Ulysses Saloff-Coste

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Définition et problématique du tiers-monde

lundi 7 février 2005, par Ulysses Saloff-Coste


Cours de Mr L.-G.

Il y a eu une histoire. Origine historique de l’expression « tiers-monde ». Apparition en 1955. À la suite de la conférence en Indonésie, dans la ville de Bandoung. Démarrage de la décolonisation des grands empires coloniaux. Indépendance de la Tunisie, du Maroc, de l’Indonésie, puis de l’Inde, du Pakistan, aussi de l’Indochine. Émergence des peuples tiers. Arrivée de nouveaux Etats, il y a eu trois leaders majeurs se réunissent. Cette conférence a pour but de créer une solidarité entre les Etats décolonisés et ceux qui sont à décoloniser. Elle est animée par : du côté de l’Inde, le 1er ministre, M. Nehru, successeur de Gandhi, pour l’Afrique, le colonel Nasser (Egypte, indépendance en 1952), et le maréchal Tito. Pour Tito, Bandoung, c’est aussi la revendication de l’indépendance des peuples en général, et en particulier des peuples pauvres. Tito a un rôle dans l’expression de tiers-monde. C’est une conférence entre les pauvres et les riches. Ce sont les pays qui vont échapper entre aux blocs américains et soviétiques.
Pourquoi le terme de tiers-monde ? Le tiers Etat a mis fin à la monarchie pendant la Révolution française. C’est aussi une référence culturelle. L’expression est reprise par tout le monde.

A la conférence de Bandoung, il manque l’Amérique latine. Elle est assez peu entreprenante. Contrairement à l’Afrique, elle est indépendante depuis longtemps. Indépendance depuis 1830. Les Etats latino-américains rejoindront l’idée de tiers-monde pour l’Amérique latine, pour des raisons économiques et sociales. Marque de la décolonisation. Sens plus économique et social. Schémas : pauvres et riches.
Pourquoi Ho-Chi-Min est-il absent ? Il refuse d’intégrer ce plan. La Chine ne veut pas entendre parler de la conférence. Dès 1955, la Chine ne veut pas s’intégrer dans un bloc. Elle joue sa propre carte.
Au départ, c’est hétéroclite. Le tiers-monde est devenu « nord-sud ». Les pays en retard sont en tutelle soit américaine, soit soviétique. Ni Moscou, ni Washington voyaient Bandoung d’un bon œil. Le maréchal Tito possédait une armée de 2 millions d’hommes. Les Yougoslaves étaient à se battre pour leur indépendance. L’union soviétique ne pardonnera jamais.

Le tiers-monde est surtout un concept. C’est une vision du monde. Elle consiste à dire. L’humanité doit évoluer vers plus de justice économique, sociale, politique. En 2005, il arrive dans l’actualité que des journalistes parlent de « tiers-monde intérieur ». Les pauvres se retrouvent toujours dans ce tiers-monde.

Aujourd’hui, l’expression est devenue : nord-sud. On veut montrer que l’expression est avant tout politique. On peut avoir des pauvres partout. Ce ne sont pas que les pays décolonisés.Ce n’est pas vrai sur le plan géographique. Où mettons-nous la Nouvelle-Zélande ? Cette expression nord-sud a un grave inconvénient. Les gens emploient l’expression. Ca revient à l’expression de nord-sud. Cette expression est employée avec le concept de tiers-monde surtout depuis la disparition de l’Union soviétique. Au départ, « nous sommes en dehors ». « Nord-sud » est lié à la mondialisation. Problèmes de richesse. Les deux expressions sont employées de façon différente.

L’expression est essentiellement sociale et économique. Pour nous, les deux expressions sont pareilles. On évacue les problèmes politiques. En 1955, l’aspect politique était un peu plus fort. On adhère au fait qu’on refuse Moscou et Washington. On appelle les pays du tiers-monde, les pays non-alignés. Refus au départ de la domination politique des deux blocs. La Chine ne veut pas entrer dans un club de pays non-alignés. Mao Zedong refuse à être une grande puissance. La faiblesse du tiers-monde, c’est sans de grands pays et continents. Aujourd’hui, dans la mondialisation, on a le problème des deux blocs économiques. Après les deux blocs de la guerre froide, nouvelle interface. L’évolution du tiers-monde pose des problèmes beaucoup plus larges.

