Généralisation de la règle bénédictine. En 813, demande à l’abbé de l’abbaye du Mont Cassin, copie de la règle de Saint Benoît pour la diffuser dans tout l’Empire. C’est l’abbaye fondée par Saint Benoît. Les différents monastères de l’Empire modifiaient la règle. Difficulté d’obtenir l’unification par la règle bénédictine. Certains n’entrent pas dans le pas. Louis le Pieux réunifie. Il appelle les services de Benoît d’Aniane. Aristocrate wisigothique, après des problèmes à la suite d’une campagne militaire, décision de se retirer du monde. Il fonde un monastère à Aniane (Hérault ?). Il commence à instaurer un régime monastique. La communauté trouve que la vie est trop dure. Benoît d’Aniane adopte la règle de Saint Benoît du Mont Cassin. Expansion dans le monde carolingien de la règle. Idée d’unifier le mouvement monastique. Chance de rencontrer : Louis le Pieux. Il est alors roi d’Aquitaine. Il va faire de Benoît d’Aniane son principal conseiller ecclésiastique. Il emmène à Aix la Chapelle, le père Benoît.

6 Km entre Inden et le palais d’Aix la Chapelle. A partir d’Inden, mise au point de l’unification du monachisme carolingien. Décision que tous les moines de l’Empire, sont tenus aux mêmes obligations. Chaque monastère de l’Empire envoie deux moines à Inden pour qu’ils soient formés aux nouvelles pratiques. Une foi rentrés, enseignement à leurs frères. En 817, Louis le Pieux promulgue un capitulaire qui réforme la règle monastique et qui réoriente le monachisme occidental dans de nouvelles voies. Les offices et les prières sont allongés. Occupation quasiment exclusive et font disparaître le travail manuel. Ce fut long d’étendre la réforme. Elle n’a jamais été totalement appliquée partout. Étape décisive dans l’évolution du monachisme. Extension de l’ordre de Cluny à partir du Xe s.

Unité du peuple de Dieu est indispensable à la fin des temps. Eschatologisme.

III. Croyances et pratiques

Le problème avec les sources du Moyen Age, 90% milieu ecclésiastique. Rédaction par les clercs. Pas de rédaction par le roi. Notation dans de la cire et rédaction de l’acte par la chancellerie. Documentation vient exclusivement des puissants. Quand les Grands parlent des couches basses, bêtises. Paysan libre ou esclave ; pas de risque de parler d’eux. Aucune illusion sur l’encadrement des fidèles qui est faible (même de nos jours).

A. Saints et reliques

Axe majeur de la dévotion carolingienne. Le culte des Saints et reliques. Tous les niveaux sociaux montrent une grande dévotion envers les saints. L’époque carolingienne développe la figure du saint confesseur. Si le saint n’est pas confesseur, il est martyr. Mais, c’est une denrée rare pendant l’époque étudiée. Avec le développement des paroisses, besoin de reliques.

Tous les autels doivent être fondés avec des reliques. Utilisation du culte des Saints pour combattre les hérésies. Concile de Carthage (413 - à vérifier). Autre dévotion à côté des confesseurs. Le saint Archange : Gabriel et Michel. Pas de relique. Explication. Pourquoi besoin de reliques ? A l’origine, les reliques sont celles des martyrs. “Témoignage apporté”. Déviance. Morceaux. Eglise de la Sainte Croix (Bretagne française). Acquisition de valeur pour la relique de Turin (XIIIe s). Louis le Pieux a pris une décision pour arrêter le culte. Le roman de la Rose. Circulation des reliques. Trouver un bout de bois, avec un beau tissu oriental. Comment prouver que c’est une vraie croix : ordalie. Interdiction dans un capitulaire de brûler des reliques. Amiante.

Les reliques sont fondamentales. Elles sont au cœur de la pratique religieuse. Commendatio : mains sur les reliques. Les fidèles attendent la guérison. Une ville est assiégée. On amène les reliques sur les remparts quand la ville est assiégée.

Une relique est tout objet qui est au contact avec le corps d’un saint qui peut être assimilé à un bout de tissu. Définition extensive car les reliques sont rares. Martyrs enterrés en Orient. Les grands personnages doivent fournir des reliques. Quatre moyens : invention, don, achat et vol. L’invention est la découverte. En 813, Pélage sort les reliques de Saint Jacques à Compostel. Cadeau diplomatique avec des reliques. Boniface ramène des reliques romaines à Rome. Quand Etienne II quitte la Gaule en 754, il prend des reliques de Saint Denis. En 800, Charlemagne reçoit du patriarche, des reliques du Saint Sépulture. Enfin, il y a le vol. “Vol des reliques”, Patrick J. Geary, Berkeley. @

B. Sacrements

Entre le XIIe et le XIIIe. Septénaire non constitué à l’époque carolingienne. On peut suivre les sacrements.

