Ulysses Saloff-Coste

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Edit de Pîtres

lundi 24 avril 2006, par Ulysses Saloff-Coste


Charles fait construire à Pitres (Eure) un palais. Le plaid s’y réunit. Les comtes et évêques. Les vassaux ne peuvent pas refuser. Le royaume est la France occidentale. A l’origine il y a 37 chapitres. L’édit de Pitres concerne surtout la monnaie.

Le denier d’argent est la monnaie d’argent. Le denier est la principale monnaie. Au VIIe s, les Francs ont un denier d’argent. Charles officialise le denier. Le denier reste la principale pièce, avec le demi denier et le quart de denier. Sous Saint Louis, l’écu d’or apparaît. Il n’y a plus d’or sous les carolingiens. Sous les mérovingiens, l’or est utilisé par les grands. Frapper les monnaies est un droit régalien. Présentation article par article.

I/ La monnaie carolingienne

Définition du denier. Art. 11. Sur le droit, il y a un monogramme. C’est le monogramme carolin. Ce sont les lettres KROS. Les consonnes des lettres sont en croix. Gratia Dei Rex, roi par la grâce de dieu. Il y a le nom de la cité émettrice. La masse de la monnaie est 1,80 g. Les monnaies n’ont de valeur que par le métal précieux contenu dedans.

II/ L’organisation monétaire royale

Art.8. Charles parle d’une monnaie uniquement composée d’argent. Elle pèse 1,80 g. Dans l’article, Charles le Chauve présente sa nouvelle monnaie et demande aux officiers publics de recenser. Des réformes monétaires ont eu lieu sous Pépin le Bref et Charlemagne. Il est dans la continuité. La Saint Martin est le 11 novembre. La période de change est de 5 mois contre 3 ans. Les ateliers frappent au nom du roi.

La gestion de l’atelier est confiée aux comtes. Il n’y a pas de seigneurs banaux à l’époque carolingienne. Le comte peut appliquer les conditions avec les gestionnaires publics. Pour la question des immunités, les officiers publics n’ont pas d’autorité. Les officiers circulent dans les villes pour s’informer sur les changements des monnaies. La monnaie est présentée dans les lieux par le cri. Le décri est l’annonce de la fin de l’utilisation de l’ancienne monnaie. Pour comparer, le Franc est décrié aussi.

Les monnayeurs font serment pour exercer leur métier. Les officiers publics servent de police locale. Le parjure est la violation d’une parole donnée. C’est alors un acte condamné. Le condamné subit la pénitence publique. Il ne peut plus exercer sa fonction sociale. Le droit canon. Le condamné n’a plus d’existence sociale. L’ancienne monnaie est confisquée. Son propriétaire ne peut alors l’échanger.

Art. 12 présente l’organisation monétaire. La fabrication est répartie entre plus ateliers. Plus il y a d’ateliers, plus le pouvoir royal est limité. Les deniers sont fabriqués dans 9 centres en dehors du palais de Charles le Chauve. Quentovic est un grand port de commerce. Paris n’est un évêché qu’au XVIe s. A Melle, il y a de nombreuses mines d’argent (80km de Poitiers). Narbonne est sur l’estuaire de l’Aude. C’est un important carrefour pour le commerce de l’Orient.

Les ateliers travaillent à la demande. Qui est choisi comme monétaire ? On choisit l’orfèvre du coin. C’est lui qui peut ciseler. Elijius est orfèvre dans le Limousin. Il devient le monétaire de Dagobert. Des groupes tentent de battre monnaie, car c’est lucratif. 1500 deniers. Le premier dimanche de Carême.

III/ La lutte contre le faux monnayage

Art. 13. Les réformes affrontent les faux monnayages. Les monnaies contiennent une partie d’argent et d’or. 12 deniers = 1 sou. Equivalences. Les fausses monnaies sont les monnaies de « mauvais aloi ». Ce sont les pièces qui ne contiennent pas les bonnes proportions de métal. Les faux monnayeurs ont leur main droite coupée. Ils peuvent subir la pénitence publique.

Art. 15. Juillet 864. Beaucoup de personnes se méfient des nouvelles monnaies. On commence par dire non. Pour les hommes libres, l’amende est de 60 sous. La badine n’abîme pas au lieu des coups de bâton...

Art. 19. La liste des marchés est recensée. C’est une manière de localiser les marchés. Cette mesure permet de trouver les fausses monnaies. Le muid et setier sont les mesures de capacité. Charles le Chauve demande la juste mesure. C’est le domaine royal. Charles le Chauve ne possède pas Aix plus de 6 mois.

Professeur

L’Edit est un acte mérovingien. Quand on parle d’Edit de Pitres, c’est un simple capitulaire, décidé dans un plaid avec les Grands et les vassaux. On est en 864. C’est la période de renforcement du pouvoir de Charles le Chauve. Louis le Germanique en 864 tente de contrôler une partie du territoire de Charles le Chauve.

I/ La réforme monétaire

A/ Les monnaies

Les monnaies romaines sont en or, argent et bronze. Au VIe s, les monnaies d’argent apparaissent. C’est une copie des monnaies anglaises et des Frisons (pour simplifier les Hollandais). Ces monnaies pèsent un 1 g. Il y a un dessin géométrique. Ces monnaies servent pour le commerce avec les Anglais et les Frisons.

Il y a deux ports : Quentovic et Dorestad à l’embouchure du Rhin. On achète aux Frisons du plomb, de l’étain. Les Francs vendent du sel, des armes. On peut utiliser la monnaie si on peut déterminer la quantité de métal. Au goût, on sent les rapports entre les métaux. Il est possible d’obtenir de l’or à 80%. L’or et l’argent sont ‘mous’. Dans les années 660 - 670, on passe de l’étalon monétaire. Entre 1250 - 1266, les monnaies d’or reviennent.

