Ulysses Saloff-Coste

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La seconde confédération athénienne

vendredi 28 avril 2006, par Ulysses Saloff-Coste


Textes :

  1. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XV, 28, 2-4. C’est un historien grec. Il rédigé l’histoire de peuples en 40 livres. Il relate ici les éléments qui entraînent la seconde confédération grecque. Le récit de Diodore permet de mieux connaître le fonctionnement de Diodore.
  2. Charte de la seconde confédération athénienne (décret d’Aristotélès, 377 av). J.-M. Bertrand, Inscriptions historiques grecques, Paris, 1992, n°40.

Pour la charte, sont énoncés : les droits des alliés, l’alliance de défense, les peines encourues et enfin les différentes cités grecques qui font partie de l’alliance.

Sparte étend son hégémonie sur la Grèce. Les dirigeants de la démocratie se liguent pour former une nouvelle confédération sur le modèle de la ligue de Délos. Comment la seconde confédération athénienne permet-elle de réunir les cités grecques derrière Athènes ?

I/ Naissance de la seconde confédération athénienne

A/ Motivations

L’alliance entre Athènes et Thèbes permet d’affronter Spartes. Les partisans de Sparte rompent avec Sparte. La confédération est une union de plusieurs Etats. Le but de l’alliance est de former une défense. C’est la « summachia ». Elle cherche à contraindre les Spartiates à laisser les Grecs vivre en paix. t2, 7. Les Athéniens expriment leur attachement à l’autonomie des cités. Athènes en cherchant à contrôler la mer Egée, cherche à s’allier avec les cités grecques contre la domination spartiate.

B/ Acteurs de l’Alliance et leurs positions stratégiques

Chios, Byzance et Mytilène. Mais, il y a plus de 50 cités, comme Rhodes, Erétrie, Andros, etc. Les adhésions à l’alliance se situent soit dans la zone de ravitaillement à Athènes, soit c’est dans les régions face à Sparte. Ce sont les cités dans le Nord-Ouest du Péloponnèse. L’alliance est aussi appelée seconde confédération maritime. Elle permet de réinstaller l’hégémonie d’Athènes, du temps de la ligue de Délos.

C/ Réaction de Sparte

Face à la confédération avec 50 cités grecques derrière Sparte, les cités concluent la paix. « [Les Lacédémoniens s’efforçaient de lutter en envoyant des promesses] ». Sparte cherche à conclure la paix. L’accord obtenu est la reconnaissance du partage de l’hégémonie entre Athènes et Sparte. Mais, l’accord apporte des privilèges qui rendent particulier l’alliance

II/ Les dispositions favorables aux alliés

A/ L’organisation du conseil

Le « synedrion » est le nouveau conseil. Il siège à Athènes, mais les Athéniens ne peuvent pas y participer. Questions de politique étrangère. Il permet de prendre des décisions à la majorité des voix. Les cités disposent d’un vote. La confédération agit selon la décision du « synedrion ».

Il y a un vote du « synedrion » et de l’ « ecclésia » d’Athènes. Mais, les Athéniens peuvent exercer des pressions. La majorité peut être assurée. Le président du conseil est désigné par tirage au sort. Les « synèdres » reçoivent les propositions de la « boulê », conseil d’Athènes qui travaille sur les décrets. Si le décret est adopté, c’est un « probouleuma ». La procédure est recrée. Le conseil est convoqué par les prytanes. Ils sont pendant un mois à la « boulê ».

Les alliés versent des contributions, des « syntaxeis ». C’est un financement irrégulier qui permet l’emploi de troupes. Elles sont versées aux stratèges, pas à Athènes. Il n’y a pas plus de caisse générale. Les Athéniens apportent leur propre contribution ou « eisphora ».

B/ Le respect de l’autonomie et la liberté

« qu’ils puissent le faire en conservant sa liberté ». la charte confirme que les cités peuvent conserver les institutions politiques de leur choix. Athènes s’engage à restituer les propriétés. Référence au système de « clérouquies ».Il consiste à enlever des territoires des cités alliées pour les redistribuer. Pendant le conflit de la ligue de Délos, il y a des stèles qui montrent un politique de solidarité. Les membres de la confédération se doivent assistance. Les querelles du passé sont mises de côté pour affronter les Spartiates

C/ Les mesures d’inviolabilité de la charte

La personne serait privée de ses droits politiques. Elle pourrait être bannie de tous les territoires. Elle pourrait être condamnée à mort, sans recevoir de sépulture.

// Conclusion // Tout est organisé pour oublier la ligue de Délos. La seconde confédération s’inscrit dans le respect des alliés. Ce n’est plus un système centralisé, mais une alliance où les cités peuvent apporter leur aide. La charte est un élément de persuasion.

Mais, les stratèges athéniens abusent de la charte. L’alliance n’a plus de raison d’être. Les engagements ne sont pas tenus. La guerre des alliés a lieu entre 367 et 365. Ils n’ont pas pu garder une alliance durable.

Bibliographie
  La civilisation grecque, François Chanaux
  Le monde grec et l’Orient

Professeur

Nuancer la 2ème partie. Il vaut mieux commencer par les closes de l’alliance. Puis, il y a le fonctionnement politique. Il y a aussi un problème de construction. Quand on parle de la question de l’autonomie politique. Il y avait deux documents. Il s’agit d’une inscription. L’épigraphie est l’étude des inscriptions. Elle concerne des textes qui émanent de la cité. Dans l’inscription, il y a des noms qui débordent. Les cités sont ajoutées.

L’autre problème de l’inscription est la politique de réconciliation. Certaines cités sont en conflit, puis reviennent à leur paix. Des textes peuvent disparaître. En histoire romaine, il y a la « damnatio memoriae ». La damnation de la mémoire consiste à effacer les inscriptions. Concrètement, les portraits de la personne sont désignés comme étant le portrait d’une autre personne. La titulature impériale est un titre à rallonge. Quand on arrive au « cognomen » de l’empereur, on le martèle. Les autres ne peuvent être effacés. Il y a aussi l’image d’un art grec qui est sculpté dans du marbre ou du bronze. Dans les monuments qui fêtent les victoires, le bois est utilisé. C’est pour des raisons diplomatiques.

Pour ce qui concerne, la charte de la confédération concerne l’autonomie politique. De 478-431, Athènes intervient dans les affaires internes de la cité. Mais, le principe de l’ « autonomia » est que chaque cité peut choisir ses décrets.
  Il y a alors ingérence avec les décrets athéniens
  Le phoros est une taxe vitale. Athènes ne peut pas financer l’ensemble de la flotte. Le « phoros » peut s’alourdir. On passe du « phoros » au « suntaxein » (contribution ; euphémisme). L’argent n’est pas utilisé par Athènes.
  La question des « clérouquies ». Le traité interdit à Athènes d’installer les clérouquies.

La dernière close est paradoxale. La domination du roi perse n’est pas remise en cause. Libérer les cités athéniennes. Athènes a conscience qu’elle ne peut affronter l’autonomie du roi en Asie mineure. Il y a un mouvement de va et vient depuis la guerre du Péloponèse. Les cités d’Asie mineure continuent à être soumises aux taxes.

L’ « eisphora » est liée à l’effort de guerre. Elle est réservée aux classes les plus riches. La classe moyenne n’a pas à payer l’ « eisphoria ».

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