Ulysses Saloff-Coste

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La vie rurale au temps de charlemagne

lundi 5 juin 2006, par petitemado


Attention : cet article est publié avec l’autorisation de son auteur.

Introduction :

Villiers le sec, nommé Villarem dans les textes du IXème , se situe à 24 km au Nord de Paris, au carrefour de 2 voies antiques ; Le site est découvert en 1975, mais les fouille s’effectuerons entre 1981 et 1983. Elle est la référence pour les archéologues du haut moyen age. La partie de la ville carolingienne est matérialisée par 117 structures d’habitats (maisons, cabanes, annexes...) formant 3 manses occupée du VIIIème au Xéme, 1 petite place et 1 cimetière dont 53 sépultures ont été étudiées.

I. Le village dans son ensemble

A Villiers -le -Sec, trois groupements de constructions correspondant à des manses étaient implantés autour du cimetière de la villa et de la petite place. L’organisation spatiale de la villa carolingienne préfigurait bien celle d’un village : une église, un cimetière, des maisons seigneuriales et paysannes. L’habitat présentait déjà une certaine ordonnance, mais les maisons et exploitations agricoles n’étaient pas encore accolées aux églises, comme elles le seront plus tard (X -XIe siècles), et formeront ainsi des agglomérations villageoises contractées. En effet, les bâtiments d’exploitations annexes (ateliers, fours et équipements divers) étaient implantés sur des parcelles ou des terrains très inégaux. Ainsi, répartis sur une surface de 2 hectares, 164 vestiges d’habitations ont été étudiés : 4 grandes maisons (seigneuriales ?) sur un plan ovale de 10 sur 4 m, 11 « fonds de cabanes » de dimensions variables équipées d’un foyer central, 21 structures excavées, 4 grands puits comportant des rampes et des paliers d’accès, 84 silos à grains, et les fosses. La villa carolingienne était donc formée par son centre du cimetière et du marché, autour duquel se trouvaient les manses avec les habitants vivaient et travaillaient.

A. Le cimetière et la place du marché

Le cimetière, qui fut détruit à plusieurs reprises, était limité à l’est par le chemin de Paris à Amiens, au nord et à l’ouest par des unités d’exploitation agricoles (manses). Au sud, il jouxtait une petite place empierrée d’origine antique, correspondant probablement à l’emplacement de l’un de ces petits marchés locaux temporaires, nombreux à l’époque carolingienne. (la « place du marché » près du cimetière). Ainsi, implanté au centre de l’agglomération, le cimetière du Haut Moyen Age, fouillé partiellement, a livré 86 sépultures. Mais indépendamment du cimetière, on a retrouvé 7 sépultures isolées, dans un rayon de 100 à 300 mètres autour de la nécropole. Ces fosses, dépourvues d’encagements en pierres, jouxtaient les habitations ; Elles font preuve d’une pratique culturelle ou religieuse importante, de part les raisons de cet isolement (individus non baptisés...). Ce secteur de la villa du Haut Moyen Age (carrefour de routes importantes, cimetière, place du marché..) est certainement à l’origine du nom de lieu-dit « la Place de la Ville ».

B. Les manses

Des groupes de constructions, délimités par des fossés, correspondaient très probablement à des manses. Les bâtiments composant ces unités étaient du même type et présentaient une organisation assez semblable : une grande maison entourée d’annexes (cabanes, ateliers...), le tout évoque donc bien le plan d’une petite exploitation agricole. Les grandes maisons constituaient l’élément principal de chaque ensemble ; elles pouvaient être de simples maisons d’habitation abritant une ou plusieurs familles, soit des maisons « mixtes » avec une partie « foyer » et une partie « étable » réservée aux bêtes.

Manse du secteur 1 : Orientée Nord-Sud, la maison avait une longueur totale de 12.50m et une largeur de 5m env. Un foyer était creusé avec des pierres au centre de la partie nord. Le coté de la maison exposé à l’est était vraisemblablement prolongé par un apprenti (7.50 sur 2m). Plusieurs silos, comblés avec des détritus domestiques jouxtaient la maison. Les annexes de ce bâtiment principal n’ont pas été étudiées, mais elles étaient probablement situées à l’ouest de celui-ci. Et d’après les fouilles effectuées, une activité métallurgique y avait lieu.

Manse du secteur 2 : Situé à l’ouest du cimetière et de la petite place qui le jouxtait, les alignements de poteaux indiquent l’existence de 2 grands bâtiments implantés perpendiculairement. La maison (ou grande annexe) orientée est-ouest avait une taille minimale de 10 sur 5m, la seconde orientée nord-sud a été coupée lors de la construction de la route joignant Villiers -le -Sec à Attainville, mais avait à peu près la même taille. Plusieurs annexes ont été mises en évidences, comme par exemple une petite cabane construite en torchis (3.80 sur 2.10m) et un grand foyer excavé, bordé sur son coté ouest par une ligne courbe de trous de piquets espacés régulièrement (un abri contre les vents dominants ?). Ces annexes excavées ont fourni un abondant mobilier et l’on a même retrouvé un denier de Charles le Chauve, émis entre 864 et 875 par le monastère de Saint-Denis.