1) Le baptême et la confirmation
Pédobaptisme. Enfants baptisés dans l’année. Le baptême marque l’entrée des enfants dans la vie civile. Le baptême fait de l’enfant un sujet de l’Empire franc. La confirmation est réservée à l’évêque. Pas d’âge fixé pour ce sacrement. Certains le laissent traîner comme le rappelle Jonas. La confirmation peut être administrée à partir de l’âge de 7 ans.

2) Le mariage et la pénitence
La question du mariage est un débat chez les médiévistes. Importante fonction sociale. Certains traits du mariage chrétien classique tel qu’il est fixé à partir du XIIe s.

Au IXe s, idée de consentement des époux est nécessaire. Mais, les familles n’en tiennent pas toujours compte. Charles le Chauve a eu des problèmes avec ses enfants. Judith est enlevée par un comte. Ses fils ont contracté des mariages clandestins. Aussi l’époque où l’Eglise fixe les limites du mariage.

Augmentation de la prohibition. L’exogamie est augmentée au 7e degré. Se marier hors de sa parentèle. Etude de Flandrin. Interdiction de 2731 cousines. Réduction de l’ “offre”. On préfère faire un « oubli de parenté ». Peu de familles connaissent leurs liens de cousinages avec d’autres familles.

Volonté de mieux encadrer le mariage. Insistance sur la morale sexuelle. Les fidèles sont sensés être pénitents. Important tournant. Depuis le VIe s, on recourait à la pénitence publique qui consistait en une véritable mort sociale du pêcheur. Plus le droit de porter les armes, d’être marié, etc. Ce ne sera qu’à l’extrême fin de la vie, que la mort sociale est infligée.

Pénitence tarifée. Les moines irlandais l’ont mise en place. Chaque faute doit expiée par une pénitence adaptée à la faute commise. Elle peut se traduire par la récitation des psaumes, jeûnes, pèlerinage, etc. Tarifs précisés dans les pénitentiels. Corollaire : développement de la confession. Le prêtre est le seul à avoir droit de choisir la nature de la pénitence.

3. Eucharistie et extrême-onction
Les souverains carolingiens insistent sur la nécessité de la pratique eucharistique. Le conseil de Tours (813) fixe la pratique eucharistique à 3 communions par an. Communion à Noël, Pâques et à la Pentecôte.

Les clercs communient le dimanche. Sauf dans le cas de fautes graves. La pratique de la communion s’est développée au cour du IXe s.

Pratique de la bonne mort. La mort moderne devrait être soudaine. C’est le contraire au Moyen Âge. La bonne mort permet au mourant de se préparer. Texte postérieur. Vie de Guillaume le Maréchal. Agonie dure 3 semaines.

Le terme d’extrême-onction apparaît à l’époque carolingienne. Interdiction de donner la communion aux cadavres. Interdiction de placer une pièce de monnaie dans la bouche des morts. Viatique est la dernière communion.

4) Superstitions en tout genre
La pratique de la pièce et les banquets sur les tombes prouvent que les pratiques sont présentes. Compare Schmidt ? Les amulettes, travestissement rituel.

Index des superstitions est indexé au concile de Leptines (743). Destruction du grand arbre sacré des Saxons et rappelle que l’adoration des arbres et des fontaine est interdite. ‘Admonitio generalis’ de 789. Interdiction des pratiques divinatoires auprès de la nature.

L’interprétation du chant des oiseaux est démoniaque selon Alcuin. Condamnation des devins, enchanteurs, sorciers, etc. Jonas d’Orléans rappelle que de nombreux fidèles s’adressent à des devins. Ils sont censés faciliter la guérison. Quelques points communs avec les villes et campagnes du XXe s...

Domaines de la représentation et du cadre monumental.

C. Images et monuments

1) Briser ou vénérer La question des images est mineure au XXe s. Mais à Byzance, débat important sur les images. Longue série de querelles commence. De 726 à 843, 2 clans s’opposent dans l’Empire byzantin. Ceux qui veulent briser les images et ceux qui veulent les vénérer. Iconoclastes.

Dès que Léon III l’Isaurien prend les premières mesures. Le Pape s’insurge. Fossé se forme entre les deux dirigeants. Rupture importante. La papauté se tourne vers les Francs. Les Carolingiens préfèrent empêcher toute réconciliation entre Rome et Constantinople. Explication du choix de Charles quand réception des canons du concile de Nicée II (787).

