Ulysses Saloff-Coste

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Documents ecclésiastiques

lundi 24 avril 2006, par Ulysses Saloff-Coste


I/ Actes normatifs

A/ Droit canon, canonique

Droit civil, coutumier et le droit canon pour les ecclésiastiques. Quand on se marie, on dépend du droit canon. Cano, « roseau », tige bien droite. Barreau d’une cage. Le canon est un règlement à suivre. Le canon prend des lois. En 325, concile de Nicée. Jusqu’à 1960, il y a les canons des conciles.

Les conciles réunissent les évêques. Les cardinaux n’existent qu’à partir de 950. On y invite les abbés des grandes abbayes ; courtoisie. Ce sont des gens savants, pieux. Leur avis peut être utile. A partir des temps modernes, quelques laïcs sont invités.

Les 7 premiers conciles sont orientaux. 431, Ephèse. 553, Constantinople. Nicée est proche de Constantinople. L’Eglise de Nicée existe toujours. 19 conciles. Le conseil œcuménique. L’ « oikoumene » est l’ensemble du monde chrétien.

En 1090, il y a le concile de Clermont. On y prêche la première croisade. Il y a les conciles provinciaux. Tout pays chrétien est regroupé en paroisses. L’évêque gouverne le diocèse. Il vit dans la cité. Les diocèses sont regroupés en province. L’archevêque vit dans une métropole, capitale de la province. C’est une copie de l’administration romaine. Les conciles provinciaux ont une dizaine d’évêques.

Les synodes sont les réunions des prêtres du diocèse. Ils discutent des affaires du diocèse. Les conciles prennent les canons. Ce sont les décisions approuvées par les membres du concile. On ne différencie pas les canons d’un synode et ceux d’un conseil œcuménique.

Les canons se répètent. Mais, certains canons se contredisent par l’évolution de la loi ou une décision différente.

La constitution est une loi de l’empereur romain, à l’origine. Comme le Pape succède d’une certaine manière à l’empereur. Les Papes prennent encore des constitutions. Que font les Papes ? Ils font des « lettres décrétales ». C’est une réponse du Pape à une question posée.

Il y a les « encycliques ». Il y a la lettre du Pape pour un problème posé. C’est un problème de mœurs en général. Pour la foi, c’est une constitution. On fait une collection canonique, une synthèse du droit.

Les collections sont commencées très tôt. Il y a la collection de Denis le Petit, moine grec vivant à Rome. Dans les années 500, il fait une synthèse du droit à l’époque où la langue des Hellènes est moins développée. Denis le Petit a placé la naissance de Jésus-Christ comme référence pour le calendrier.

En 850, les « fausses décrétales » témoignent de l’affaiblissement de l’Eglise. C’est une œuvre de faussaire “géniale”. Dans les années 1008, décrets de Burchard de Worms. Il rassemble les canons selon les thèmes : laïcs, sacrements, etc.Il explique ainsi les thèmes abordés.

Au XIIIe s, il y a le décret de Grassien, professeur de droit à Bologne. Ensuite, il y a trop d’informations. On ne peut pas synthétiser. Après 445 - 503, concile de Trente. A chaque fois, la révision est difficile.

En 1817, il y a le « codex jurex canonici ». Les synodes, conciles provinciaux sont mis de côté. On a décidé que ce n’est pas maîtrisable. Le droit canon commencerait à partir des encycliques. La première encyclique est 1814. C’est une manière de s’adresser à l’ensemble des fidèles. La presse se développe. Au Moyen Age, le Pape s’adresse au clergé. Puis les fidèles ont les informations indirectement.

B/ Actes des évêques et des archevêques

Les synodes provinciaux : réunion des évêques par l’archevêque. synodes diocésains : chaque évêque réunit ses prêtres. On prend toujours des actes et des décisions.

En 2006, les décisions sont peu nombreuses. Mais au Moyen Age, les synodes servaient de bourrage de crâne pour rappeler les informations oubliées. S’ils les relisaient, ils peuvent réapprendre les leçons.

L’évêque a des prêtres sous son autorité. Il y a visite des prêtres. Quand on parle de « visiter », c’est que l’évêque inspecte les prêtres, en réalité tous les 5 ans. Le registre contient les rapports d’inspection. On possède un rapport dans les années 1250 - 1270.

Il y a Eudes Rigaud, ami de Saint Louis. Rigaud écrit un registre pour l’inspection des prêtres et évêques. Il y a des registres pastoraux pour la période moderne. Par les rapports d’inspection, nous avons une idée de la vie religieuse de l’époque. Est-ce que le prêtre fait son travail, a un niveau intellectuel suffisant ? Que vaut votre prêtre ? Au Moyen Age, le blasphème est injurieux. La religion évolue d’une région à l’autre.

II/ Les moines

L’ « anachorète » se « retire à l’écart ». Le « cénobite », cenobium, bâtiment.