Plusieurs aspects dans la problématique : Quelle est la situation réelle de l’humanité pauvre ? Est-ce toujours vrai ? Certains disent : « Ca va beaucoup mieux qu’avant » d’autres disent le contraire. Quelle est la réalité ? La problématique est ici économique.
La deuxième est sociale. C’est aussi l’état culturel, l’éducation, pas que l’économie ; ce sont les inégalités sociales. 2 % des propriétaires possèdent 80% des terres au Brésil.
La troisième est le sous-équipement des infrastructures. Si on prend des îles dans le Pacifique, pas d’infrastructure. Mais, on ne met pas toutes les îles dans le club du tiers-monde.
La quatrième est le manque de démocratie. Beaucoup de pays du tiers-monde ont des dictatures, des clans. On a parfois des pays dont le système est correct. Sur le plan politique, nous sommes bloqués. On peut dire que globalement, on reconnaît un certain « retard ».

L’Espagne, le Portugal, la Grèce sont récemment revenus vers la démocratie. Un pays n’est pas démocratique, quand il n’y a pas de pluralisme politique, élections régulières et un système de droit. Un pays est démocratique quand il respecte globalement les droits de l’homme : le respect de l’individu. La base générale des droits de l’homme commence avec le droit de vote, un système parlementaire.

Si on veut mettre un peu d’ordre, le pays du tiers-monde cumule des insuffisances économiques, sociales, politiques et infrastructurelles. Il y a des degrés. Les pays qui cumulent tous les handicapes sont le « quart-monde ».
Il y a des degrés. Y a t il une fatalité pour certains pays du tiers-monde à rester ainsi ? Cette fatalité est aussi dans l’histoire. On raisonne avec l’esprit de 2005. Jusqu’au XV s. la Chine est un empire riche. Puis, la Chine s’éclipse. Il faut attendre le XXI s. Si on regarde l’évolution de l’Empire ottoman. C’est un empire riche et puissant, puis, il recule et s’effondre. Il semblerait qu’il n’y ait pas de fatalités permanentes de rester pauvre et de faire partie du tiers-monde. La roue tourne. Par contre, il y a toujours des pauvres. Est ce une fatalité de l’humanité pour qu’à cha que époque, fatalité historique ? On meurt moins qu’avant. On meurt plus lentement. On meurt beaucoup plus dans le tiers-monde. L’espérance de vie moyenne a pratiquement doublé dans les pays développés en l’espace d’un siècle. Elle dépasse rarement 40 ans dans les pays du tiers-monde. On est à 95 ans pour les pays développés. Les choses ne sont pas nettes. On peut considérer que le défi qui est posé aujourd’hui : renverser, mettre fin à une sorte de fatalité historique. Est ce que les XXI s. sera le début d’une meilleure régularisation. Bandoung n’était pas l’expression nord-sud. Pour faire face à la fatalité, volonté de lutter. La 2ème est d’avoir les ressources pour faire marcher. Il y a aussi un aspect qui n’est pas utilisé à Bandoung.

Aujourd’hui, il y a l’environnement. Ce n’est pas l’écologie. L’environnement est-il un aspect intéressant ? On constate que les pays les plus pauvres sont aussi ceux qui connaissent aujourd’hui des problèmes environnementaux. C’est la dégradation du cadre de vie, de l’écologie. Les pays du tiers-monde subissent la dégradation de l’environnement. Dans le tiers-monde, on subit les conséquences de la gestion de l’environnement. Les accords de Kyoto. Ils sont but de réguler les effets de la pollution. Normalement, c’est une sorte de mondialisation de la gestion de la pollution. A priori, on essaie de moins polluer, de mieux gérer l’activité humaine. La pollution mondiale reste à 100%, mais dedans, chaque pays à un pourcentage. Les Etats-Unis ont un droit de polluer de 10%, en rachetant leur droit de pollution. Des pays n’ont pas signé les accords de Kyoto : Etats-Unis, Russie, Chine. L’environnement est l’une des grandes problématiques. Plus la marginalisation est forte, plus le pays subit les actes des autres pays.

L’analyse du tiers-monde est complexe. Dans les ouvrages sur le tiers-monde, il faut voir si on parle de nord-sud. Beaucoup d’ouvrages sont dépassés. La plupart datent d’une dizaine d’années. Les problèmes récents sont dans des ouvrages parlants de la mondialisation. On a à faire face à la complexité.
Il existe une géographie du tiers-monde. On a une batterie de critères. Ces critères vont reprendre la problématique. Objet du chapitre suivant.

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