Ulysses Saloff-Coste

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Seigneuries banales et justicières en Champagne

vendredi 18 février 2005, par Ulysses Saloff-Coste


Attention : ce texte a été rédigé par le webmaster du site. Merci de m’envoyer un courriel s’il vous a été utile. Ca fera toujours plaisir.

Dictionnaires : Article « Justice seigneuriale » de Fradéric Bluche, in Encyclopædia Universalis. Dictionnaire étymologique de la langue française, Oscar Bloch et Walther Von Wartburg. Dictionnaire Bailly, grec-français. Dictionnaire Gaffiot, latin-français. Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, Michel Mourre

Analyse des mots : Trinité (1) : elle est définie dans une formule du baptême, « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu, XXVIII, 19). Seigneur (2), messire et sire (5) : du latin « senior », plus âgé. « Mes » est l’ancienne forme de « mon ». (2) Premier sens : propriétaire féodal, celui qui possède un fief. Deuxième sens : personne noble de haut rang. Évêque (2) et archevêque (5) : du grec « episkopos », qui surveille, qui veille sur, d’où gardien, protecteur ; surveillant, espion. « Archê », ce qui est en avant, d’où commandement, pouvoir, autorité. (2) Prêtre de l’Église catholique romaine et d’Églises orientales qui a la direction spirituelle d’un diocèse. (5) Évêque dirigeant une province ecclésiastique. Serment (7) : du latin « sacrare », rendre sacré. (7) Le serment est une promesse faite aux dieux, puis, il devient une forme d’engagement. Charge (14) : du latin populaire « carricare », de « carrus », char. (14) Dans l’extrait, la charge est une dépense. Chapitre (16) : assemblée de religieux. Sergent (18) : du latin « servire », être au service, d’où serviteur. (18) Le sergent est ici un officier de justice. Amende (19) : du latin, « emendare », corriger, châtier. (19) C’est une peine pécuniaire. Justice haute, basse et foncière (22-23) La haute justice fait partie de la justice seigneuriale. Elle peut décider de la peine capitale. Cette dernière prend la forme du gibet ou des fourches. La basse justice ne comprend pas les peines de mort. La justice foncière concerne les délits liés à la terre. Prescription (27) : du latin « praescriptio », règle. C’est le délai au terme duquel une action devient nulle. Cens (30) : c’est la redevance due au seigneur d’un fief. Denier (30) : du latin « denarius ». Le denier vaut un douzième de sou (37). Arpent (30) : du gaulois « arepennis », mesure agraire de superficie. Plaid de mars (32, 35 et 37) : il ne s’agit pas ici du manteau écossais, mais d’une assemblée abordant les problèmes politiques et législatifs. Cour (39) : du latin « cohors », cour de ferme, domaine rural. Il y a aussi le latin curia, cour judiciaire. Clos (39) : ce qui est fermé. un Breuil (39) : de « broga », champ ; en gallois, « bro » signifie pays, contrée. Dans la chasse, c’est un bois fermé de haies, servant de refuge au gibier Délit (40) : du latin « delinquere », commettre une faute. Vendangeur (42) : du latin « vindemia », de « demo », ôter, enlever. Moissonneur (42) : du latin « messis », la récolte des produits de la terre. Prévôt (44) : du latin « praepositus », préposé. Il est l’officier de l’archevêque. Peine afflictive (55) : il s’agit peut-être de peines corporelles. Le cartulaire est un recueil de titres d’un monastère ou d’une église. Banal (titre) : du francique « ban », juridiction.

Explication du texte :

Des différends divisent l’archevêque de Sens, Gui et le sire de Champlost, Thibaud de Bar. Ils font appel à l’évêque d’Auxerre à au seigneur de Saint-Fideuil pour « trouver un compromis » (l.6). Quelles sont les raisons du litige ? Quel « accommodement » est trouvé ?

1.Les raisons du litige

1.1.Les réquisitions de Thibaud de Bar

a)Droit de gîte à Avrolles (l.9 à 17) Thibaud prétend pouvoir s’inviter dans ce village. Mais, le droit de gîte appartiendrait au « chapitre de Sens ». b)La haute justice à Bligny (l.17 à 23) Cette fois à Bligny, Thibaud prétend pouvoir réglementer les délits accomplis. Mais, le village est sous la juridiction de l’archevêque de Sens.

1.2.Les réquisitions de Gui, archevêque de Sens (l.23 à 28)

L’archevêque ne reçoit pas l’autorisation de Thibaud pour faire construire un « four » à Avrolles. La « prescription » lui laisse peu de temps pour bâtir son four.

2.L’ « accommodement »

2.1.Celui envers Thibaud

Le « sire » reçoit des « prés » contre le paiement d’un « cens » (l.29 à 30). De plus, aux lignes 38 à 59, Thibaud acquiert la « haute justice » à Avrolles sauf pour les lieux et hommes dépendants de Gui (« cours, clos et breuil », l.39). Il peut punir ceux qui sont « passible[s] d’une peine afflictive » (l.55). Les épouses des hommes de Thibaud et les hommes libres d’Avrolles sont sous sa juridiction (l.56 à 59).

2.2.Celui envers l’archevêque

Gui peut faire construire son four (l.31). D’autre part, aux lignes 32 à 37, le « plaid » de villages est sous la juridiction de Gui.

Conclusion : Les « discordes » ont abouti à des solutions équitables puisque à la « haute justice » contrôlée par Thibaud s’ajoute la propre juridiction de l’archevêque dans ses domaines. Ce jugement s’oppose aux ordalies. Le surnaturel n’est pas ici le moyen utilisé pour résoudre leur conflit.

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