La règle est écrite. Pour le haut moyen âge, il y a 35 règles. Il y a Saint Benoît de Nursie (né en 480). Etudes droits et de littérature pour devenir un fonctionnaire romain. Il découvre la vanité de la connaissance et l’amusement charnel. Il décide de fonder un monastère ; révolte des moines. En fondant le monastère du mont Cassin, la règle suivie est moins stricte. Dans les années 540, la règle de Saint Benoît de Murcie est écrite.

Il y a le Saint Benoît d’Aniane. Il préfère mettre fin à ses études. Il passe de monastère en monastère, insatisfait de leurs règles. Il aime collecter les règles monastiques. Il compare les règles. En 817, sa règle adapte les autres règles. Il connaît Louis le Pieux, alors roi d’Aquitaine. La règle de Benoît d’Aniane est suivie par Cluny.

Les règles se recopient entre elles. La règle la plus long fait 66 pages.

Des règles insistent sur le culte. Certains aiment le mysticisme, le contact avec dieu, le progrès spirituel, etc. Ce sont principalement des règles pour les hommes.

Progressivement, le Pape est élu par un plus grand nombre d’ecclésiastiques. En 1171, Latran III est le nouveau système. Les cardinaux évêques. L’élection nécessite les 2/3 des voix.

Il y a peu d’ordres monastiques qui se créent. Les ordres montrent leur règle. Les Cisterciens dans les années 1100, font une interprétation de la règle de Saint Benoît d’Aniane. L’interprétation d’une règle est envoyée au Pape pour qu’il présente son autorisation.

En 1126, le texte des Cisterciens est envoyé au Pape pour qu’il l’approuve. Idem pour la formation des templiers, années 1118 - 1120. C’est une force de police et de sécurité. Les pèlerins templiers servent de force de “sécurité”. Dans les années 1130, leur règle est adopté par le Pape.

Dans l’époque moderne, l’autorisation du Pape est devenue une formalité obligatoire. Après la révolution française avec la montée de l’incroyance, des ordres se forment.

Il y a les coutumes qui complètent les règles. L’ordre a des réunions de ses membres.

Faciliter la compréhension de la règle par les commentaires de la règle. Expliquer comment la règle est interprétable. Il y a des recueils de conseil, de sermons écrits par les abbés pour encourager les moines à persévérer.

III/ Les œuvres d’édification

A/ Autour des saints

L’ « épiscopos » « surveille » son troupeau d’ouailles. On pose la liste des saints sur l’autel pour mettre fin aux périodes de crise et d’angoisse. Les martyrs sont placés selon leur date de mort.

Avec la paix de l’Eglise après 312 - édit de Milan, les listes de martyr sont échangées. Le « martyrologe » rassemble les listes de martyrs. Grégoire de Tours présente des martyrs francs.

« j’ai écrit un martyrologe où j’ai marqué tous [les martyrs] que j’ai trouvé ».

Les « martyrologes » présentent les vies des martyrs. Leur date de mort est précisée. Mais, les listes sont fausses. « B. M. », quelqu’un qui est de bonne mémoire. De nombreux martyrs sont inventés.

En 1522, Grégoire XIII prépare le martyrologe romain. En fait, ce sont les saints martyrs de l’Eglise catholique face à l’Eglise byzantine ou russe. Le martyrologe mélange les saints avec les martyrs. La liste ne peut que s’allonger...

Dans les années 1960 avec Vatican II, la canonisation est “nettoyée”.

Selon l’ordre du monastère, les saints choisis dans le calendrier diffèrent. En Italie, Saint Antoine est fêté. Le martyrologe est adapté.

Les reliques. PLes miracles seraient dus au tombeau de Bonigne... L’ « invention de reliques » : ‘invenire’, trouver. Mais, certaines reliques sont fabriquées.

Saint Jacques de Compostelle. « campus stellæ », « champ d‘étoile ». « Compostus », tombeau. Saint Jacques le Majeur. Ici, la légende est fabriquée, inventée. Ce saint aurait demandé à être enterré en Espagne... La “main de Dieu” aurait choisi l’Espagne... Quel hasard.

Elle est créée pour développer les pèlerinages. Après 1050, la route de Compostelle ouverte.

Eghinard fonde un monastère en 830. Il besoin de reliques. Le pape envoie des reliques au conseiller. Eghinard invente une vie de Saint Marcellin.

Des villes saintes sont fondées pour la vie monastique.

Les moines ont offices, des lectures pendant le repas, pendant une activité manuelle. Ces lectures présentent des vies de saint.

// Ajout 24 avril

B/ Vies de saints

Jacques de Voragine est un dominicain. A 30 ans, il est prof de théologie. Normalement en 15 ans, on devient professeur de ce niveau. Vers 60 ans, il est archevêque de Gênes. Il écrit la vie de saints célèbres. Les saints célèbres sont placés selon le calendrier chrétien. Fin novembre, début décembre. La légende dorée continue avec saint Nicolas le 6 décembre.

