Ulysses Saloff-Coste

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Une ville : de la sidérurgie au centre thermal

vendredi 7 avril 2006, par Ulysses Saloff-Coste


AMN = Amné.ville-les-ther.mes

Dans une ville, on peut y vivre ou la visiter. La vie peut être temporaire ou maintenue. On peut l’observer d’un point de vue diachronique ou synchronique. Amnéville est un cas atypique de réécriture de l’espace. Cet exemple est plus significatif que Paris.

C’est un exemple d’ancien territoire urbain en disparition. L’histoire de la ville évolue. Peut-on parler de ville durable ? Le patrimoine traverse le temps. Quel est le devenir du territoire à renouveler ?

AMN a choisi le tourisme. Il y a la question des friches industrielles. Les pouvoirs publics, par la reconquête des friches industrielles, voient une réponse aux mutations logistiques. Les territoires industriels sont souvent à la périphérie. Comment reconquérir le territoire ? Qu’est ce qu’est la patrimonialisation ?

Il est nécessaire de transformer la ville sur elle-même. C’est la condition de renouvellement. Comment trouver des éléments de continuité dans la rupture ? La ville est un projet de reconstruction continu. Comment la ville se refonde dans son existant ? Comment faire pour que la ville soit encore attractive ?

Nous pouvons utiliser d’autres échelles. D’autres lieux ont accueilli de l’industrie lourde comme la Ruhr.

L’espace est réécrit par le tourisme et les loisirs. Passe-t-on ses vacances en Lorraine ? Mais, il y a le thermalisme. Les clientèles sont régionales. La cure thermale dure 21 jours. L’eau soigne. Ce n’est pas comme la thalassothérapie. Les navettes sont contraignantes. La fatigue s’accumule. Les personnes préfèrent rester sur place pendant leur cure. Autour du pole thermal, il y a un golfe, zoo, aquarium, cinéma en trois dimensions, parcours, casino, etc.

La Lorraine n’appartient pas aux espaces spécialisés. Il y a des potentialités. Il y a selon els régions, du tourisme vert, blanc. Nous avons des zones émettrices proches. C’est une ancienne zone de combat.

Le tourisme a évolué. Des personnes peuvent avoir 5 semaines de congés payés par an. Aux Etats-Unis, c’est plutôt 2 semaines par an. Jusqu’aux années 1980, pour simplifier, on part en août. Cela a des effets. Le temps libre est consommé autrement. Tout le monde voulait aller au même endroit, au même moment pour résumer. Par la suite, on part fréquemment mais pas au même moment. Mais les départs réguliers entraînent aussi un coût (essence, le billet de train ou d’avion).

A partir de 1985, le court séjour se confirme. Mais depuis les 35 h, il y a une sorte de “birésidence” qui est caractérisée par l’usage du téléphone portable et de l’ordinateur. Ces outils facilitent les déplacements. Le commerce s’adapte à cette manière de prendre ses congés. Des machines à coudre sont vendues. Pourtant, les 35 heures n’avantage pas tant que ça le tourisme et les loisirs. Les personnes peuvent choisir de ne rester qu’un week-end.

Quel est le rôle des loisirs dans les friches ? En Lorraine, AMN apporte des solutions. Depuis la fin des années 1990, la question du renouvellement urbain est une problématique. Le Comité Interministériel de la Ville. En 1999, il y a50 grands projets de villes. 40 opérations de renouvellement urbain. La ville se repense autrement.

Le renouvellement urbain désigne les interventions dans des quartiers en crise. Souvent, il s’agit d’une portion de ville. La physionomie des quartiers est à modifier. Il n’y a pas d’urbanisme sans habitants. On ne peut dissocier l’urbanisme du social.

Le risque peut-il être pris ? On recontextualise. Le projet est audacieux par rapport au contexte économique. Il y a le problème de la compatibilité des activités.

  Convertir les espaces. Dans les friches industrielles, les structures sont démontées. Les sols sont à dépolluer. On terrasse et nivelle. Le sous-sol risque de s’effondrer. Les végétaux sont replantés pour modifier le paysage industriel. Il y a aussi le patrimoine à prendre en compte. Quels sont les marqueurs de l’économie sur l’espace ?
  Reconvertir les activités. Pour faire simple, on peut proposer des avantages fiscaux. Mais, une fois les avantages fiscaux passés, l’entreprise peut préférer se délocaliser. Toyota s’installe dans le Nord Pas de Calais, puis change de lieu. Quand la région repart, il faut que la région reparte avec progressivement moins d’aide, mais le retour à la case départ peut avoir lieu.
  Requalifier les populations actives. A AMN, on passe de la sidérurgie au tourisme/loisirs. La reformation permet de sortir progressivement de la crise. Mais, les nouvelles générations ne doivent pas partir, afin que la population active présente une pyramide des âges équilibrée.

Le maire d’AMN n’attend pas toujours les autorisations. Des procès sont en cours. Moins de 10 mille personnes habitent à AMN. Il y a équidistance entre Metz - AMN - Thionville. La France est une puissance industrielle avec la Lorraine. Les tentatives d’industrialisation ne fonctionnent pas. Mais, les mines de charbon ne sont pas toutes fermées.

C’est plutôt un problème d’adaptation. Des maires ont choisi des solutions inattendues. Le maire a une formation de médecin. Il connaît l’existence des sources thermales et de leur vertus thérapeutiques.

En 1982, la loi de décentralisation facilite le développement local. C’est une manière de faciliter le changement d’image du lieu. Comment trouver les financements pour les infrastructures ? Il y a le budget communal. Le zoo n’est pas rentable. Mais, le casino peut compenser les déficits.