Manse du secteur 3 : C’est l’unité la plus complète et la mieux conservée ; on y trouve une grande maison (12.50 sur 6m) Sur le coté est de la bâtisse, une avancée était matérialisée par 4 trous de poteaux ; d’une taille de 2,50 sur 3m, cela correspondait vraisemblablement à un porche ou un auvent. Les annexes étaient réparties autour de la maison, principalement à l’est ; A 8m au nord-est , 6 avant-trous de poteaux larges et profonds indiquent l’existence d’un bâtiment assez haut et solide(6.5 sur 6m) qui laisse penser qu’il pouvait s’agir d’un grenier. A 7m au sud-est de la maison, une cabane était construite sur excavation (4 sur 1.90m), 2 poteaux médiaux au centre des 2 petits cotés, soutenaient une poutre de faîtage, un autre trou de poteau pourrait indiquer une agrandissement de la cabane. Mais l’absence de mobilier ne permet pas de déterminer la fonction de cette bâtisse. Deux espaces (est et ouest de la grande maison) étaient réservées aux silos à grains (16 au total) et une série de fosses plus ou moins profondes , jouxtaient l’angle sud-ouest de la maison ;; Elles avaient pour fonctions d’y placer les détritus domestiques, mais aussi sûrement creusées pour extraire du limon (terre argileuse) nécessaire à la fabrication des murs en torchis.

II. Constructions A. Les constructions excavée

 ? Construite sous le niveau du sol, en creusant

1. La cabane

 ? Document 4 Grande fosse ovale ou rectangulaire à angles arrondis, d’une surface d’entre 6 et 10m² Des deux petits côté on trouve un trou pour les poteau porteur de la panne faîtière qui supporte la toiture posée à même le sol. L’accès se fait grâce à une petite échelle de bois (hypothèse)  ? on note qu’il n’y a pas de foyer ce qui laisse penser que ce n’était pas des lieux de séjour mais des abris destinée à usage artisanal (ex : métier à tisser)

2. Autres

• Le four ? même construction mais divisé en deux : la chambre de chauffe et le four à proprement dit • Les silos à grain ? qui servent au stockage : creusé en « bouteille » pouvant contenir 1.50 à 2.50m3 ? des grenier sur pieux construit comme leur nom l’indique sur pieux avec une plate forme couverte destinée à accueillir le fourrage, les épis ou les céréales.

B. L’habitat carolingien

Les maisons paysanne comme les maisons urbaine au temps des carolingiens sont de simples constructions en bois et terre, couverte de chaume.

Villiers le sec permet un reconstruction hypothétique de ce que pouvait être un habitat de l’époque  ? Document 3

• Des murs avec éléments porteurs : l’infrastructure des bâtiments était constituée de poteaux (25 à 40 cm de diamètre environ pour les supports centraux et de 15 à 25 cm pour les pour les latéraux) placé dans de larges avant-trou et calés par des pierres, tassé avec de la terre argileuse. L’espacement entre les poteau était d’environ 2m. • Le clayonnage : dans l’intervalle des poteaux porteurs latéraux, on plantait des pieux verticaux. D’après les empruntes conservée sur les fragments de torchis on estime leur diamètre de 6 à 8,5 cm. Ils servent à fixer le clayonnage constitue de fines branches flexibles entrelacée horizontalement, formant une armature sur laquelle on applique le torchis. • Les bois utilisé pour la construction : l’identification des charbons de bois provenant des bâtiment calcinés permet de connaître les essences utilisé pour construire certain bâtiments de Villiers le sec. Les poteaux et les pieux était en chêne et en hêtre, le clayonnage des murs était essentiellement constitué de branches de chêne, de hêtre et de noisetier, parfois d’érable, de frêne et de saule. • Le torchis : c’est une terre argileuse, diluée et mélangée à de la paille hachée ? Cette « boue » pétrie était jetée sur le clayonnage, remplissait ses interstices en le recouvrant totalement. Talochée (jetée d’une certaine manière afin que cela colle) elle recouvrait les murs interne et externe des bâtiments Les fragments de torchis retrouvés permettent de voire de très nette trace de lissage, traitement probablement réalisé à l’aide de planche ou d’outils. L’épaisseur des murs était donc d’environ 15 à 20 cm, correspondant au diamètre des poteaux latéraux porteurs. • La charpente et la couverture : Aucun vestige de ces éléments important n’a été conservé sur le site de Villiers le sec, où, de manière générale, tous les matériaux organiques non carbonisé étaient disparus. La couverture des bâtiments été probablement faite de matériaux végétaux (paille de seigle ou de blé ?). L’hypothèse de la couverture en chaume de seigle est plus probable car plus résistant que les tiges de blé.

La qualité isothérmique des murs en torchis et de la couverture en chaume permettait le chauffage de la maison par un simple foyer dont la fumée s’échappait par la toiture. Les maison étaient séparé entre étable et pièce à vivre ou se trouvait la cheminé, mais en hiver il n’était pas rare de partager l’espace avec les animaux.

• Accès et ouvertures : On n’a aucune information car il ne reste aucun bâtiment debout. Certaines constructions permettent d’émettre des hypothèses  ? double poteaux à certains endroits pour renforcer le porche  ? portes et volés en bois montés avec des gonds, fermés par des verrous, des serrures ou des cadenas (dont on a retrouvé des trace dans les débris de murs calcinés)

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