Chaque saint a sa vie en quelques pages. La “légende dorée” est progressivement traduite en plusieurs langues. Mais, Voragine est basique pour écrire la vie des saints. Tout le monde pourtant le lit. En Italie au XIVe - XVe avec la Renaissance, la critique permet de s’apercevoir que c’est puéril. Ce sont des histoires pour enfant.

Avec la renaissance, il y a le protestantisme. On critique les légendes catholiques. Pendant le moyen âge, les [légendiers ?] sont appréciés. Il y a les vies de saints du haut moyen âge et ceux postérieurs.

Pour celles médiévales, les vies sont imaginées. On tente d’expliquer la raison de la présence de Saint Jacques à Compostelle. Saint Jacques le Majeur n’a rien à faire en Espagne. La vie de Saint permet d’édifier le lecteur. C’est une histoire pieuse racontée pour qu’elle soit reprise et imitée. L’écrivain hagiographe n’a pas à dire la vérité. Il doit juste raconter une vie pieuse.

La vie sainte est stéréotypée. Elle ne sert qu’à éduquer le lecteur. Le saint est regroupé avec d’autres chrétiens. Les saints donnent des cours et comme par hasard ils sont torturés. Heureusement, il est rapidement enterré, au hasard, là où se trouvent les reliques.

Dijon est à l’époque une ville minuscule. L’empereur a autre chose à faire que d’aller dans une ville mineure. Les historiens ont beaucoup condamné ces vies de saints. Mais, on peut les utiliser pour l’histoire, dans une juste mesure.

Les chrétiens de Lyon en 877 écrivent des lettres courtes. Ces textes sont “superbes” selon certains. Récit d’une jeune fille que ses parents veulent marier. Au moment de la cérémonie, la personne refuse de réaliser le mariage. Les hagiographies permettent de mieux connaître un mariage carolingien. Les vies de Saint Denis servent à découvrir le Paris du haut moyen âge.

Vita prima puis secunda

Il y a deux formes d’écriture : la ‘vita prima’ puis ‘secunda’.
  ‘vita prima’ : la première est une vie écrite par un témoin, une personne bien informée sur le saint. Radegonde † 587. Clotaire Ier conquiert la [Turinge ?]. En quittant son mari, elle fonde un monastère Sainte Croix de Poitiers. Quand Radegonde, Fortunat écrit une vie de Radegonde, en latin. Fortunat est l’évêque de Poitiers.
  ‘vita secunda’ : Les sœurs du monastère fondé par Radegonde, préfèrent écrire leur version de sa vie. Des éléments de la vie du saint sont corrigés pour être versifiés. Il y a la vie de saint Denis. Il serait venu tout seul à Paris, si jamais il a bien existé. Et il est martyrisé selon les souhaits de l’hagiographe.

Saint François d’Assise (XIIIe s.) est canonisé rapidement. Après sa mort, une ‘vita prima’ est écrite. Un franciscain reprend les textes du procès de canonisation. Ce sont les textes officiels utilisés pour écrire la vie de saint François. Il reçoit les stigmates. Comme par hasard, ce saint travaille pour gagner sa vie. Il serait d’une dureté sauvage quand on ne travaille pas. Le Franciscain devrait continuer de ne pas savoir lire et écrire.

Puis dans sa ‘vita secunda’, sa vie devient sans relief. Il n’est alors qu’obéissance et piété. La première vie de Saint François est mise de côté.

C/ Les canonisations

Les institutions déclarent une personne sainte selon la ‘vox populi’. ‘Vox populi, vox dei’, la voix du peuple, la voix de dieu. Même des animaux sont canonisés. 1059 - 1215, réforme grégorienne (dates conventionnelles). 1215, dernier concile de Latran.

On demande au pape de confirmer la sainteté de la canonisation de la personne. Le pape est un simple renforcement. En 1215, l’intervention du Pape est nécessaire pour nommer un saint.

La canonisation est un procès. La candidature est présentée par un évêque. Les franciscains demandent certaines canonisations. La canonisation de Saint Louis est accompagnée de la demande de plusieurs évêques. La vie de saint sert à “justifier” la canonisation.

Le pape envoie quelques commissaires, pris en dehors de la région concernée. Pour saint Louis, on enquête en Sicile (son frère est roi de Sicile). Des témoignages sont réunis. Ils sont distribués aux cardinaux. Un cardinal étudie une partie de la vie du saint. Ils se réunissent pour arriver à un accord. Il y a aussi “l’avocat du diable“ qui présente les erreurs commises par la personne.

Le consistoire est la réunion des cardinaux près du Pape. Le conclave réunit les cardinaux pour l’élection du Pape. La canonisation de saint Louis est rapide. Mais d’autre personnes ne deviennent saints que bien après leur vie. Certaines ont le malheur d’être une femme. Horreur ! Une femme mariée qui a connu l’amour, horreur ! Elle a même osé avoir des visions. Le Pape doit céder face aux souhaits de puissants.

III/ Les hérésies

« Hérésis » en grec veut dire choix. Pour être hérétique, choix d’un dogme différent d’autre dogmes.

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