Ulysses Saloff-Coste

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L’adoption de Pison par l’empereur Galba

mardi 8 février 2005, par Ulysses Saloff-Coste


[Tacite, Histoires, I, 15-16]

A. L’adoption, une nécessité politique

I. Les circonstances historiques

Au début des années 68, Néron apprend le soulèvement de Vindex (gouverneur de la lyonnaise). Le 2 avril, Galba (gouverneur en Espagne) se proclame légat du Sénat et du peuple romain (titre non officiel). C’est une manière de prendre la révolte en marche. Galba se met au service du Sénat contre la tyrannie de Néron. Mais, la révolte de Vindex est écrasée par l’armée de Germanie. Il n’y avait pas d’armée en Gaule. Néron réagit tardivement.
Rapidement, tout le monde l’abandonne : l’armée du Rhin et les prétoriens. Il s’enfuit de Rome et se suicide le 9 juin 68. Galba peut rentrer à la mi-octobre à Rome. Les débuts de son règne ne sont pas de bon augure. Le peuple avait encore de l’affection envers Néron. Galba est vu comme laid, ce qui n’est pas un détail pour les romains. Galba n’honore pas la promesse de don d’argent aux prétoriens. Ces derniers ne réagissent pas à l’époque. Sa préoccupationest d’avoir un successeur.

II. Les précédents

Les discours sont très travaillés par l’historien. Galba explique son choix. C’est indispensable. C’est la première fois qu’un empereur est renversé par un autre. C’est la première fois qu’un empereur n’est pas choisi parmi la famille royale. C’est une crise politique et dynastique. Galba tout en innovant, va chercher à s’ancrer dans une certaine tradition. Il prend exemple sur les adoptions d’Auguste.

III. Les raisons de la démarche

Galba insiste sur la sérénité qui a guidé son choix. Mais, Galba a dû agir vite. Il est poussé par les évènements. Galba affirme qu’il est le recours contre la tyrannie de Néron. Dans l’extrait, nous lisons : « je n’ai pas accepté l’Empire par ambition ». De Gaulle : « je ne vais pas entamer une carrière de dictateur à 70 ans ». Galba avait refusé le titre de « chef et libérateur du genre humamin ». Galba n’a pas sauté sur une occasion rêvée.
L’élimination de Néron est le but unique de Galba. Il justifie sa démarche en disant que sans les julio-claudiens, il devient possible de chercher ailleurs sans limites. Il dit que si c’était possible, il ferait « renaître la République ». Comme il est réaliste, il ne le fait pas. Même les républicains l’ont compris. Il fait l ’éloge d’une pratique du « choix du meilleur ». Un successeur choisi pour ses qualités propres. C’est une manière de retrouver la liberté d’élection.

B. Le choix de Pison

I. Présentation du personnage

Galba fait l’éloge de Pison. Pison avait encore 31 ans. On n’a pas encore assez vécu pour comettre des erreurs. Il est issu d’une famille sénatoriale, qui cultivait l’idéal républicain. Il est un descendant par sa mère de Pompée (adversaire de César). Il est adopté par un Pison. Puis, il a été exilé à la suite de la conspiration de Pison en 65, membre de sa famille. Il a des qualités personnelles. C’est sa jeunesse. Il est de moeurs austères. Il « semblait être empereur plutôt que de le pouvoir ».

II. La procédure de l’adoption

Deux types d’adoption : l’adopté passe d’une puissance paternelle à une autre. Le « pater familias » est alors l’homme le plus âgé de la famille. Le deuxième est l’adrogation. Le cas où l’adopté ne dépend de personne. Cette dernière procédure est utilisée par Galba. Ce sont des actes de droit privé. En soit, une adoption peut être effectuée par n’importe qui. L’adoption permet de transmettre le nom. Cette adrogation nécessitait l’intervention des comices. Les « comices curiates » n’ont déjà plus d’existence. Pour les ponftifes, Galba était déjà grand pontife.

III.Les conseils au futur empereur

Le prince ne peut compter sur la franchise des autres. Le discours est à demi-fictif. Galba n’a pas prononcé le dicsours. Tacite entre ses propres pensées dans la bouche de Galba. Tacite était partisan d’un régime impérial édulcoré. Les phrases sur le « meilleur » sont un message politique. L’échec a lieu. Othon est proclamé le 15 janvier 69. Galba et Pison sont assassinés.

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