Ulysses Saloff-Coste

Accueil du site > 04. History > Licence d’Histoire > Institut Catholique de Paris L1 > La France du XVIIe siècle > La jeunesse de Louis XIII (1610-1624)

La jeunesse de Louis XIII (1610-1624)

lundi 29 novembre 2004, par Ulysses Saloff-Coste


La puissance royale est renforcée sou Henri IV, mais tout est compromis en 1610. La régente est incapable de gouverner. Il faut attendre 1624 pour que Richelieu relève la puissance de Louis XIII (1601-14 mai 1643).

A. La régence de Marie de Médicis et son entourage

  • En août 1572, Henri IV épouse Marguerite de Valois, la fille de Catherine de Médicis et d’Henri II, sœur de Charles IX, Henri III et de François II. Henri IV ne rentre pas dans Notre-Dame ; c’est l’occasion de réconcilier le camp des protestants avec ceux des catholiques. C’est un massacre, le jour de la Saint Barthélémy. Les frères Guise soont assassinés en 1578. Catherine de M. forçait ses fils d’appeler Coligny "mon père" pour une apparente tolérance religieuse.
  • Henri IV épouse Marie de M. Ils ont 6 enfants, dont 2 fils : Louis le dauphin et Gaston, "troublion". M. de M. n’est pas faite pour le pouvoir.
  • A partie de 1610, les véritables détenteurs du pouvoir sont, entre autres, Leonara Galigai et Concino Concini . Sully démissionne en janvier 1611. Galigaï épouse Concini. Le couple entasse les titres pour l’argent. Concini devient maréchal de France, marquis d’Ancre. Galigai est la sœur de lait de M. de M. C’est une femme adroite, d’aimable conversation.
  • Concini a une vanité exceptionnelle, un désir de l’argent, mais pas de vue politique à long terme. L’indifférence de la régente lui est profitable.

B. Les mécontents

  • Le jour où Henri IV est assassiné, "Madame, il faut vous comporter en homme et en roi." Le duc d’Epernon lui conseille de s’adresser au Parlement de Paris.
  • Le Parlement est flatté par cette démarche. Pour la première fois, un gouvernement de Paris est appelé. M. de M. est reconnue comme régente "pour avoir l’administration pendant le bas-âge du dit Seigneur, son fils."
  • M. de M. est la fille de François II, duc de Toscane. Elle est acariâtre, ne déchaine pas les passions. Elle n’a pas l’attention de comprendre quelque chose à la politique. "Elle a une tête telle qu’un marteau romprerait plutot le fer."
  1. Les grands sont : le Prince de Condé, le comte de Soissons, le duc de Vendome, de Guise, de Mayenne, de Longueville, de Nevers.
    • Depuis Philippe le Bel (1268-1314), ils veulent renforcer leur pouvoir. La redécouverte pendant la Renaissance de l’ imperium , notion de droit romain, va montrer que la souveraineté ne doit pas être partagée. Le roi doit être souverain dans son royaume. Les juristes Alciat, Cujas et Dumoulin aboutissent à l’unité du Droit.
    • Les grands n’aiment pas ces évolutions. C’est le moment de "recouvrer" le pouvoir. "Le temps des roix est passé, celui des Grands est venu".
    • Sur les conseils de Concini, on multiplie les pensions. On puise dans l’épargne, dans le trésor de Sully. L’Etat gaspille ses finances. Ces Grands veulent convoquer les Etats généraux. Les impôts augmentent.
  2. Les protestants : voir l’article.
  3. Les Etats-Généraux de 1614 : Concini espère être bien vu des bourgeois. D’octobre 1614 à février 1615, les E-G regroupent 464 membres dont seulement 192 députés du tiers-Etat, alors qu’ils représentent 95% de la population du pays.
  4. Les querelles :
    • les nobles sont mécontents de voir les nobles de robe ; ils ne font pas partie de la noblesse d’épée. Les nobles sont génés d’être ruinés. Depuis 1604, la paulette les discrédite. La noblesse de Robe est devenue héréditaire. Louis XIV s’appuiera sur les nobles de Robe. "Ce long règne de ministres parvenus" commentent de Saint Simon. "Lesquels (bourgeois) étant inférieurs s’en font pourtant accroire aux couleurs de quelques honneurs."
    • le tiers-Etat : des bourgeois ont acheté des charges ; ils sont devenus officiers royaux. Il ne supportent pas le mépris des nobles d’Epée. Le prévot des marchands de Paris et de Lyon, Robert Miron, Henri de Mesnes et un juge auvergnat, Jean Savaron. Ils demandent la suppression des pensions des nobles. De Mesnes prononce un discours osé : "Les trois ordres sont les trois frères, enfants de leur mère commune la France". Les nobles protestent. "Ils ne veulent pas que les enfants de cordonnier et de saftier les appellassent frère." Les rapports doivent être ceux de maître à valet. Un noble se lève pour donner un coup de canne à un membre du tiers-Etat.
    • Le clergé se prononce pour que les papes ne puissent pas déposer le roi. Une partie du clergé est poussée par Richelieu.
  5. l’impuissance des Etats-Généraux :
    • C’est seulement en janvier que Jeannin parle des questions financières. L’exposé de la situation financière est falsifiée. Le gouvernement commence à se lasser ; il veut en finir.
    • Le gouvernement demande la rédaction des cahier de doléances . On remet solennelement les cahiers au roi lors de la séance du 25 février 1615. Louis XIII fait un beau discours préparé.
    • Le 26 fev 1615, la porte est fermée. Les députés s’obstinent à rester à Paris. Le roi les convoque au Louvre. Ses paroles sont agréables. Les députés s’en retournent chez eux. Des demandes comme la baisse de la taille, la limitation des privilèges des Grands,etc. ne sont pas respectées.