B/ La réforme de Charles le Chauve

Le roi décrie l’ancienne monnaie. C’est le §10. La Saint Martin d’été est le 4 juillet. A partir du 11 novembre, décision qu’une monnaie n’est plus valable, après la messe. Saint Martin est un saint essentiel du royaume franc avec Saint Denis. Personne n’a le droit de ne pas aller à la messe pour Saint Martin d’hiver le 11 novembre.

§11. Monogramme, nom de la cité et nom de l’atelier. Il n’y a pas le poids de la monnaie. La livre, 402 g. On en frappe 240 dans une livre.

402/240 = 1,7 g pour une monnaie

La division parfaite des pièces est difficile. Les deniers seront proches de la masse. Les 240 carrés sont transformés en 240 pièces. Le travail reste approximatif. La proportion d’argent atteint 80% de métal.

Il y a 1200 ateliers monétaires. Certains ateliers sont connus pour une monnaie. L’atelier peut être inconnu. Les ateliers sont dans les villes, monastères. Pépin III tente de contrôler la fabrication de monnaie.

L’ « aloi » est la teneur en or ou argent d’une monnaie. 24 carats pour les carolingiens. 18 carats pour l’or courant en 2000, sauf commande particulière. Les lieux d’émission sont au Nord, sauf Narbonne. Les produits du Nord passent par Bordeaux et aboutissent à Narbonne pour accéder à la méditerranée. Ici, le palais est celui de Compiègne.

II/ Le monétaire et son atelier

Il est le responsable de son atelier. Il est aidé par les personnes qui fondent la monnaie. L’argent est purifié. Les lingots sont mis en feuille. Les bandes sont découpées. Pour frapper une monnaie, il faut un marteau, de l’argent et des coins. Les coins supérieurs et inférieurs mettent en forme la monnaie. Les coins s’usent. L’origine des monnaies est déterminable par la forme des monnaies, formée par le coin.

Le monétaire garde 4,5% de la monnaie fabriquée. Charles le Chauve fait fabriquer de la monnaie. Un ecclésiastique peut émettre ses monnaies. La seule condition est que la monnaie soit au nom du roi et qu’elle suive les règles du roi.

§13. Les particuliers, l’Eglise peuvent faire fabriquer des monnaies dans les conditions énoncées.

Le monétaire rencontre le chambrier qui lui distribue une certaine masse de métal. Le groupe déclare que le métal est bien. Il y a 1200 deniers à frapper en 5 mois. Mais, en même temps, les gens qui ont des deniers les apportent et ces deniers sont transformés.

// Ajout du 24 avril

Prosopographie. Etude d’une couche sociale. Qui se marie avec qui.

Contrôle des monnaies. Vérifier que les deniers du roi ne sont pas refusées. Les personnes vérifient l’authenticité de la monnaie. Si les mauvais deniers circulent, malgré la loi, alors les gens du coin peuvent dénoncer les transactions.

Le monétaire peut changer le poids de référence. Il pourrait garder l’argent supplémentaire ou d’un autre métal.

§16, le faux monnayeur a la chance de perdre la main droite.

La personne arrêtée peut ne pas connaître l’origine de la monnaie. La pièce est rare. Chacun peut donner l’origine de la pièce, liée à une région donnée. La fausse monnaie contient moins d’argent. La fausse monnaie a presque pas d’argent. Les monnaies carolingiennes peuvent être facilement copiées.

Il y a le monétaire qui peut mal fabriquer les pièces. Le crime de faux monnayage est puni pour servir d’exemple. Sous les capétiens, le faux monnayeur est bouilli.

§9. « sera puni selon la loi civile ». La collection des capitulaires de Charles le Chauve. Ansegise, proche de Charlemagne est abbé de plusieurs monastères. Quand il va au plaid, il va à l’ost. Il écrit les décisions prises pendant le plaid. Les exemplaires sont recopiés. Il y a eu à peu près 50 capitulaires. 30 sont transmis.

3/ Le commerce

Il y a des foires et des marchés. Les foires de Champagne commencent en 1100. Ce sont les foires de Lendit pour l’époque carolingienne. On y vend du miel, vin, tissu. Les Anglais apportent du tissu contre le vin et le miel. Saint Denis est proche de la Seine. Les marchandises sont déposées depuis le méandre au nord de Paris.

Charles le Chauve voit dans les marchés, un lieu d’échange de fausses monnaies. Au moyen âge pour pouvoir vendre au marché, on paie un tonlieu(x). Des marchés clandestins peuvent se développer. Les gens n’y paient pas les tonlieux. Pour le roi, c’est du vol. Le roi reçoit la liste des marchés. Le marché peut ne plus dépendre du village. C’est une manière de ne pas payer. Surveiller la circulation des fausses monnaies.

L’économie se développe au fur et à mesure que les marchés sont plus nombreux. Les comtes peuvent être accusés de ne pas récolter les tonlieux. Les officiers publiques, tous nos fidèles. « Ils acceptent la mesure de note palais selon leur coutume ». Il veut des mesures justes. Au Moyen Age, les mesures diffèrent. En changeant les étalons, il est possible de faire varier les mesures. La balance est étalonnée par la suite [Breteuil ?].

Unifier les mesures dans l’ensemble du palais. Mais, ça ne peut pas être appliqué. Le premier Empire unifie les mesures. Les mesures locales ne sont alors plus valables. Les lois napoléoniennes. L’application n’est pas réaliste. Les langues locales disparaissent pendant la troisième république. Le patois local est la langue de référence dans une région.

Le monopole monétaire accroît la puissance du roi.

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