Le concile rétablissait la dévotion aux images. Charles fait rédiger une série de textes qui précise la position carolingienne en matière d’images. ‘Libri carolini’. « Nous ne brisons pas les images avec ceci... ». Position réaffirmée au cours du IXe s.

Conseil de 825. Traité de 840 consacré aux images. Les Carolingiens utilisent des images essentiellement en 2 dimensions dans les Eglises.

Depuis 843, l’Occident et l’Orient ont divergé sur les enjeux fondamentaux du culte chrétien. Les Orientaux ont choisi de se tourner vers les images et d’en faire des médiatrices. L’Occident s’est tourné vers les reliques. Fête de l’Orthodoxie. Le 11 mars 843, rétablissement par l’impératrice Théodora du culte des images. En 794, quand Charlemagne édite les ‘libri carolini’. Constitution carolingienne en tant qu’Eglise non dépendante de l’Empereur de Byzance.

2) Des peintures aux murs des Eglises et dans les livres
Traces dans les textes. Quelques vestiges sont conservés. Cycle de peinture s’étalait dans la chapelle du palais d’Ingelheim. Dans ce cycle, représentations de l’ancien et du nouveau testament.

A Aix la Chapelle, le dôme de la chapelle palatine, représentation de l’Apocalypse. Théodulf a fait représenter l’arche d’alliance à Germigny des Prés.

L’essentiel de la production picturale carolingienne se concentre dans les livres. Il s’agit d’enluminer les Bibles, les Evangiles et les Psautiers. Deux périodes sont brillantes. Epoque de Charlemagne et surtout celle de Charles le Chauve qui marquent l’apogée de la peinture.

Les années 840-860, culture de l’image qui marque les concepteurs et les réalisateurs de l’image du monde médiéval.

3) Le problème de la sculpture
Moins de renseignements sur la sculpture. En revanche, on ne peut plus écrire que c’est de l’art inconnu des carolingiens. On sait qu’il existait dans l’Eglise abbatiale de Saint-Riquier (Somme). Nativité, Passion, Résurrection, Ascension.

Rôle dans le déroulement de la liturgie. Les textes nous apprennent qu’il y avait des images en 3 dimensions du crucifix et des saints. Mais, il n’y avait pas encore de tympans sculptés, ni de sculptures sur les chapiteaux.

4) Chapelles et cathédrales
Les cathédrales ne sont pas que de style gothique. Entre le VIIIe et le IXe, construction de beaucoup de cathédrales sont construites. Raoul Glaber. Les constructions carolingiennes sont en bon état 2 siècles après. « reconstruction des Eglises, bien qu’en bon état. Peuple chrétien entier rivalise pour la possession des Eglises (...) se couvrait d’un blanc manteaux d’Eglises ».

Cathédrale de Reims, commencée par Ebbon et terminée sous Hincmar. Cologne, Beauvais, etc. 27 cathédrales construites entre 768 et 855. Rares sont les édifices qui ont survécu. Destruction au Moyen Âge soit parce qu’ils ne convenaient plus au goût architectural de l’époque, soit parce qu’ils ne répondaient plus au besoin de la liturgie.

Les chapelles sont bâties au sein des palais. On parle de chapelles palatines. Chapelle d’Aix et copie à Compiègne (détruite).

5) Monastères et abbatiales
L’autre versant est constitué par les constructions monastiques. Importance de l’aristocratie carolingienne dans le développement du mouvement monastique. 768-845. Constructions de 417 monastères. Rappel de quelques lieux “célèbres” : Saint-Denis reconstruite entre 768 et 775. Charlemagne agit sur les dernières volontés de son père. Saint Riquier (Somme). Saint Gall est célèbre pour son plan, établi en 820. Demande de l’abbé Gozbert. Manière de découvrir la technique de construction. Plans pour la vie quotidienne d’une communauté qui vit sous la règle de Saint Benoît. Galerie à toit ouvert.

Rôle central dans l’histoire carolingienne. Les clercs donnent la structure à l’administration carolingienne. Ils occupent les plus hautes fonctions carolingiennes. Abbé Louis, chancelier de Charles le Chauve. Abbé de Saint Denis et de Saint Germain des Prés. Alcuin et Charlemagne. Les hommes d’Eglise l’ont fait parce qu’ils pensaient que le souverain carolingien est le plus apte à remplir son ministère. Il prend place dans le plan de Dieu pou un “salut de l’humanité”. Importance dans l’idéologie carolingienne. Ne pas oublier le rôle des clercs dans l’expansion culturelle. Sans cette armée de copistes, pas d’accès à Cicéron, César, Virgile, etc. L’Eglise occupe une place essentielle dans la vie sociale du monde carolingien. Acteur majeur de l’économie carolingienne. Série de chapitres sur l’économie.

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