C. La fin de Concini

  • Concini met des hommes nouveaux au gouvernement : l’évêque de Luçon, Armand Jean du Plessis. Ce dernier flatte la régente ; c’est un homme d’intrigue. Il est au service du maréchal d’Ancre.
  • Concini se croit irremplaçable. Il blesse Louis XIII par sa désinvolture arrogante. En 1617, Louis XIII a 16 ans. Le roi souffre que l’on ne tienne pas compte de lui. Même s’il est majeur depuis 1614, il est mis de côté, sans être consulté. Un de ses compagnons de chasse est Charles d’Albert de Luynes. Comme il est provençal, son accent est chantant.
  • Concini est assassiné le 24 avril 1617. Il est arrêté par de Vitry. Le capitaine s’avance "Au nom du Roi, je vous arrête." Concini est surpris ou irrité. Il aurait dit "Moi ?" ou "A moi !". Vitry appelle ses compagnons. Les balles se perdent et atteignent le maréchal entre les yeux, à la gorge et dans l’œil. Sa mort entraine un joie féroce. Le peuple va même jusqu’à déterrer le corps et le couper pour garder un morceau. Leonara Galigaï est arrêtée. Traduite de vant le Parlement, elle est brûlée, une fois sa tête tranchée. Marie de Médicis s’exile sur les ordres de son fils. Elle quitte le palais du Luxembourg pour Blois.
  • Le roi déclare : "Grand merci à vous mes amis, maintenant je suis roi, je le suis et serai dieu aidant plus que jamais." Mais, il est trop jeune et peu de connaissances des affaires. Charles d’Albert de Luynes va diriger le pays.

D. "Le roi Luynes"

C’est une citation de Louis XIII . Luynes fait venir les vieux conseillers d’ Henri IV dont l’âge est avancé. Les deux frères : Brulart de Sillery et Brulart de Puisieux . Ils vont exécuter les ordres de Luynes. Luynes comprend la nécessité de mettre en échec les intrigues espagnoles. Luynes est élégant, énergique, séduisant. Mais, il est aussi intéressé que son prédecesseur : il devient gouverneur de Picardie et duc. Il manque de prestige auprès des nobles du nord.

  1. Les nobles et la reine mère : Marie de Médicis arrive à s’échapper du chateau de Blois. Les nobles ont besoin d’elle comme porte-drapeau. Luynes veut négocier.
    • Le 30 avril 1619, le Traité d’Angoulême est conclu entre Richelieu qui joue le rôle d’intermédiaire, et Marie de Médicis . La reine abandonne le gouvernement de Normandie pour celui d’Anjou, car les nobles y sont moins rumuants. Epernon reçoit une pension.
    • En 1620, des nobles comme la comtesse de Soissons, le duc du Maine (son beau-fils), de Longueville, les deux frères de Vendôme veulent engager le fer. Luynes négocie à l’aide de Richelieu, sans solution. Richelieu écrit dans ses Mémoires : "Le torrent m’emportait de telle sorte que vouloir persuader mon opinion² ne servait à autre chose qu’à me perdre sans avancer le service de la reine." .
    • Les drôleries du Pont de Cé : le roi y rencontre les troupes de la reine. Comme la reine préfère défendre les positions, Retz part avec ses hommes (un millier de cavaliers). La paix d’Angers est conclue le 10 août 1620.
  2. Opposition des protestants : voir l’article.

E. L’ascension de Richelieu

  • Luynes meurt le 15 décembre 1621. Jusq’en 1624, il n’a pas de successeur. Rappel : le traité de Montpellier en 1622 marque la soumission des protestants.
  • Armand Jean du Plessis de Richelieu est né le 9 septembre 1585. Il appartient à une famille de gentil-hommes. Armand, troisième fils, est destiné au métier des armes. Mais, comme son frère Alphonse veut devenir chartreux , Armand accepte de prendre le siège épiscopal. A la fin de ses études de théologie, il se rend à Rome. En 1607, il est sacré à 22 ans, évêque de Luçon. Rappel : le concordat de Bologne en 1516 permet au roi de nommer les évêques.
  • L’évêque de Luçon est élu pour assister aux Etats Généraux de 1614. En 1616, il est secrétaire d’Etat. Il fait bonne figure. La mort de Concini l’oblige à retourner à Luçon. En 1618, ayant peur pour sa vie, il s’exile à Avigon. Entre 1619 et 1620, il gère les conflits entre la reine et Louis XIII. En 1621, Louis XIII lui obtient le chapeau de cardinal.
  • D’octobre 1622 à février 1624, l’administration est dirigée par les de Brulart. Richelieu fait écrire des pamphlets. Les de Brulart sont congédiés.
  • En avril 1624, Richelieu entre au conseil. La reine croit voir le retour de son influence. Richelieu ne l’écoute plus. Le cardinal demande la préséance ; elle est acceptée par le roi.
  • Comme il est en conflit avec La Vieuville, il l’attaque par des pamphlets. Les affaires financières douteuses font couler l’homme. Richelieu devient chef du conseil en octobre 1624.

Conclusion : Sully écrit "Le roi est inspiré de Dieu, le jour où il a appelé Monsieur de Luçon dans ses conseils."

Répondre à cet article


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette