La journée des dupes et la fin du ministère de Richelieu

A. "la journée des dupes" (10 et 11 Nov 1630)

1. Les difficultés des années 1629-1630 : Richelieu s’écarte du parti dévot. L’Edit de Grâce d’Alès n’achève pas les protestants. Le parti dévot est déçu. En janvier 1629, Michel de Marillac - Garde des Sceaux et chef du parti dévot - met en place le Code Michau : cette grande ordonnance amoindrit la situation des officiers royaux. Les Parlements refusent de l’enregistrer. Des troupes sont envoyées en Italie du Nord. C’est la prise de conscience qu’on ne peut vouloir des réformes et une politique extérieure à la fois. Richelieu ajoute de nouveaux opposants en choisissant la politique extérieure.
2. L’offensive contre Richelieu : de 1628-1629, Marie de Médicis est un renfort de taille contre Richelieu qui ne l’écoute plus.
   • En 1629, Richelieu persuade Louis XIII d’intervenir en Italie pour secourir le duc de Nevers. Le duché de Mantoue coupe la route aux Habsbourgs. On marche dans une campagne contre le duc de Savoie. Le parti dévot y est opposé. Une épidémie de Typhus touchent l’armée. En septembre 1630, Louis XIII à une fièvre tierce ; il est mourant mais se rétablit. Marie de Médicis en profite pour l’user. Elle doit attendre le retour du roi à Paris, pour qu’il se prononce sur le devenir de Richelieu.
   • Le 10 novembre 1630, Richelieu et Marie de Médicis ont une altercation. Le 11 novembre, la reine mère fait une scène épouvantable alors que Richelieu apparaît. Richelieu se rend à Versailles, presque certain d’être fait arrêté. Mais, c’est Marie de Médicis qui prend une douche froide. La confiance du roi envers le ministre est renforcée.

B. Le triomphe de Richelieu

1. Dès le 11 novembre, Michel de Marillac est arrêté, destitué et exilé en province. Son frère, le maréchal de Marillac est jugé, condamné et exécuté en 1632. Gaston d’Orléans s’enfuit à l’étranger. Le roi demande à sa mère de se réconcilier avec le ministre ; "J’aime mieux être damnée". En juillet 1631, Marie de Médicis va aux Pays-Bas, puis à Cologne et y meurt en 1642, dans une semi-misère pour une reine mère.
2. En 1632, Gaston depuis l’étranger opère un soulèvement. L’engagement tourne court car les troupes de Henri de Montmorency ne sont pas prêtes. Ses troupes sont battues. Le duc de Montmorency est fait prisonnier. il est condamné à mort, bien que qu’il représente la plus haute noblesse. Son exécution est un coup dur.

C. La fin du ministère (1630-1642)

• Richelieu lance la France contre la maison d’Autriche. En 1635, la France entre dans la guerre de Trente ans (1618-1648).
• Le ministre se fait bâtir un palais. Le futur Palais royal est construit de 1634 à 1639. A sa mort, le palais appartient à Louis XIII.
  • Le théâtre de la comédie français est construit à côté. La première jouée est le Cid en 1636.
  • Le cardinal paie la rénovation de la Sorbonne .
  • La ville de Richelieu entre Tours et Poitiers est édifiée. Son chateau est détruit à la révolution française .
• Les adersaires de Richelieu existent encore. Gaston d’Orléans, frère du roi, rentre en France, en 1634. Anne d’Autriche accouche de Louis Dieudonné, Louis XIV, en 1638.
  • En 1636, un projet d’assassinat contre le cardinal est avorté.
  • En 1641, le comte de Soissons prend les armes, appuyé par les espagnols. Le comte est tué dans une escamourche.
  • En 1642, De Cinq-Mars est un jeune homme, placé par Richelieu auprès du roi. Comme Louis XIII est devenu neeurasthénique, il pense divertir le roi avec ce jeune amusant. C’est une "tête folle" qui croit pouvoir remplacer Richelieu. Le grand écuyer projette d’assassiner Richelieu. En mars 1642, il signe un traité avec l’Espagne. Mais, Richelieu est renseigné par ses espions et dévoile tout au roi. De Cinq-Mars et son ami, De Thou sont arrêtés. Leur complice, Gaston, est interrogé ; il passe aux aveux. De Thou et De Cinq-Mars sont décapités le 8 septembre 1642.

Conclusion : Richelieu meurt le 4 décembre 1642. Louis XIII meurt le 14 mais 1643 - le même jour que son père. Richelieu est épuisé à 57 ans. A la mort du ministre, le roi reste fidèle à ses conseillers comme le cardinal Jules de Mazarin (1602-1661).