A 20 minutes de voiture d’AMN, il y a 800 mille h. Dans un rayon de 200 km, il y en a 20 millions.

Quelles sont les caractéristiques du lieu ? Il y le fond de la vallée et au-dessus, la forêt. La source passe sous le bois. Les études sont de faisabilité sont imprécises. La piscine est un exemple d’aménagement dans le bois. Nous trouvons la piscine olympique et la patinoire. C’est inauguré en 1974. Il y a tout de même 10 mille mètres carré pour une ville de 10 mille hab.

En 1981, la source thermale est reconnue officiellement. Mais, les investisseurs ne sont pas encore là. Les querelles politiques s’intensifient. En 1984, le conseil de la mairie investit par le biais du budget communal.

Le maire devient député. Le casino peut être aménagé. Il y avait alors 16 casinos. La station thermale est inaugurée en 1986. Elle se place au 8e rang national. 14/600 mille curistes entre AMN et l’ensemble de la France.

Une salle de concert est construite ; 12 mille places assises. Des vedettes sont invitées, etc.

En 1995, Thermapolis ouvre. Centre IMAX. Villa Pompéi en 2003. C’est l’équivalent luxueux de Thermapolis. L’équipement est recherché, mais le succès n’est pas le même entre les deux.

A qui s’adresse-t-on ? Diversifier les équipements. En décembre 2005, un tunnel nival est construit. Le refroidissement à l’azote permet de conserver la neige. Est-ce que le développement durable est pris en compte ? Depuis 1992 et les jeux d’Albertville, le cahier des charges doit prendre en compte les problèmes environnementaux. Les pistes de certains épreuves déforment le paysage. Quelles sont les conséquence du refroidissement artificiel ? Des sociétés privées investissent par la suite. Avec de l’obstination, les projets se développent.

La partie touristique d’AMN est en quelque sorte l’ « acropole », la « ville d’en haut ». L’entraînement au golfe a lieu sur un crassier (un tas de scories d’une usine métallurgique). Il est difficile de mêler les clientèles. La plantation de roses prend fin. On ne peut pas tout développer.

L’acropole est ici le therme. L’eau est captée à sa source. Ce n’est pas comme pour les bouteilles d’eau dite minérale. Leur composition est stable et elles présentent une pureté bactériologique.

Les propriétés thérapeutiques de la source s’altèrent rapidement. C’est pourquoi on doit passer la cure près de la source. On parle de la source de Saint Eloi (588 - 660). C’est le patron des orfèvres et des sidérurgistes. C’est la marque de la sidérurgie. Le sommet du crassier peut être muséifié. On a ainsi une approche diachronique. Le passé est reconverti et présenté. AMN a préféré créer une rupture avec l’histoire du lieu.

L’attractivité est-elle retrouvée ? Il y a une lecture bipolaire. En haut, l’acropole - ‘ville du haut’ est touristique. La ‘ville du bas’ est historique. Mais, l’acropole est en autarcie. C’est une sorte de parc de loisir qui doit fidéliser sa clientèle.

Les équipements sont constamment renouvelés. On crée des évènements. Que font les gens ? Où vont-ils ? Quelles sont les clientèles visées ? On a l’impression que c’est une suite de décrets, sans anticipation. L’animation et la gestion sont les moteurs du parc. Il faut qu’il y ait des activités.

L’association du renouvellement urbain et du projet social sont difficile à associer. Certains perçoivent la Lorraine comme étant une terre difficile. La stratégie de reconquête n’est pas simple. Des magazines ont des titres comme “Où vit-on le mieux en France ?”. Le climat est concurrentiel.

Où est le caractère distinctif de la ville ? Quelle est son identité ? La monumentalité à Paris est mise en scène le long de la Seine. Comment modifier le “marketing urbain” ?

Il y a la démarche évaluative. Quels sont les visiteurs ? Qui vient ? Il y a le futur TGV Est. En juin 2006, le train commence par fonctionner. Puis, le TGV va parcourir le trajet.

A AMN, la rupture est complète. Mais, la lisibilité du tourisme existe-t-elle ? Il y a un projet territorial à rendre réel. C’est un défi audacieux. Il y a 4 millions de visiteurs par an. Le territoire doit aussi être pensé avec l’intercommunauté. Le projet doit prendre en compte les territoires au-delà de la commune concernée.

Le ‘capital image’ est modifié. Les friches industrielles ont laissé la place à d’autres infrastructures. Un nouvel avenir a été inventé. Les lieux peuvent être développés pour générer une dynamique urbaine, puis régionale.

La compréhension du patrimoine est permise pas l’éducation des populations. L’industrie lourde a formé des cités ouvrières qui étaient liées aux entreprises. On peut avoir honte du présent quand l’activité a pris fin. Mais, le patrimoine peut aussi être l’histoire du lieu de vie. L’handicap est transformé en atout.

Conserver les marqueurs du passé. Mais, la culture doit exister, sans passer par une protection totale du passé. On peut créer un centre de la sidérurgie. Parfois, les bâtiments industriels peuvent présenter une architecture caractéristique de l’époque. La Gare d’Orsay est transformée en musée. Le haut fourneau peut être couché. Le terreain a perdu de la valeur avec la désindustrialisation. Les habitants du Luxembourg profitent de la différence de prix foncier.

Paris a des images figées au cours du temps. Il y a eu l’architecture haussmannienne. Le monde bouge de plus en plus : TGV, avion. Bruxelles est pour le moment à 1h25 de Paris. Londres, 2h30. Les réseaux “rapprochent” les lieux.

Comment capter la nouvelle génération ? Comment renouveler l’image d’une capitale ?

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